Au moins, pour cette treizième livraison, notre artiste s'est enfin fendue d'une jolie photo, rien de mieux qu'une jolie brunette aux cheveux longs, non ? Stars ayant fait un flop retentissant, la situation n'est pas au mieux. Amoureusement, ça roule en revanche : elle s'est amourachée du leader des ALLMAN BROTHERS, le fringant claviériste chanteur Gregg ALLMAN dont elle vient de tomber enceinte. Voilà un couple peu assorti – vous le verrez bientôt car les tourtereaux vont nous sortir un magnifique album en duo. Cela dit, l'équipe autour d'elle tient la route, avec Lee RITENOUR à la gratte, Leland Sklar à la quatre cordes et Jeff Porcaro aux fûts. On a clairement vu pire. Voici le treizième opus de CHER, toujours chez la Warner, même si cette dernière fait mine de l'ignorer.

Comme pour l'album précédent, nous n'avons en tout et pour tout qu'un seul single. La Warner n'a pas cru bon d'en sortir plusieurs. Voilà qui est surprenant. A croire que la boîte de prod' se contente d'avoir une mégastar dans ses listings pour attirer les autres. Et donc "Long Distance Love Affair" est lancé pour satisfaire les fans. Un petit riff de guitare et une identité pop assez sympa, avec quelques relents southern – ça alors non ? -, mais ça tombe bien finalement. Classique du R'n'B composé par Eddie Floyd et Steve Cropper – des pointures tout de même -, "Knock On Wood" ne deviendra pas un succès pour CHER mais bien trois ans plus tard pour Amii STEWART, en pleine période disco. Voila voilà, le reste est tout tristounet.

Qu'avons-nous donc ? Des slows bien kitsch comme l'éponyme mais acceptable "I'd Rather Believe In You", puis "I Know", une resucée du succès R'n'B de Barbara GEORGE, qui ressemble aux morceaux pop chantés par le King à la même époque. Il y aurait bien l'ambiance discoïsante de "Early Morning Strangers", pourtant un titre de Barry MANILLOW, le king des foyers américains bien pensants. Ma foi, tentez l'écoute. Perso', je n'aime pas, ça a très mal vieilli. Nous avons d'autres moments d'amour dans cette galette : "Solver Wings & Golden Rings" oscille entre variétés et countrypolitan, on penche vers cette dernière, pas désagréable, juste sans couilles. On se noie en terre country avec "Spring", c'est l'horreur tellement c'est sirupeux. Même Kenny ROGERS n'en aurait pas voulu ! On se suicide dans cette lignée avec "Borrowed Time". Que voulez-vous, CHER n'est pas douée pour la country en carton, une Amérindienne, pensez-donc ! On croirait même notre Jane MANSON internationale sur "It's A Cryin Game", variétoche en diable, leurs voix se ressemblent un peu non ?

Halala ! Je me sens osciller entre le un méritoire et un deux surévalué. C'est ça le drame : quand on tient entre nos mains un produit honni par tout le monde, c'est dur. Car voyez-vous, c'est Cherilyn elle même qui détient les droits de cet album. Vous me croirez si vous le voulez, mais elle n'a jamais souhaité relâcher la bête ! Le disque fait bien sûr un flop de l'enfer, le pire de CHER depuis le début de sa carrière. Il n'intègre pas même les classements du hot 200, un comble pour une artiste habituée aux premières places du billboard. La cherokee arménienne a certes en elle des chromosomes liés à la souffrance, voire aux pires génocides de l'histoire. Pourtant, connaissant la suite des événements, on ne peut que compatir. Allez, ce sera un un !