Au sommet du succès, il ne s'écoule pas un mois sans qu'il passe en direct à la télé dans une émission de variété de grande écoute, mais Mchel SARDOU ressent le besoin de se pencher sur son passé. Besoin de challenge ou au contraire, incapacité à proposer autre chose ? Regret ou frustration de ses premiers enregistrements et du manque de moyens de ces temps reculés ? Probablement. Certainement plutôt. Le chanteur a un certain penchant pour le perfectionnisme, sa voix fabuleuse lui permettant de se montrer intraitable en terme de technique. Ces dix morceaux sont donc tous sortis de sa période chez Barclay en 45 tours, à une époque où il n'est encore qu'un visage parmi d'autres dans la variété française.

Alors, nous y voici, avec son premier vrai grand succès qui reste encore aujourd'hui un standard : « Les ricains ». On ne va pas revenir sur l'analyse des paroles. Que nous dit cette version ? Qu'en gros elle ne sert à rien et que nous étions déjà bien embarrassés quant à l'analyse politique de la première. D'autant plus qu'elle tenait la route artistiquement, elle ! La deuxième chanson a avoir une postérité ici est « Petit ». Clairement, trop de synthés tue le titre. L'écho et la reverb achèvent les quelques éléments qui donnaient du sens à la composition. Bref, je ne suis pas fan.

A titre personnel, je déplore l'absence de « Madame, je » le titre le plus intéressant de sa première période. Finalement, la mensongère « Je ne t'ai pas trompée », avec des arrangements plus sirupeux que nature est sans doute la plus réussie du lot, la voix plus « mature » passe mieux sur ce texte finalement incongru et qui ne trompe que le fan club féminin de Michou !

De toutes manières, en fait d'arrangements, on ne peut vraiment évoquer que l'adjonction de synthétiseurs plus pompiers tu meurs – on est en 89 ! - et de boites à rythmes cartonnées finalement assez déplacées sur ces compositions des années soixante.« Raconte une histoire » propose des choeurs d'enfants et ses synthés trop présents, tout comme « Tu as changé » qui prend une tournure trop « chargée » à mon sens. Les compositions ne gagnent vraiment pas en qualité dans le processus. « Nous n'aurons pas d'enfant » reste assez conforme à l'originale, même si je préfère la première version. « Si j'avais un frère » en devient toute dégoulinante.

Bref, c'est assez analyser comme ça pour aujourd'hui ! Souhaiter regrouper toute sa discographie chez Trema et récupérer ainsi du coup depute joué deux décennies plus tôt par le philanthrope Eddie Barclay, pouvait sembler une bonne idée à la base. Mais dans la réalité, cet opus est déplacé dans la disco de Michel SARDOU. Non seulement il fait tache, mais il est de plus parfaitement inutile ! Ca vaut un zéro pointé ! Une kro pour du beurre, une !