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1990 Painkiller
1993 Metal Works '73-'93
1997 Jugulator
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- Style : Black Sabbath, Scorpions, Kiss, Running Wild
- Membre : Toto, Tony Iommi , Hiromi, 801
 

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JUDAS PRIEST - Jugulator (1997)
Par RED ONE le 1er Février 2014          Consultée 4308 fois

La séparation de JUDAS PRIEST au début de l'année 1992, peu de temps après la fin de la tournée Painkiller, a été vécue comme une immense incompréhension par les fans du monde entier. Les raisons en étaient multiples : tensions et frustrations accumulées après plus de 15 années de tournées incessantes, rumeurs de plus en plus insistantes sur l'homosexualité de Rob Halford, etc. Au final, peu importe les raisons profondes car, après tant d'années d'effort, nos Metal Gods britanniques avaient bien mérité un divin repos de quelques années. Enfin, pas tout à fait : Rob Halford n'a pas tardé ainsi pas à démarrer un nouveau groupe, FIGHT, projet s'inscrivant dans une veine très 'groove metal' et dans lequel on retrouvait le batteur Scott Travis. Pendant ce temps, les trois autres membres de JUDAS PRIEST soldaient leur vieux catalogue en publiant en 1993 une superbe compilation baptisée Metal Works.

Glenn Tipton tenta bien pour sa part de s'occuper en solo avec l'aide de quelques copains célèbres (John Entwistle, Cozy Powell, Billy Sheehan, etc.), ce qui donna lieu à l'album Baptizm By Fire en 1997. Mais ce que le public attendait réellement, c'était la reformation de JUDAS PRIEST, et rien d'autre.
FIGHT ayant cessé ses activités en 1995, Scott Travis réintégra le groupe mais un retour de Rob Halford demeurait inenvisageable (les tensions de 1991 n'étant toujours pas retombées). JUDAS PRIEST se mit donc en quête d'un nouveau chanteur. Un grand nombre de chanteurs, dont certains de renom, ont été sollicités pour remplacer Halford. Mais finalement c’est un obscur fan américain, Tim Owens, qui décroche la palme en 1996 à la surprise générale.

Le choix de Tim 'Ripper' Owens, total inconnu sorti du fin fond de l'Ohio, suscita énormément d'inquiétudes chez les fans surpris de voir Halford remplacé par un quidam. Mais Tim Owens avait suffisamment d'arguments pour convaincre : un style vocal identique, voire quasiment mimétique à celui de Halford, une passion infinie pour son groupe fétiche, une connaissance parfaite du répertoire, et bien sûr l'argument de la jeunesse.
Jugulator, malheureusement, n’est pas aussi réussi que le talent de Tim Owens pouvait le laissait espérer. La pochette de l'album, assez déconcertante, toujours réalisée par Mark Wilkinson mais arborant un nouveau logo (ainsi qu'une nouvelle mascotte, le Jugulator), n'avait d'ailleurs pas de quoi rassurer !

Avant toute chose, il convient de préciser que Tim Owens n'a rien composé ni écrit sur cet album. Jugulator était en effet quasiment fini quand l'Américain a rejoint le groupe. L'intégralité de l'album, musiques et paroles comprises, a d'ailleurs été écrite par le duo Tipton/Downing, qui a également produit l'album.
Et l'orientation choisie par nos deux guitaristes a effectivement de quoi dérouter à la première écoute. Jugulator ne sonne absolument pas comme un album de JUDAS PRIEST : guitares sous-accordées, sonorités résolument groove metal façon MACHINE HEAD, samples futuristes bizarres, ambiances glauques et malsaines, influence évidente du metal industriel et du neo metal américain. Ce n'est pas sans lien si j'ai précisé plus haut qu'Owens n'avait rien écrit sur cet album. Ici, Owens ne copie à aucun moment le style traditionnel de Rob Halford et semble suivre à la lettre les ordres de ses nouveaux patrons qui avaient une idée bien précise de ce qu'ils attendaient de lui sur cet album. Ce qui nous donne donc au final un album très étrange et très agressif, ne ressemblant en rien à la musique habituelle du groupe.
On a d'ailleurs franchement du mal à concevoir que les musiciens responsables de Jugulator sont les mêmes que ceux qui ont écrit Rocka Rolla en 1974 !
Toutefois, n'enterrons pas cet album aussi facilement.

