Bien sûr, il s'agit d'une photo préparée, toute fausse, mais quand bien même, quel plaisir de voir notre belle CHER ainsi légèrement vêtue – habituez-vous – et déguisée en indienne, elle à moitié cherokee. On s'était lassé des photos vilaines ou peu racoleuse. Quand on s'appelle CHER, franchement, le racolage doit être une seconde nature. Le précédent album n'ayant pas été un franc succès, on constate aussi que l'époux SONNY n'est ni dans les crédits de production, ni dans les compositions, la promo étant toutefois effectuée de manière efficace par le show télévisé du duo. Nous en sommes déjà au dixième album de la belle.

Alors évidemment, la vidéo en carton pâte de "Half-breed" ne trompe personne. On a regagné les studios, la donzelle est certes peu vêtue et la compo' se veut un peu rock avec sa wah-wah, mais le rythme malgré quelques consonances tribales n'a rien de réellement remarquable. On est dans le pailleté amérindien. Et pourtant, le single fait un carton qui ramène CHER droit à la première place du billboard, pas une mince affaire en cette année 73. Il nous faut donc nous incliner face à la puissance du classique. Un peu d'émotion sort du microsillon avec "Carousel Man" qui atteint la 41ème place du billboard, le côté dramatique de cette compo' me botte bien.

En revanche, on retrouve deux compositions de Paul MCCARTNEY dans ce joli écrin, à débuter par le classique "Long And Winning Road" dont le rythme et l'ensemble sonnent conforme, mais dès qu'on se penche avec acuité sur le chant, on ne peut qu'être déçu tant il manque certains éléments de sensibilité pour convaincre l'auditeur, sans même parler des fans des scarabés qui risquent fort de vomir. Et une compo' co-écrite avec son épouse Linda pour les WINGS "My Love", mais CHER ne parvient décidément pas à capter la douceur de l'ex-BEATLES.

Le standard des BEE GEES "How Can You mend A Broken heart" est de la partie avec sa forte identité sirupeuse. Le titre fut le premier numéro un des Australiens au billboard US. Il semblait évident que la chanteuse ne pouvait pas émuler cette performance. Sa version est inexistante face au classique de 71. Plusieurs membres du futur TOTO sont à nouveau là, et cette fois, le claviériste David Paich voit son talent récompensé par la présence de "David's Song", qui nous plonge dans une ambiance à la Elton JOHN pas désagréable.

"This God forsaken Day" pêche par excès de sucre. C'est très variétoche sans la qualité nécessaire à sa survie. Nous ne sommes pas mieux sur "Two People Clinging To A Thread". Puis "Melody" nous ramène à une ambiance de comédie musicale/music hall assez légère, mais on se rapproche de la musique d'ascenseur. Le piano doucereux de "Chastity Sun" sort des œuvres complètes du duo de compositeurs Seals & Croft et s'en tire un poil mieux. Je préfère enfin "The Greatest Song I Ever Heard" dans le giron des ambiances countrypolitan. Mais celle-ci, malgré ses violons langoureux, ne s'en sort pas si mal.

Pour le moment, l'album le plus faiblard de la discographie de la belle cherokee arménienne. On va dire que la photo est pour beaucoup dans le choix de la note finale car nous sommes clairement sur une note de 1,5 que je choisis d'arrondir à la supérieure pour des raisons qui n'ont rien de bien musicales. Bon, le numéro un éponyme aide aussi pas mal, il est toujours difficile de sanctionner ce genre de titre vu sa puissance historique. Un deux un peu surévalué mais un million d'albums vendus.