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- Style : Maxime Le Forestier , Alain Souchon

Julien CLERC - Ca Fait Pleurer Le Bon Dieu (1973)
Par ERWIN le 18 Février 2015          Consultée 2934 fois

Juju, c'est le pape de la séduction, notre maître à tous. Voyez plutôt cette photo de couverture : il y apparaît pensif, romantique au possible. Les p'tites ados de ces mid-seventies ont dû fondre devant cette image. Il y a cependant une part de sophistication et de travail caché derrière cette expression indéchiffrable. Telle une Joconde, Julien CLERC modèle son personnage pour l'imposer à la plus grande majorité, et ça marche. Chaque album qui passe voit des cohortes de fans supplémentaires le rejoindre. Nous en sommes désormais au cinquième opus. Après la révolution laïque et fort républicaine, nous voici confronté à un titre avec "Dieu". J'vous jure ! Quel coquin ! Quel racoleur ! Mais qu'importe finalement si la qualité est toujours au rendez-vous.

La collaboration avec Etienne Roda-Gil se poursuit. Dix des onze titres de l'album sont de sa main. Dans les belles réussites de cette livraison, nous pouvons signaler le joli texte de "Heureux le marin qui nage" sur une sourde mélopée au piano de Julien, mais les arrangements y sont un brin datés. "Le secret de l'amour" annonce les ambiances plus folk country à venir à la CABREL. Ma chanson préférée est donc ici "Radeau de pierre" où l'artiste retrouve les gimmicks qui ont fait son succès. Le texte superbe s'articule merveilleusement avec les aspects si originaux de la voix de Julien. On retient aussi la mélopée de "Ce n'est pas", joliment orchestrée et aisément mémorisable. Puis la traditionnelle "Ça fait pleurer le bon dieu" fait passer un moment sympa.

Mais il y a aussi pas mal de titres totalement oubliés : ainsi "Bec de lièvre" présente un chouette texte sur les différences entre les hommes, à une époque qui souhaite commencer le rassemblement de la société sous les même valeurs. Ce serait impensable aujourd'hui et relèverait de la stigmatisation. "Poissons morts" est une attaque directe de la politique économique, en parfaite continuité avec les idées de l'album précédent, sympa sans plus. Momo Vallet signe le texte de "Cécile", mais la chanson n'est pas la plus réussie, les couplets sont trop plats et sonnent presque faux, là où le refrain est mignon. Enfin, le romanesque de "Je sais que c'est elle" a plutôt mal vieilli, même si le refrain reste beau.

Je ne recommande pas cet opus pour débuter la discographie de Julien CLERC. Il manque d'un hymne définitif et la qualité est plus inégale que dans ses prédécesseurs. Il reste toutefois sympa à l'écoute, pour peu que vous soyez sensibles aux ambiances seventies.
Nous restons sur un 2,5 arrondi à un 3 effectif mais il s'agit du plus faible de ses albums jusqu'à présent.

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- Julien Clerc (chant, musiques, piano)
- Bill Shepherd (arrangements, direction orchestrale)
- Stéphane Vilar (arrangements - titre 1)
- Jean-pierre Dorsay (arrangements - titres 5 & 9)
- Etienne Roda-gil (paroles - titres 1-11)
- Maurice Vallet (paroles - titre 9)


1. Introduction
2. Heureux Le Marin Qui Nage
3. Le Secret De L'amour
4. Je Sais Que C'est Elle
5. Bec De Lièvre
6. Radeau De Pierre
7. Poissons Morts
8. Ce N'est Pas
9. Ca Fait Pleurer Le Bon Dieu
10. Cécile
11. Vous



             



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