Je vous l’avais bien dit ! CHER a encore réduit sa superficie de vêtements ! Et cette fois, il ne reste plus que les chaînes qui l’entravent, la photo est fort sympathique au demeurant et conviendra aux ambitions machistes de la plupart des hommes ici présents, CHER en esclave dévoué, voila qui ne manque pas de piment ! Quelle brunette tout de même ! Nous sommes seulement neuf mois après la sortie de son précédent opus, mais elle ne souhaite visiblement pas perdre de temps en cette fin d’année 79. Il s’agit de son seizième album, et pour le moment, vous remarquerez comme moi que pas une fois CHER n’a atteint la note de quatre étoiles.

"Hell On Wheels" est le seul single promotionnel de cette livraison, c’est modeste pour une artiste de la trempe de CHER. Le titre ne fera pas un flambard au billboard, atteignant une petite 59eme place. Clairement, ni Cherylin ni Casablanca rec n’ont su surfer sur les succès de l’album précédent. Un peu rock, le titre manque de relief, le seul relief étant le physique irréprochable de la sublime brunette sur la grotesque vidéo – Quelle chevelure ! -, sinon, c’est à oublier. En fait, "Holdin’ Out For Love" est aussi sorti en single, mais personne ne s’en souvient… Pire, personne ne l’avait remarqué à l’époque dans les pays concernés : au Japon et en Grande Bretagne. Un esprit synth pop tourne la dessus, mais l’ensemble sonne vraiment pauvret.

L’éponyme "Prisoner", un funk qui se laisse écouter, toutes basses et hammond dehors, comme il convient, dansant à défaut d’être génial. Puis nous avons la petite ambiance music hall sur "Shoppin", pas désagréable...bon… "Mirror Image" sonne très carton… C’est bien simple, on y retrouve tous les éléments détestables de la new wave alors en pleine gestation, les compositeurs auraient pu en choisir les éléments positifs. Je ne parviens pas réellement à comprendre "Holy Smoke" : guitare grasse mais esprit new wave, à nouveau, pas dans le bon sens. Tout ceci n’est guère judicieux ! Quelques intonations discos ponctuent "Outrageous", mais ne la rendent pas plus réussi pour autant. Le seul titre Rock de cette livraison est la raide "Boys And Girls", CHER voulait faire du rock et voilà ce qui subsiste du projet initial. Pire, c’est Rock, mais ça ne casse pas la moindre brique.

L’album, malgré son outrageuse photo, ne va pas même charter ! Quel camouflet, surtout après le relatif succès de Take Me Home. En cette fin de décennie des années soixante-dix, la révolution punk est passée par là, le disco règne en maître sur les dancefloor, la new wave pointe du nez mais n’est pas encore vraiment à la mode. De toutes manières, impossible de situer cet album, il est franchement à gerber. Ce sera donc un un surpuissant, dont on ne retiendra que cette superbe image de CHER en esclave sexuelle, impossible à rééditer aujourd’hui, les mœurs ont changé !