En 1967 sort un disque de SHEILA comprenant "Le kilt", d'où la pochette. La petite fiancée des Français tient toujours a faire sourire son public tout en les faisant voyager. Direction l'Ecosse du coup ! C'est vrai qu'on avait déjà eu un début de pop britannique sur l'album précédent, mais rien n'en laisser espérer tant !

Bien sûr, l'Amérique garde une part de l'influence. À commencer par les NEW CHRISTY MINSTRELS de nouveau et, après "Le Folklore Américain", voici "Tout le monde aime danser", qui permet à SHEILA d'alterner chant en français, espagnol, allemand, italien et créole, presque comme dans la version originale "Everybody Loves Saturday Night".

Amérique de Nord mais du Sud aussi avec Chico BUARQUE et "Funeral de Um Lavrador". La tristesse adressée au pauvre agriculteur et les arrangements alambiqués du Brésilien se changent ici en simplicité à la française, avec un texte digne d'une princesse rêvant sur "Oh ! mon dieu qu'elle est mignonne" mais figurez-vous que ça marche très bien quand même !

Quelques compositions agréables sont proposées avec "Adios Amor", slow country et chanson de rupture avec une belle partie de cordes. Les mêmes qualités sont présentes sur "L'heure de la sortie", optimiste au contraire. Un des tubes de SHEILA dans une veine héroïque avec couplets en mineur, guitare andalouse en avant et refrain éclatants en majeur, cuivres forts...

"Impossible n'est pas français" joue la carte populaire avec plus ou moins de réussite, et nous avons donc le fameux "Kilt" où l'effet touriste veut que les clichés affluent, mais SHEILA arrive à tempérer la chose en parlant de rencontre avec un galant écossais. La cornemuse ressemble à un biniou breton plutôt qu'à des bagpipes, toujours est-il que ce n'est pas ce qu'elle a fait de mieux.

On lui préfère de bonnes surprises comme "Les jolies choses" ou "La porte en bois", empruntée à LADY MURRAY ("Mr Abercrombie Taught Me") dans le genre country efficace avec basse en walk. De même, la deuxième tentative de faire du son New Orleans avec "Le jour le plus beau de l'été", co-écrit par Claude Carrère, André Salvat et Georges Aber, bref les auteurs principaux de la demoiselle.

"Pamela" est adaptée d'une chanson éponyme de Graham GOULDMAN, artiste anglais qui vient de signer un tube énorme, typiquement années 60 avec "No Milk Today", donné au groupe HERMAN'S HERMITS. Les paroles sont adressées à une fille au départ discrète, devenue extravertie, en accord avec la révolution sexuelle d'alors. Un des meilleurs titres du disque avec "Dans une heure", la pop britannique convient bien à SHEILA.