L'album oscille ainsi entre des titres très bons, tels "Jugulator", "Blood Stained", "Burn In Hell", "Bullet Train", sans oublier la piste de fin "Cathedral Spires" (à l'intro superbe), et des chansons franchement nulles : citons ainsi la pénible "Decapitate" à l'intro insupportable, la très peu inspirée "Abductors", ou encore la très fatigante "Brain Dead" aux horribles relents de neo metal à la SLIPKNOT. D'autres titres, tels "Death Row" ou "Dead Meat", se situent quelque part entre les deux du point de vue qualitatif.
Globalement, les chansons sont quand même très linéaires : si l'on excepte les quelques passages mélodiques furtifs présents sur "Cathedral Spires" (très réussis par ailleurs), aucune ballade ne vient égayer l'ensemble et les aspects épiques habituellement présents sur tous les anciens albums sont ici remplacés par un son extrêmement lourd et gras du bide, dénué de toute finesse. Les riffs sont cependant très bons, et Jugulator regorge quand même de moments sympas : que cela soient les riffs thrash/groovy façon METALLICA sur "Burn In Hell", les ambiances uniques de "Cathedral Spires", les rythmiques sans concessions de "Blood Stained" ou bien de "Bullet Train", les effets de voix novateurs de Tim Owens, tous ces éléments tirent incontestablement l'album vers le haut.
Cependant, c'est un peu triste à dire, mais si vous n'aviez pas aimé les côtés résolument brutaux de Painkiller (1990) et que l'album vous avait quelque peu ennuyé, vous devriez probablement détester Jugulator.

Il faut se rendre à l'évidence : à trop vouloir sonner moderne, JUDAS PRIEST nous livre un album plutôt fatigant, qui n'atteint l'excellence qu'à de fugaces moments. Dommage, car la superbe voix de Tim Owens méritait d'être mieux utilisée. Ca sera heureusement le cas dès l'album studio suivant, Demolition (2001).
Jugulator demeure cependant l'album de JUDAS PRIEST le plus agressif et le plus violent à ce jour. En creusant un peu, vous vous rendrez sûrement compte qu'il recèle également de nombreuses bonnes idées. Mais il faut admettre qu’elles sont largement sous-exploitées et que l’album aurait pu être bien meilleur s'il avait été un poil moins bourrin et plus équilibré.

Glenn Tipton, conscient des critiques assez mitigées que récolta l'album lors de sa sortie, s'expliqua dans la presse en affirmant que Jugulator était la suite logique de Painkiller et que JUDAS PRIEST aurait de toute façon accouché d'un album similaire s'il avait continué de publier des albums entre 1991 et 1997, que ce soit avec ou sans Rob Halford. Un raisonnement intelligent qui nous démontre encore une fois que JUDAS PRIEST ne s'est jamais enfermé dans un style figé (à l'inverse de formations comme AC/DC ou MOTÖRHEAD), mais qu'il demeure au contraire un groupe résolument expérimental, à défaut d'être encore avant-gardiste à ce stade de sa carrière. Jugulator, malgré tous ses défauts, en est l'incontestable preuve.

Titres marquants : "Blood Stained", "Jugulator", "Cathedral Spires", "Bullet Train"

Note réelle : 2,75/5

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   (2 chroniques)



- Tim Owens (chant)
- Glenn Tipton (guitare)
- K. K. Downing (guitare)
- Ian Hill (basse)
- Scott Travis (batterie)


1. Jugulator
2. Blood Stained
3. Dead Meat
4. Death Row
5. Decapitate
6. Burn In Hell
7. Brain Dead
8. Abductors
9. Bullet Train
10. Cathedral Spires



             



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