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Richard THOMPSON - Ship To Shore (2024)
Par MARCO STIVELL le 11 Juin 2024          Consultée 484 fois

On ne change pas une équipe qui gagne, même si c'est au bout de six années. Flanqué de ses chers Taras Prodaniuk et Michael Jerome, le bon roi Richard THOMPSON revient longtemps après la guerre (pandémie comprise), après son propre divorce, nous proposer un nouvel album. Six ans, un laps de temps infiniment long pour qui connaît sa productivité, son sens de la qualité, même quand celle-ci se révèle mineure comme sur une partie des albums des années 2010.

King Richard, 75 ans désormais, semble avoir délaissé le béret de longue date pour favoriser le bonnet de marin et, à défaut du ciré jaune, c'est le ciel derrière lui qui l'est. Pochette amusante, portrait à l'anglaise d'un vieux loup de mer qui n'a pas fini de mener sa barque, ni décidé de mâcher ses mots. Ship to Shore s'annonce bon, et il l'est.

Depuis 2018, THOMPSON a eu le temps de s'immerger dans ce cher New Jersey, le Garden State/jardin des Etats-Unis, et ses monts Castkills. L'album, il l'enregistre à Woodstock, tout près, dans l'état de New York. Une aubaine pour celui qui, tout jeune alors, a connu cette grande époque lointaine où le musicien ne dépendait pas d'un I.A., où la musique des masses n'était point le rap, mais le rock sous différentes formes, tandis que lui-même défendait une tradition folk à remettre sur le devant. Et comme lui, une partie de son public également.

Peut-être certains sont-ils encore là pour apprécier et défendre ce nouveau cru du héros. Et il y a de quoi faire, malgré il faut le reconnaître, un début d'album un rien difficile. "Freeze" est très chouette grâce à son riff ternaire partagé avec la mandoline, la rythmique est impeccable et madame THOMPSON, Zara Phillips, confirme qu'elle est la nouvelle harmonie vocale rêvée pour la voix grave de son mari. Toutefois, le son paraît étouffé, la guitare électrique soliste en retrait.

Le héros, du haut de son grand âge, semble avoir perdu en vigueur et le confirme avec les titres suivants, alors que son chant demeure le même. "Singapore Sadie", ballade de boucanier au gré des vents et du large, n'en est pas moins excellente avec son refrain porteur, son fiddle/violon folk caressant. Sur "The Day That I Give In" et "The Fear Never Leaves You", King Richard incorpore quelques idées latino, des touches orientales alors qu'on baigne dans une bonne ambiance très américaine.

Le métissage est à l'honneur sur Ship to Shore car si "Trust" garde un aspect country traditionnel, le conclusif "We Roll" se veut plus sautillant et lorgne vers le reggae, avec la basse de Prodaniuk en mode "My Baby Just Cares for Me" sur un refrain où on ne l'attendait pas. C'est frais et bien balancé ; THOMPSON toujours distribué par New West évoque ici sa période Capitol Records faite de bonnes productions yankees (mais plutôt sur la côte Ouest) et d'inventivité.

Que dire alors du très efficace "Turnstile Casanova" (guitare enfin plus 'chaude') ? De "The Old Pack Mule", dont les rythmes orientaux/médiévaux font écho à "Freeze", pas si éloigné de l'énergie de "So Ben Mi Ch'a Bon Tempo" que Richard chantait avec tant de bonheur au milieu des années 2000 ? Du magique "What's Left to Lose", très belle 60's-song californienne où THOMPSON ajoute une fine nappe de Mellotron ? Dire que Ship to Shore paraît alors qu'on vient juste de perdre Mike Pinder, des MOODY BLUES, autre façonneur de la classe british !

Ce n'est pas tout, il y a encore de quoi se sustenter avec la diversité très affichée - mais pas au sens où on le clame partout actuellement – de "Maybe", à l'énergie punk/ska anglaise rare, plutôt 70's pour le coup, que le roi Richard chante comme toujours à sa manière, avec sa bonne cour aux choeurs, une guitare roulante et un effet phaser sorti de n'importe où.
Dernier bijou d'écriture d'un vénérable artiste pour cette fournée, "Life's a Bloody Shore" passe d'une ballade brumeuse avec arpège tremolo à une rumba des plus surprenantes, pour se conclure en valse fantomatique ! Il n'y a pas à dire, le capitaine tient toujours bon la barre et on a de quoi se régaler.

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   MARCO STIVELL

 
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- Richard Thompson (chant, guitares, mandoline, accordéon, clav)
- Bobby Eichhorn (guitares)
- Taras Prodaniuk (basse)
- Michael Jerome (batterie, percussions)
- David Mansfield (fiddle)
- Zara Phillips (choeurs)


1. Freeze
2. The Fear Never Leaves You
3. Singapore Sadie
4. Trust
5. The Day That I Give In
6. The Old Pack Mule
7. Turnstile Casanova
8. Lost In The Crowd
9. Maybe
10. Life's A Bloody Show
11. What's Left To Lose
12. We Roll



             



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