Difficile de faire suite à un très bel album, surtout quand on sent que le nouveau venu est un 33-tours destiné surtout à meubler.

Certes, la pochette est attrayante (encore que la photo n'est pas en grand), mais en regardant au verso la liste des titres, on en trouve trois déjà présents sur Love, les deux singles qui ont le mieux marché, ainsi que "Trinidad", auxquels on ajoute "Reviens je t'aime" de l'album de 1970.

Misant sur le succès des "Rois Mages", SHEILA tente une deuxième référence amoureligieuse avec "Samson et Dalila", empruntée cette fois-ci directement comme telle au groupe MIDDLE OF THE ROAD toujours. Malgré l'affluence de percussions et de choeurs féminins, l'effet est moins réussi et le single accède avec peine au top 10.

Il est devancé par "Poupée de porcelaine", nettement plus convaincant grâce au discours d'une femme qui veut être vraie et non frivole, un folk-rock à guitares efficace, des cuivres inattendus. "Plus de chansons tristes" rappelle qu'il faut se méfier de certains Dom Juan, au rythme d'une valse méditérranéenne avec accordéon et mandoline. Voilà une sympathique adaptation du "No Sad Song" de Helen TERRY (écrite en partie par Carole KING).

Sur les autres chansons, on remarque que ce qui faisait la force de Love en termes d'inspiration et d'arrangements perd de sa force ici, malgré le bon vouloir des Carrère, Schmitt, Jean-Claude Petit. "L'Olympia" adopte un ton soul massif, saxos compris, mais le texte se perd dans une description de la salle de spectacles, son public, avec la simple idée de "mais moi, j'y vais pour toi". Les choeurs féériques en font son principal attrait tout de même.

Quant à l'entêtante "Oui je t'aime", en partie composée par Daniel Vangarde (père de Thomas Bangalter, future moitié de DAFT PUNK), elle introduit quelques synthétiseurs pour la première fois dans l'oeuvre de celle qui n'est plus la "petite fiancée des Français". Elle continue néanmoins de faire parler d'elle en ces années 70, tous ceux de sa génération n'ont pu y prétendre.

Peu de place à la créativité, peu de choses à retenir, mais à cette époque SHEILA rencontre RINGO, et mis à part un tube en commun, cela ne change pas grand-chose aux deux années à venir !