Hunky Dory exaspère.

Il exaspère par ses rengaines, qu’on a beaucoup trop entendues. Il faut être très jeune, ou très novice en musique, pour supporter d’écouter encore une fois "Changes" ou "Life on Mars?". Des chefs d’œuvre ? Sans doute. Autrefois. Mais tellement galvaudés, matraqués, rabâchés... Au bout du compte, on ne sait plus quoi en penser.

Mais passe encore. On peut les mettre sous cloche et les admirer de loin. Le problème est que sur Hunky Dory il y a aussi des choses très laides : "Song For Dylan", où BOWIE fait une sorte de resucée glam parodique de DYLAN (encore plus pénible que du vrai DYLAN), "Queen Bitch", où BOWIE chante (?) comme LOU REED, ce qui n’est jamais conseillé.

Heureusement il y a les petites comptines easy listening bien écrites et bien produites comme "Kooks" et "Fill Your Heart" qui aident à se détendre, mais au même prix les CARPENTERS étaient mieux.

Une grande chanson ? Oui, "Andy Warhol". Une fois que ça démarre enfin (l’intro est exécrable), on a un très bon riff et un très bon refrain. Elle aurait mérité d’être sur le superbe The Man Who Sold The World. Dommage que ça parle d’un type qui dessinait des bananes.

L’un des problèmes du disque est que BOWIE ne chante pas très bien. Qu’il soit l’un des grands chanteurs de l’histoire du rock ne fait pas débat. Il faudrait être idiot pour le nier. Mais sur Hunky Dory il y a une sorte de monotonie plaintive et étranglée dans la voix qui n’aide pas à apprécier des chansons dont l’arôme mélodramatique ("Quicksand"...) est du coup un peu plombé.

Coincé entre deux chefs d’œuvre, Hunky Dory n’a pas la vie facile.