Je sais, vous allez dire que je radote et que je ne suis qu'un vieux con. Et vous aurez probablement raison, mais tout de même, quand je vois une jolie brune se travestir en blonde, cela m'arrache toujours une petite larmichette. Je vous l'accorde elle est aussi fort jolie en blonde, et ce à 55 ans, mais le temps n'a aucune prise sur elle ! D'ailleurs sera-ce la signification du titre "preuve vivante" ? Bien possible avec notre petite diablesse. Nous avions laissé CHER lors de la sortie confidentielle mais remarquable de son opus « pas commercial pour deux ronds ». Et la réalité la rattrape, Warner n'est pas une œuvre philanthropique ça non, et compte sur sa star pour une nouvelle avalanche de billets verts. Nous avons donc, hélas, une avalanche de producteurs et de compositeurs sur cet album qui inaugure la période à venir, faite de crochets télévisés et de produits manufacturés et préfabriqués.

Nous avons droit à une nouvelle palanquée de singles, cinq au total, CHER ne fait jamais les choses à moitié ! "The Music‘s No Good Without You" 1er du Dance billboard, dans lequel elle a pris l'habitude de performer. Comme son nom l'indique, c'est dance à donf, pour les amateurs de dance foor. Un refrain synthétisé sympa et voilà. "Song For The Lonely" mérite une place dans toute salle de fitness qui se respecte, toute de dynamique vétue, atteint à nouveau la 1er place des dance charts. "Alive Again" est dans la même veine, sans doute moins originale, elle ne charte pas du coup. Je dois dire qu'il y a trop d'autotune sur "A Different Kind Of Love Song" à mon goût, même si CHER a lancé cette mode infâme avec « Believe » quelques années plus tôt puis "When The Money’s Gone" me semble bien fadasse. Ces deux titres vont néanmoins dominer le top Dance.

Beaucoup de titres sont très impersonnels, l'écart avec le très intimiste et personnel disque précédent est flagrant sur de nombreux titres, nous sommes dans de la musique de production, c'est très clair. "Love Is A LonelyPlace Without You" m'endort, malgré un refrain bien redondant, "Love One Another" n'est pas très séduisante, "You Take It All" pêche par transparence et on déplore trop d'autotune sur "Real Love". "Rain Rain" n'est pas bien plus convaincante mais propose au moins une guitare. D'ailleurs, les titres un poil plus pop, avec quelques relents latins sont tout de même plus écoutables, on peut citer "Body To Body, Heart To Heart" et la sympathique « Love So High », puis surtout "The Look", qui nous ramène vers des considérations plus proche des élans de MADONNA, et le titre chaloupe vraiment bien, le seul à retenir de cette livraison au final.

La différence de niveau avec No.Com.mercial est patente. La créativité de la chanteuse a "malenconreusement" dut s'effacer devant les impératifs du showbiz et voia le résultat : un album de dance franchement dispensable qui n'apporte rien de plus à la pléthorique discographie de la belle Cherokee. Mais telle est désormais la vie des rock stars, malgré une fortune conséquente, CHER n'est visiblement pas libre de ses choix artistiques. Vous allez me dire qu'elle se rattrape bien sur la gestion de ses tournées ou elle décide de presque tout, celle qui appuie la sortie de cet album sera la plus énorme jamais proposée par un artiste solo en Amérique du Nord et rapportera quelques 250 millions de dollars... Je ne mettrai en revanche pas plus de deux étoiles à cet album.