SARDOU 23eme acte ! Ça commence à faire ! D'autant que l'artiste avait juré ses grands dieux en 2001 qu'on ne l'y reprendrait plus. Michou is back, mais il est tout seul à revenir ! En effet, l'équipe qui l'entoure habituellement est changée de A à Z. Exit les compositeurs historiques, Revaux en tête, exit les paroliers habituels, nous voici donc confrontés à une nouvelle aventure. Il n'y a pas d'âge pour bien faire et de toute manière, le chanteur n'a strictement rien à prouver à quiconque. En revanche, on le reconnaît bien avec sa tête de coincé sur la photo, c'est un retour à la normale de ce point de vue !

"Loin" Tente de rallier les suffrages de tous les aficionados de ses titres épiques. Robert Goldman, jeune frère de JJ, est le principal compositeur choisit pour l'album : on trouve six de ses contributions sur l'opus, nous voici face à la première. La mélodie manque un peu d'originalité mais la direction artistique est assez réussie, même si l'ensemble sonne comédie musicale. On croirait du JJ sur "Même si" - un riff à la "Il suffira d'un signe" - le rythme est bien, mais Michel ne me semble pas taillé pour ce genre de chansons. Nous avons l'OBISPienne et métallique "Je n'oublie pas", l'éponyme "Du plaisir" ou il singe Jaunie, franchement pas terrible. "J'ai tant d'amour" ou il ânonne plus qu'il ne chante, "très haché" aurait dit mon estimé confrère Marco ! Le violon sur "Dis-moi" ne dure hélas pas, et la chanson tombe aussitôt dans le lambda sur une belle orchestration et des grattes volubiles.

Les autres compositeurs ? Didier Barbelivien tout d'abord, qui s'est pointé avec 2 titres : "La rivière de notre enfance" chanté en duo avec la grosse voix de GAROU, un comble de sirupeux taillé pour nos chères ménagères de plus de soixante ans - ouais elles ont vieilli elle aussi. Et "Ce n'est qu'un jeu" au ton pseudo dramatique, pas ma came, et trop loin de son pré-carré. Jacques Veneruso amène le riff bluesy de "Non merci", on jurerait à nouveau du HALLYDAY à la même époque, et "Les hommes du vent" et son petit beat pop à la OBISPO, tout en rajoutant quelques vagues notes manouches. Un titre sur le sud et ses origines.

Michel s'est fendu de deux titres : la très smoothy "La vie la mort etc", qui a belle allure mais où le chanteur ne parvient pas à adopter un chant suffisamment émotionnel, dommage, cela aurait pu donner un joli titre. Et "Espérer" co-composé avec son fils Davy. Il tonne sur le refrain mais l'ensemble sonne trop "entendu" à mon goût. "J'aurais voulu t'aimer" est plus réussie, avec un joli piano doucereux, enfin, "le livre du temps" semble un patchwork de plusieurs titres, rythme AOR, paroles complaisantes et finalement banales, des chœurs se voulant comédie musicale épique, du déjà vu !

Plus de 1,2 millions d'exemplaires de cette livraison vont s'écouler. Le record de SARDOU en exceptant la ballade irlandaise, un sacré score, surtout vue l'année ! Je trouve cet album très bien foutu avec de belles guitares notamment, mais les compositions me semblent presque toutes banales. Ça sonne, mais c'est oublié aussitôt après, et aucun titre ne donne envie d'être réécouté. C'est la dure loi de l'art, mais mon goût pourrait fort bien ne pas être celui de la majorité. Un 2 car je n'ai pas envie d'y revenir, je ne le conseille pas.