Vous avez déjà essayé de vous débarrasser des « Lacs du Connemara » une fois que vous l'avez en tête ? Oui ? Pas facile hein ? Ma chérie ne peut plus se passer de SARDOU depuis que j'ai attaqué les chroniques et la voilà de persifler « tu vas voir lorsque tu vas faire « Afrique Adieu », c'est pire. Damned, me voilà pris dans les mailles du fan club de Michel ! C'est pas de la tarte ! Bref, nous en étions au-delà de la Manche, errant telle une âme en peine, à hurler « Terre brulée.... » à chaque heure du jour et de la nuit. Il faut faire quelque chose ! Bon, c'est-y donc que le suivant va peut-être se révéler sympa. Michel est au sommet de la variété française, il tourne en boucle à la radio, à la télé, omniprésent ! Vous avez vu la tronche des titres ? Bin regardez ! Il cause du temps qui passe, papa maman, les femmes, comme dab' mais en pire !

Alors effectivement, « Afrique adieu » déboule ! C'est le cas de le dire ! Michou part dans tous les sens, l'Afrique sous toutes les latitudes et longitudes, on va du Sénégal au Malawai, de Prétoria à Nairobi sans aucun souci logique. l'Afrique est au café du commerce quoi ! Avec des choeurs maousse comme les bazars de nos potes blacks et des pseudos percussions tribales qui doivent tout aux synthés de revaux. Ensuite, si on cause efficacité c'est sûr, ça marche et, magie ! exit «  les lacs du Connemara ». Le traitement de ces deux chansons est certes optimal et sort du même moule ! Bref un giga succès dansant.

Il y a un second single : « Les années trente ». Les synthés pompiers prennent à nouveau le pouvoir sur ce titre amusant à écouter attentivement. SARDOU passe des années 80 aux années 30, tout le monde y passe, gauche droite, la grand mère. Sacré Michel! Mais c'est à nouveau réussi ! On se croirait dans une fanfare, la performance vocale est de facture classique mais la ton désabusé est très sympa. Les idées de Michel viennent de-ci de-là, le franchouillard dans toute sa splendeur, c'est finalement ça qui fait son charme !

Le sommet de cet album est cependant tout autre à mon sens. L'introductive « Il était là » occupe cette place avec maestria, une des grandes performances de l'artiste. Comme à son habitude, il donne de la voix, sa technique vocale parfaite s'adaptant magnifiquement à la jolie mélodie créée pour l'occasion par Revaux. Les paroles sont belles et évoquent le lien père-fils avec une belle nostalgie.

Je suis moins dithyrambique sur « Merci pour tout », une mélodie mignonne mais trop simpliste et avec des paroles à la limite de l'indigence. Une des obsessions de l'artiste revient sur « Vivant », le temps qui passe... on a tout de même du mal à comprendre le sujet de la chanson, sexe et mort s'entrechoquent. Même ambiance pour « Ma mémoire », mais paroles qui dépassent le mur du son. « Côté soleil ». à nouveau les rapports amoureux, amour et sexe. Les fantasmes de Michel. De la variété de club med, pas si loin que ça de « Destinée ».

Difficile d'analyser le sketch sur « Comme d'habitude » avec sa maman Jackie, les gens de ma génération se souviendront d'avoir vu ça lors des primes du samedi soir. En revanche, les bonus de la réédition proposent trois titres avec Sylvie VARTAN. De la variété doucereuse sans ambition, des duos pour les émissions télévisées de l'époque, une curiosité comme « Les balkans e la Provence ».

Il fallait bien un peu redescendre du piédestal avec l'album magique des lacs du Connemara, n'est-il pas? Cette cuvée 82 est donc très honnête, avec trois titres à retenir sur les 7, « Afrique adieu » comme classique et « IL état là » comme performance vocale de premier choix ! En revanche, je suis sauvé, me voilà maintenant à fredonner « Afrique adieu » une bonne partie de la journée.