Chers camarades, nous n’avons pas bougé d’un iota depuis le traumatisme causé par l’album en duo avec son ex Gregg ALLMANN. Mais tout de même, il est rare dans l’histoire de la musique de parvenir à aligner trois albums d’une telle pauvreté, c’est à noter au crédit de CHER, cette continuité dans la nullité ! Mais tout a une fin, et il semblerait que sa récente signature avec Casablanca Records doublée de sa nouvelle aventure avec l’amant du moment, l’unique et dangereux Gene SIMMONS démon de KISS alors au sommet de sa gloire, l'ait ragaillardie. Ouais, elle écluse tout le showbiz, notre succube préférée ! Alors, nous attaquons le disco, mais oui ! On va tout faire, ne vous inquiétez pas ! Pour le moment, c’est donc CHER déguisée en Donna SUMMER, et voyez donc comme cet accoutrement pseudo viking lui va comme un gant ! Non ? C’était le cas en 79 en tout cas !

Le titre "Take Me Home", tout discoïdé vétu, va rabibocher Cherylin avec les amateurs de dance floor. Logique, nous sommes en pleine fièvre du samedi soir ! Basse slappée en avant, synthés pompiers, tout est là pour sonner comme il faut pour plaire. Bien sûr, les oreilles d’aujourd’hui risquent quelque peu de tiquer face à une telle débauche de sons synthétisés pendant sept minutes ! Huitième du billboard, c’est le premier single à atteindre le top 10 depuis "Dark Lady" en 74 ! Une jolie performance qui entraîne l’album sans son sillage. CHER en avait bien besoin. Le reste de l’opus surfe sur la mode : mid-tempo country funk, "Let This Be A Lesson To You" est sympa avec son refrain dynamique et rappelle certaines ambiances de Stevie WONDER. Nous revoici en plein disco avec "Happy Was The Day We Met" et "Say The Word", ses orchestrations très seventies, en plein dans la cible de ces années si colorées.

On continue avec "Wasn’t That Good" - 49eme du billboard -, dont personne ne se souvient et pour cause : il s’agit d’un funk tranquille qui ne se distingue d’aucune manière. Et puis, incroyable, de manière quasi suicidaire, les boss de la maison de disques décident de sortir un troisième single country "It's Too Late to Love Me Now", déjà chantée par Charlie McLAIN et Dolly PARTON pour ne citer que les plus gros. Et nous voici, steel guitar en avant, sur ce slow d’assez belle allure, mais qui n’a rien à voir avec les deux singles précédents, même s’il faut bien des slows lors des soirées en boîte pour emballer finalement, bien sûr, mais personne ne remarque vraiment cette sortie ! La voix rauque de la belle rend aussi pas mal sur la ballade Eltonienne qu’est "Love And Pain" qui se tient bien.

Les titres à retenir ? "My Song", coécrite par Cherylin, raconte son histoire d’amour avec Gregg. Il semble évident que le blond chanteur n’avait pas ce qu’il fallait pour embrasser le rythme de vie de CHER, d’autant que leurs publics respectifs ne s’accordaient guère. Et au final, il nous reste cette jolie chanson et une histoire d’amour hollywoodienne bien gâchée, d’autant que notre Gregg va passer quelques années au fond de sa bouteille de vodka. sans en sortir. Ah! un titre de rock mais oui ! Y’a LUKATHER à la gratte et le frangin Porcaro à la batterie, même Gene est venu faire les choeurs sur "Git Guitar". Ce titre bien agréable investit de nouveaux territoires pour la belle qui s’en sort magnifiquement. Ca marche, on a envie de taper du pied à défaut de headbanguer ! Le titre à retenir de cette livraison.

Et voilà comment rétablir une situation quasi désespérée ! Vous allez me dire que CHER racole à tout va en exposant beaucoup de chair sur ce nouvel opus. Certes, mais vous rétorquera que les fringues vont se réduire de plus en plus dans la carrière de la brunette qui va en faire des tonnes sur son physique, ses opérations de chirurgie esthétiques et tout le toutim ! Question musique en tout cas, même si cet album colle aux canons du moment, CHER parvient à proposer un ensemble varié et de facture agréable. Cela faisait bien longtemps que ce n’était arrivé ! Je reste sur un trois, mais la note est de 3,5.