Deux petites années se sont écoulées depuis Heart Of Stone, mais comme on dit il faut battre le fer pendant qu’il est encore chaud, CHER le sait et Geffen la renvoie rapidement en studio entre deux gigas tournées sold out. Cette fois cependant, Michael BOLTON a disparu et Desmond CHILD n’apparaît qu’une fois. Pour les potins, CHER est cette fois en couple avec Richie SAMBORA le second de Jon au sein de BON JOVI… C’est ça aimer les guitaristes, et on ne parle que de ce que l’on sait ! La belle cherokee a désormais 45 ans et oui, le temps… ne passe pas pour elle comme pour nous autres mortels, voyez donc cette fabuleuse photo ! Il s’agit déjà de son 22eme opus si on considère tous ces albums solos, une conséquente discographie !

Le premier single en héraut de l‘opus est "Love And Understanding", une petite ritournelle pop assaisonnée de guitare AOR. Et notre CHER en jeans troués dans la vidéo – tiens c’était déjà la mode ou c’est juste revenu 30 ans plus tard comme dab ? - Le refrain se laisse bien apprivoiser. Elle est rousse, toujours belle. Un succès qui atteint la 17eme place du billboard. Desmond CHILD et Diane Warren avait écrit "Save Up All Your Tears" pour Bonnie TYLER à l’origine, mais la galloise ne trouve aucun succès avec ce titre et c’est finalement Robin BECK, puis notre CHER qui hérite de la chanson, soft rock du début à la fin avec piano arrangements et distorsion, tout ce qu’il faut pour briller au firmament des tops, mais tel n’est pas le cas, puisque malgré un savoir faire évident, elle pâlit dès la 37eme place… Pas génial pour Cherylin, qui attendait nettement mieux.

Les singles s’enchaînent et c’est au tour du mid slow "Love Hurts" de faire sa petite course dans les tops. Ca vous dit quelque chose confusément ? Bravo les enfants, ce titre date de son album de 75, mais attendez, allez je vend la mèche, il s’agit surtout d’un morceau des EVERLY BROTHERS mis au goût du jour, qui avait aussi été repris par les hardeux de NAZARETH – 8eme du billboard -, par le timide Roy ORBISON puis par la lionne Joan JETT. Quelle destinée pour ce titre finalement secondaire ! Bon il fait un petit saut dans la billboard grand breton et pis c’est tout. Riff sympa qui annonce clairement la couleur, c’est "Could’ve Been You" et son rythme syncopé, bien sur c’est toujours un peu le même genre de construction qui tiennent sempiternellement autour d’un refrain qui se retient et se chante en headbangant, plutôt sympa -31eme-. Ah le slow qui tue, il en faut dans les albums de ce type, mais "When Lovers Become Strangers" manque un peu de piment pour vraiment briller, et rate carrément le hot 100.

ET donc chers camarades, tout ceci est de l’AOR bon teint ! C’est presque une intro de SURVIVOR ou de JOURNEY avec ses gros synthétiseurs, mais "Fires Of Eden" fait bien corps avec la voix de CHER qui impose une vibe quasi épique au refrain de cette composition. John WETTON, un des papes de l’AOR – ASIA, KING CRIMSON - est à la compo sur le mid slow "I’ll Never Stop Loving You", le refrain est vraiment top et voit CHER pousser sa voix de belle manière. Grosse gratte Hard FM pour débuter "Who You Gonna Believe", qui se présente comme un ersatz de tous les grands classiques du genre, c’est donc moins brillant mais toujours efficace.

Il y a du sacré beau monde à la baguette de "A World Without Heroes", la moitié du bisou Gene SIMMONS et Paul STANLEY bien sur, puisque le titre sort du très controversé The Elder souvenez-vous, il paraît même que le Lou REED a écrit quelques paroles, et… et... et... tout ceci produit ici par Steve LUKATHER ! Sacrée carte de visite non ? Mais au final, le résultat n’est pas emballant et tombe un peu à plat, dommage ! "One Small Step" chantée en duo avec le chanteur de MR MISTER Richard PAGE, est totalement pop, avec quelques relents synth pop, et nous éloigne un peu du confort AOR auquel nous a habitué la belle brunette, mais cela reste de bon aloi. Des synthés très datés, un rythme pseudo soul, des grattes bien grasses, ça nous donne "When Love Calls Your Name" et ce n’est guère brillant.

Enfin, les producteurs ont le bon goût de rajouter dans les bonus la superbe version de "The Shoop Shoop Song", que CHER a porté au pinacle du genre – il faut dire que le doowop lui convient magnifiquement - et qui faisait partie de la BO du film Mermaids en 90. Un giga succès chez nos voisin d’outre manche puisque le titre atteint la première place des charts. Il faut dire qu’il s’agit d’un morceau de légende, et que la voix de CHER passe ici à la perfection, renvoyant le classique de Betty EVERETT, mais aussi la version de Linda RONSTADT aux oubliettes !

Les nombreux singles de cet opus n’auront pas un succès phénoménal, mais l’album ne va pas trop mal se vendre puisque deux millions vont s'écouler, cela n’est pas si mal et permet à CHER d’entretenir son fabuleux train de vie, d’autant que ses tournées sont autant de succès mondiaux et rapportent des sommes colossales. Nous sommes un brin moins performant que sur le précédent album, mais la présence de "The Shoop Shoop Song" permet à l’album de maintenir un solide trois. CHER continue de truster les premières places un peu partout.