Si le premier album de SHEILA et RINGO relativisait très vite la notion de musique en couple, c'est encore plus le cas sur ce second disque où aucun titre n'est chanté en commun.

Les chansons de SHEILA sont les seules à connaître le succès, notamment "Tu es le soleil" et "Ne fais pas tanguer le bateau", par les mêmes auteurs que "Les gondoles à Venise". Si la pop-country de la première reste commune, la seconde avec son côté ballade romantique chaloupée et ses saxos ronflants font sa qualité.

"Le couple" et "Non chéri" sont deux slows lambda, auxquels on préfère le tempo élancé et les guitares blues-rock de "Allume ta radio". RINGO compose "Samedi soir" pour son épouse, seul lien évident qui les fait rejoindre sur une face de vinyle. Dans un esprit funk à paillettes pour accompagner le moment privilégié de la sortie, cela reste efficace.

La deuxième face, dédiée au chanteur qui écrit de plus en plus ses propres morceaux, n'est pas plus reluisante. "Erotisme conjugal" exprime bien la libération sexuelle de l'époque, mais frôle le caricatural avec des paroles telles que "érotisme légal, c'est autorisé par la loi".

L'énergie funk-disco est déployée à tout bout de champ sur ce titre, comme sur "Accepte-moi" (très drôle, ce clavecin électronique sorti d'on ne sait où !), et surtout l'instrumental "Tentation" qui illustre bien les nouvelles orientations musicales. Les cordes et les cuivres s'envolent, la voix de tête y est très surprenante, entre la soul et le lyrisme de l'opéra.

Un autre instrumental, "Button Black", permet à un solo de guitare de trouver sa place, et on apprécie "Remets ce disque" justement pour son caractère plus authentique, bien taillé pour RINGO dans un ton plus "soft". Une nouvelle fois, c'est à écouter pour la curiosité, mais lui comme SHEILA trouvent meilleure expression artistique chacun de leur côté.