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SHEILA - Love Me Baby (avec B. Devotion) (1977)
Par MARCO STIVELL le 8 Juin 2020          Consultée 2037 fois

En 1977 en France, en dehors de nouveaux prodiges comme CERRONE, il est amusant de constater que les icônes du disco sont des stars des années 60, voire avant. DALIDA, Claude FRANÇOIS et, surprise non moindre, SHEILA !

Pour ne pas se laisser rattraper par le revers de mode, l'ancienne Petite fiancée des Français se plonge à fond dans cette musique taillée sur mesure pour la danse, discipline qu'elle maîtrise depuis quelques années. Et comme Claude FRANÇOIS a ses Claudettes, SHEILA trouve ses danseurs, qui sont aussi chanteurs, dans les trois personnes de Dany Mac Farlane, Freddy Stracham, Arthur Wilkins, groupe américain nommé BLACK DEVOTION à l'origine.

À propos d'image, la pochette est formelle. Tandis que les B. DEVOTION sont habillés "normalement", la chanteuse pousse plus loin son image des années 75-76, s'attache les cheveux en queue de cheval (la meilleure manière qui soit donc) et sort sa garde-robe la plus voyante : paillettes, hauts réduits au minimum, hot pants (shorts moulants), bottes... C'est un peu la formule miroir par rapport à Cloclo, même si là encore, il y a envie de miser sur les atouts féminins.

Au-delà des contestations et des "on aime" (y compris votre serviteur, sans mentir, dès l'adolescence pourtant loin de ces années-là !), il y a surtout l'idée d'une renaissance inattendue et formidable de la part d'une artiste de 32 ans qui durant ses années plus jeunes devait conserver une attitude de fille plutôt sage en public. SHEILA dira elle-même qu'elle a vécu sa jeunesse, au sens liberté et bien-être, de façon pleine durant ses années-là, après avoir été mariée et être devenue maman. D'ailleurs, cette période disco est marquée par la fin de son mariage avec RINGO (en 1979).

Claude Carrère a revu ses méthodes de production, et pour l'écriture doit même se trouver un surnom, à savoir Paul Racer. Il est aidé, pour presque tous les morceaux, par Pamela Forest et deux membres du collectif français MOON BIRDS, à savoir Copperman ainsi que Mike Wickfield, mieux connu comme Mat Camison, arrangeur des albums précédents de SHEILA. Les musiciens, qui ne sont pas crédités, incluent groupe de base guitares/batterie/basse/claviers/percussions, ainsi que des choeurs, cordes et cuivres en pagaille.

De la grosse machinerie disco ; l'enregistrement est fait en Angleterre (studios Air et Morgan à Londres), tout est travaillé pour que cela sonne comme à l'américaine ou à l'allemande, sauf que cela reste avant tout un produit français. Et SHEILA chante en anglais, du début à la fin, pour la première fois. L'illusion est belle, longtemps après cette conversion reste incroyable même si elle a été préparée depuis deux ans. C'est surtout le succès qui fait la différence : les singles cartonnent.

"Love Me Baby" est le morceau par lequel tout arrive. Groovy à souhait, choeurs masculins des B. DEVOTION bien marqués mais laissant SHEILA en avant pour une mélodie sucrée comme l'est le texte, basse, Moog et clavinette, tout le monde au centre sauf les cordes à gauche et les cuivres à droite dans le canal stéréo... C'est bien huilé, bien pensé, et cela fait un premier tube.

Juste après dans l'histoire arrive "Singin' in the Rain", seule reprise de l'album et depuis un film-comédie musicale bien connu, souvent considéré comme le plus grand jamais conçu, avec Gene Kelly, Debbie Reynolds et Donald O'Connor. La fameuse chanson-titre, tube à la fois bien ancré dans son époque et indémodable, est reprise ici avec panache, dans la lignée de "Love Me Baby". Les choeurs sont très prononcés, les guitares répondent aux violons, les saxos swing envoient la sauce, il y a un solo de xylophone... Et SHEILA, au milieu, qui reste l'élément porteur.

Encore que, c'est un peu plus compliqué que cela. Le disco étant une musique pour danser avant toute chose, on étire (sur huit minutes, au plus long) les formats de chansons qui restent basiques, avec diverses sections instrumentales, ou des variations mélodiques au niveau des choeurs. Et un album comme celui-ci donne une sensation de grande homogénéité, parfois trop ; ou alors, malgré la profusion des arrangements, il y a parfois une sensation de manque. Et de façon plus regrettable, on perd régulièrement SHEILA, au milieu de toutes ces voix !

La version instrumentale de "Love Me Baby" n'apporte pas grand-chose, c'est juste monnaie courante dans cette musique. Durant "Shake Me", les B. DEVOTION au micro prennent le pas sur la chanteuse d'abord, mais celle-ci n'en revient qu'avec davantage de sensualité. Un titre bien balancé. On se laisse porter par le timbre d'une SHEILA enfantine et rêveuse sur "I Don't Need a Doctor", avec de bonnes réparties des choeurs masculins et des sonorités un tantinet blues-rock.

Nul besoin de danser pour apprécier ce style lié à une mode, mais d'un point de vue musicien, on peut émettre quelques réserves. Ce disque reste de qualité, bien réalisé, même si je lui préfère le suivant de 1980 avec CHIC. Les deux singles "Love Me Baby" et "Singin' in the Rain" se classent ensemble ou non dans une bonne partie des pays situés en Europe, dont une poignée de l'autre côté du Rideau même. Le disque fait parler de lui au niveau international. Joli coup, SHEILA !

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   MARCO STIVELL

 
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Non disponible


1. Singin' In The Rain
2. Shake Me
3. Kiss Me Sweetie
4. I Don't Need A Doctor
5. Love Me Baby
6. Instrumental S. B.
7. Move It



             



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