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David BOWIE - Hunky Dory (1971)
Par CYRIL le 11 Février 2006          Consultée 51791 fois

1971 est l'année du take-off pour David BOWIE. Après deux albums en forme de préambule, Hunky Dory (drôle de nom) sort et c'est la révélation. Le talent du Thin White Duke explose littéralement à la face du monde. Non pas que les morceaux livrés sur les deux premiers disques soient insipides - loin s'en faut - mais il faut bien admettre que David BOWIE atteint ici des sommets d'inspiration vertigineux. La tonalité folk de cet opus y est sans doute pour quelque chose, le jeune BOWIE étant plus à l'aise dans un répertoire unplugged que dans les explosions électriques.

"Changes" ouvre l'album sur des notes de piano nostalgiques laissant rapidement place à un morceau pop absolument parfait. Le refrain est reconnaissable entre mille et la chanson devient un moment privilégié, interprétée très souvent au fil des tournées, même les plus récentes. Dans un registre similaire, "Oh ! You Pretty Things" enfonce le clou. La structure est pour ainsi dire identique : le piano est le seul accompagnement des couplets et le refrain reste simple et efficace. On enchaîne avec "Eight Line Poem" qui est d'emblée moins accessible, plus recherché. Ce passage est pourtant sans commune mesure avec "Life On Mars?" qui est (n'ayons pas peur des superlatifs) une de ses plus belles compositions. Il s'agit d'un véritable joyau chargé d'onirisme, la mélodie et le chant étant d'un lyrisme inégalable. C'est LE titre qui tue, celui qui ne volerait pas l’honneur d’être parmi les plus belles chansons du siècle. Non, je n’exagère pas !

Effet de contraste oblige, la suite est forcément plus légère, "Kooks" étant une chanson raffinée mais assez mineure, tout comme "Fill Your Heart" qui prend par moment des accents presque enfantins. Tout cela est sympathique mais loin d'être décisif. Rien à voir avec "Quicksand" qui fait le lien entre les deux morceaux. Après une première minute très douce, la montée en puissance se veut presque psychédélique. David BOWIE fait ici preuve d'une maîtrise d'autant plus déconcertante que le texte qu'il interprète renforce ce sentiment de maturité. Don’t believe in yourself, don’t deceive with belief est une phrase à méditer. On sent ici l'influence d'un certain Mr DYLAN qui est d'ailleurs revendiquée sur "Song For Bob Dylan". Un titre qui donne bien et sur lequel la guitare électrique de Mick Ronson (déjà !) s'exprime à bon escient. Dans la même veine, "Andy Warhol" rend hommage à l'incarnation du pop-art, BOWIE étant fasciné par la Factory et se réclamant du VELVET UNDERGROUND.

Une fois les hommages rendus (tout ceci est un peu pompeux tout de même), les choses vraiment excitantes reprennent pour clore le disque. "Queen Bitch" est un bon rock qui lorgne vers les compositions du précédent album. Plus violent, moins lyrique, ce titre explicite s'inscrit dans la mouvance glam très en vogue à ce moment-là. Il contraste avec "The Bewlay Brothers" qui évoque avec grâce et émotion (le mot est faible) l'internement de Terry, le demi-frère de David BOWIE, pour raisons psychiatriques. BOWIE partageant des traits de caractère communs avec lui, cet évènement le hante et le tourmente. Le rendu musical est tout simplement exceptionnel et clôt admirablement les hostilités.

Au final, Hunky Dory marque le vrai point départ de la carrière bowienne, le succès ne le lâchant plus vraiment à partir de ce disque. Néanmoins, cet opus est également un véritable aboutissement, considéré comme le chef-d’œuvre du sieur BOWIE. Peut-être à juste titre. En tout cas, pour se faire une idée de sa beauté, retenons la phrase de Jérôme Soligny, fan jusqu’au bout des ongles, qui déclare dans un excès de nuance que posséder cet album sans jamais l'écouter peut suffire au bonheur !. Comme compliment, il est difficile de faire mieux, mais un conseil, ne prenez pas au pied de la lettre un telle boutade ! Passer à côté de Hunky Dory serait une connerie, une vraie !

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   (4 chroniques)



- David Bowie (chant, guitare, piano, saxophone)
- Mick Ronson (guitares)
- Trevor Bolder (basse)
- Woody Woodmansey (batterie)
- Rick Wakeman (piano)


1. Changes
2. Oh! You Pretty Things
3. Eight Line Poem
4. Life On Mars?
5. Kooks
6. Quicksand
7. Fill Your Heart
8. Andy Warhol
9. Song For Bob Dylan
10. Queen Bitch
11. The Bewlay Brothers



             



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