Mais voyez donc cette évolution ! C'est la première fois que quatre ans séparent deux sorties d'album chez le Michou des îles ! Un sacré hiatus pour un des plus grands pourvoyeurs de la variété française ! Et cette pochette ? Pas de Michel renfrogné mais un dessin de pinups ? Qu'est-ce donc ? Cela ne reflète pas du tout l'age de l'artiste qui a désormais 61 ans ! Que s'est-il passé ? Les femmes de l'entourage de SARDOU se sont inquiétés d'une éventuelle baisse d'intérêt de sa fan base féminine ces dernières années, l'âge aidant, le manque d'actualité, Finalement, c'est la passion de Michel pour l'aviation qui sera le fil rouge de cet album, la pinup est un dessin de Romain Hugot, archétype de celles qu'on retrouve sur les carlingues d'avion. Jacques Veneruso est aux manettes avec 8 titres.

Deux titres de cette livraison sortent un peu du lot. Il s'agit de l'introductive "Et puis après", qui lui permet de pousser encore quelques uns des rugissements dont il est coutumier. La petite guitare est mignonne, même si le texte est un poil sombre... C'est sur... le temps passe et ne se rattrape pas. Nous avons aussi "Lequel sommes nous ?", qui se pose en chanson traditionnelle française, avec sa guitare impertinente. Le refrain est joli, elle ne ressemble certes pas aux classiques de l'artiste mais pour le coup, l'ambiance est très réussie. Sympa, mais pas du niveau des standard qu'il a crée tout au long de sa fructueuse carrière.

Mais DARAN propose aussi trois titres c'est donc aussi parfois très rock : Une gratte bien agressive sur "Les nuits blanches à Rio" développe un rythme bien pêchu, mais Michel n'est décidément pas taillé pour autre chose que pour la variétoche, il aurait fallu un peu de sang et de sueur sur ce titre. Une belle gratte illumine "L'humaine différence", qui prend une identité accusatrice, ça faisait longtemps ! Pas mal du tout. Le beat très rocky de "Ca viendra forcément", mais justement, ça ne vient pas vraiment l'artiste ne parvient pas à coller au rythme, cette chanson aurait pu être bonne avec un autre interprète.

Et pas mal de variet... "Elle vit tout seule" ou on dirait clairement du GOLDMANN, et cette simplicité dans la mélodie qui oblige quelque peu l'artiste à ne pas trop scander son chant. "Une corde pour se noyer" sonne aussi comme un titre de JJ, mais horriblement banal. La guitare hispanisante de "Soleil ou pas" crée une ambiance chaude et ensoleillée alors que "Rebelle" manque un peu d'un coté épique, avec un Michel presque mollasson. "Chacun sa vérité" est bien fichue dans le genre OBISPO, avec un refrain un peu rock sur les bords, inhabituel chez SARDOU.

Tout ce chambard autour des fans clubs féminins de l'artiste le pousse à réenregistrer son classique « être une femme » en actualisant les paroles. Un look qui se veut moderniste mais qui n'atteint aucunement au classicisme de son aînée. La mission était ratée d'avance pour ce titre... Ah, Il y a aussi un duo... enfin un duo, une collaboration avec la miss Slin de Montréal au programme. Mais avec le recul, notre chanteur populaire avoue ne pas aimer cette chanson, il n'est pas sur la vidéo- son image est d'ailleurs absente de l'opus-, n'a pas rencontré miss DION,. La mélodie n'est pas vilaine, mais je trouve que les deux voix ne sont pas faites l'une pour l'autre, Céline en fait juste trop.

Résumons-nous : pas de classiques, quelques chansons potables, un esprit un peu rock, et quelques évolutions mineures dans le chant. Alors oui, les chansons valent toutes autour de 3 étoiles, mais on s'emmerde ferme pendant l'écoute. Le manque de titre supérieur est tout de même très handicapant pour un disque de Miche SARDOU. Je choisis doc de baisser la note de 2.5 à 2. Je ne recommande pas.