Nous avions laissé notre Juju national en pleine contemplation sur son précédent Fou, peut-être, il y a trois ans déjà. Ses préoccupations d'alors étaient plutôt auto-centrées, laissant apparaître un artiste plus sensible, presque fragile par moment, alors que, visiblement, Paul Alain Leclerc ne laisse aucune prise aux années qui passent. Matez donc cette tof de couv' qui nous montre un artiste ayant soufflé ses 67 bougies le mois dernier, au physique ma foi fort avantageux, malgré les années. Plus d'insouciance dans ce nouvel opus, sans doute à mettre en rapport direct avec son récent mariage avec 'son' Hélène de 30 ans sa cadette.
Invariablement suivi par une fan base d'une grande fidélité, il est toujours dans les 10 artistes français les plus vendeurs. Gageons que cela ne va pas changer.

Très franchouillard, Julien CLERC s'est cependant plongé dans la trépidation de la capitale anglaise pendant trois mois avec sa famille pour y puiser une inspiration différente. Je ne retrouve pas de trace 'british' dans les compos mais, indéniablement, le dynamisme de Londres a agi sur le mental de l'artiste, cela se ressent dans le rythme des chansons.

Un peu plus rentre-dedans ? Mais oui, et c'est bien sympa d'entendre "Violette et Pierrot" au joli riff de guitare, dont se dégage un érotisme assez primaire. J'aime beaucoup cette courte course échevelée à la recherche de l'amour.
Le premier single est d'ailleurs un autre titre remuant "On ne se méfie jamais assez" aux intonations presque juvéniles par instants. On nage dans une bonne humeur, malgré des paroles 'méfiantes'. Signalons la très chouette "Va-t-en si tu veux", une merveilleuse chanson sur la complexité des rapports amoureux, drôle et tellement vraie, j'adore.
Nous avons aussi un titre aux accents presque disco, il s'agit de "Danser".

Partout la musique vient est cependant composé majeuritairement de titres slows. Avec "Tout", nous traversons une ambiance à la "Whiter Shade of Pale", belle complainte sentimentale aux relents autobiographiques qui se déroule à Bourg la reine, dans son environnement quotidien.
Le petit paso-doble de "Partout la musique vient" est très sympa, nous plongeant dans l'ambiance d'une danse hypnotique.
Sa pote Carlita la brunette est à nouveau là, sur "Le chemin des rivières". Admettons qu'elle s'en sort bien mieux que sur ses albums solos. L'accordéon de "Si jamais" donne à la compo une originalité certaine. Pour le reste, pas la moindre fausse note à déplorer, de "Mon coeur hélas" à la jolie "Gagner la chambre".

Bien sûr, l'artiste est un peu en roue libre, ne révolutionnant pas la musique. Mais il faut souligner l'extrême bonheur avec lequel il continue d'aligner les disques sans tomber dans la redite ni l'ennui. On ne le sent nulle part et c'est sans doute sa grande force.
Au final, nous tenons là un bon album de variété, qui séduira les fans de la première heure mais que chacun peut écouter sans la moindre honte.