Avec Sin After Sin, JUDAS PRIEST et ses fans comprennent vraiment le sens du mot 'changement'. La différence avec Sad Wings of Destiny est quasiment totale. Fini, la production bien mais pas top, grâce au parrainage de Roger Glover – rien que ça ! Fini aussi les compositions oscillant dans un hard rock vraiment bien mais ronronnant quelque peu. Maintenant, JUDAS PRIEST se met au hard rock bien solide, pour ne pas dire heavy metal. Autrement dit, JUDAS PRIEST entre enfin dans la cour des grands.

Les choses sérieuses commencent d'ailleurs dès le premier morceau, "Sinner". Toute la nouvelle identité du PRIEST y est déjà : guitares qui tuent, section rythmique géniale et, surtout, Rob Halford. En 1977 déjà, il montre qu'il est le plus grand des chanteurs hard/heavy, avec sa puissante voix, et tapant très bien dans les aigus.
Mais le meilleur reste à venir. "Diamonds and Rust" est ainsi une reprise extraordinaire, dont la portée épique est magnifiquement retranscrite. JUDAS PRIEST excelle également dans le mid-tempo, avec "The Last Rose of Summer", soit une bien belle pause acoustique et sensible, c'est beau.
Hélas, Sin After Sin n'est pas parfait. S'il se termine par un "Dissident Aggressor" impressionnant, ce dernier est surtout précédé par un ventre mou décevant : "Raw Deal" est gentillet, à la limite de l'ennuyeux, tandis que "Here Come The Tears" possède une progression intéressante, que gâche une grandiloquence inadaptée.

Dommage que ces deux chansons aient été retenues, car sinon, il y avait moyen d'avoir un album parfait. Par ailleurs, Sin After Sin contient suffisamment de grands morceaux pour être déconseillé. De plus, le meilleur ne va pas tarder à venir depuis les forges de Birmingham !