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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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Michel SARDOU - Hors Format (2006)
Par ERWIN le 7 Février 2019          Consultée 1759 fois

Nous en sommes au 24eme acte ! Certes, le rythme a tendance à se ralentir puisqu'il ne s'agit que de son quatrième album en dix ans. Mais voyez donc ! Michel pose avec son air sympathique habituel, mais en compagnie d'une guitare ! Mais oui, diantre palsambleu ! Voilà qui n'est pas banal et totalement hors cadre pour l'artiste. On sait depuis longtemps qu'il maîtrise guitare et piano, mais c'est la première fois qu'on le voit assumer le fait d'être un musicien. L'autre surprise qui nous attend, c'est la taille de l'opus, 24 chansons sur un double album, c'est là que le format est complètement dépassé, bien entendu ! L'album est très spécial car divisé entre trois collaborateurs dont chacun possède une patte très reconnaissable. DARAN, Jacques Veneruso et le frangin Robert GOLDMANN - J.Kapler -.

On va débuter par la contribution la plus marquante, celle de DARAN. "Concorde" comment vous dire ? Cette composition est radicalement différente de tout ce qu'a proposé le Michou des îles depuis le début de sa carrière. La mélodie est un petit beat bluesy de belle allure, mais là où c'est étonnant, c'est que Michel force sa voix pour l'adapter, c'est bien la première fois que ça arrive ! Les paroles pourraient sembler absconces, mais en fait non, je trouve qu'on n'est pas si loin que ça de certaines ambiances de NOIR DESIR, mais oui ! C'est la première fois que SARDOU fait un morceau proche du rock. DARAN se taille donc une part de lion avec 7 chansons de plus. La plupart sont taillées dans une variété plutôt rock à la Pascal OBISPO. Plusieurs thèmes proches d'HALLYDAY "Je ne suis pas ce que je suis" nous plonge dans des volutes un peu crépusculaire donc inhabituels pour SARDOU, plutôt sympa alors que "Ce qui s'offre" est médiocre. On retiendra le piano macabre de "On est planté", qui est la base d'une ambiance noirâtre assez réussie, de beaux arrangements, un très joli bridge. "Les villes hostiles" évoque Paris, pas désagréable. Je conseille aussi la lente et sépulcrale "Sature". "L'oiseau tonnerre" est agréable et enjouée, enfin, la mignonne "Un motel à Keeseeme" sonne très ricain.

On retrouve donc le frangin Robert GOLDMANN sur neuf titres. C'est lui qui amène la compo la plus marquante de cette livraison : il s'agit de la comptine onirique "Le cœur migrateur", un joli beat d'orgue tient la compo sur la magnifique voix de l'artiste, je la trouve touchante. Sur un rythme technoïde "L'évangile selon Robert" n'est pas si loin d'un délire proche de Sébastien TELLIER, presque hypnotique. On retiendra les jolies guitares de "Je ne suis plus un homme pressé". Sur "40 ans", il endosse le rôle d'une femme sans d'enfant, l'horloge qui tourne, qui se retourne sur son passé. Le reste est moins remarquable : "Le chant des hommes" en duo avec Chimène BADI est certes un joli thème très GOLDMANNien, mais l'entente entre les deux chanteurs est moyenne, pas forcément judicieuse car on n'entend que fort peu la miss. Sur "Nuit de satin" on est proche de J-J. sans l'originalité, "Je serai là" nous place entre J.J. et JAUNIE, bo. La profession de foi face aux femmes – qui devrait être partagée par touts – de "Je ne sais plus rien" sonne tout de même un brin banale. Enfin, "Cette chanson n'en est pas une" est carrément indigente.

Veneruso est à la manœuvre sur cinq titres : sa meilleure contribution est "Valentine day" où on entend les sons proches des classiques pièces d'eau irlandaises, normal pour un titre qui évoque les émigrés en Amérique, quelque part. C'est épique et plutôt sympa. Effectivement, cette foire aux catins est devenue notre Saint Valentin. Sur "Allons danser", au thème presque "Americana", on remarque plusieurs instruments traditionnels américains. L'ambiance est à nouveau rock. Cette évolution bienvenue est cependant surprenante si tard. "Les jours avec et les jours sans" ressemble à une profession de foi à la Jaunie. "La dernière danse" - l'en titre de son dernier live – est de la variété un peu bas du front. Et nous avons un nouvel hommage à Fernand son papa, sur "Les yeux de mon père" où pointe toute la nostalgie dont est capable l'artiste. Ça rend pas mal.

Mais n'oublions pas aussi que Didier BARBELIVIEN s'est pointé avec une compo dans sa besace. Une seule certes, mais elle est de taille. Il s'agit de "Beethoven", calquée sur certaines portions de la 7eme. Evidemment, ça défonce lorsque la voix de l'icône française fait sien ce thème légendaire. Les orchestrations sont belles. A n'en point douter, on tient là quelque chose de très beau. C'est bien sûr très épique.

Il est toujours complexe de noter un double album ! Quelle mouche a donc piqué Michel quand il a souhaité faire ce projet un peu insensé à son âge ? Un joli pari qui ressemble à l'artiste, qui n'aime rien tant que faire ou être là où on ne l'attend plus. Je dirai qu'il y a autant de choses fort belles que d'autres ratées, et un ventre mou qui occupe le tiers des compos. La conclusion ? C'est qu'on aurait fait un putain d'album avec en exergue des titres de la trempe de "Le cœur migrateur", "Concorde", "Beethoven" ou "Valentine day". Je mets un trois qui, bien sûr, ne signifie pas grand chose, mais je garderai avec moi la découverte de ce joli moment de grâce qu'est « Le cœur migrateur ». C'est peut-être mon côté mélo qui parle, mais je ne m'y attendais pas. Bravo Michel !

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   ERWIN

 
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1. Concorde
2. Beethoven
3. Allons Danser
4. Je Ne Suis Plus Un Homme Pressé
5. Les Villes Hostiles
6. Sature
7. Nuit De Satin
8. Les Jours Avec Et Les Jours Sans
9. La Dernière Danse
10. Je Ne Suis Pas Ce Que Je Suis
11. Les Yeux De Mon Père
12. On Est Planté
13. L'évangile Selon Robert
14. Valentine Day
15. Ce Qui S'offre
16. Le Cœur Migrateur
17. L'oiseau Tonnerre
18. 40 Ans
19. Le Chant Des Hommes
20. Un Motel à Keeseeme
21. Je Serai Là
22. Je Ne Sais Plus Rien
23. Cette Chanson N'en Est Pas Une



             



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