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Richard THOMPSON - Cabaret Of Souls (2012)
Par MARCO STIVELL le 29 Octobre 2022          Consultée 482 fois

Cabaret of Souls est un spectacle musical à l'origine, Richard THOMPSON répondant à la demande de l'International Society of Bassists dont une convention se tient en 2009. Son amitié avec Danny Thompson, pour rappel ex-membre de PENTANGLE et virtuose de la contrebasse dont la réputation n'est plus à faire, désigne naturellement le King britannique pour un hommage écrit. Le but étant bien sûr une belle mise en valeur du talent de Danny Thompson, dans le cadre des représentations.

Notre guitariste-chanteur propose un véritable concept folk à travers une pièce d'une heure et quart environ. La basse/contrebasse allant plutôt chercher dans les notes graves, l'inspiration puise de la même manière dans le monde d'en-dessous, les souterrains figurativement considérés dans les religions antiques, chrétiennes. Autrement dit : la maison des morts ! Des âmes récemment passées de l'autre bord, hommes et femmes, se regroupent et participent à un tremplin de talents. Pas forcément artistes, ils sont surtout là pour parler de leur vie d'avant par des éléments d'intérêt particulier comme leurs secrets ou leurs vices.

Quelques concerts ont lieu avec, outre King Richard, son acolyte multi-instrumentaliste Pete Zorn ainsi que le duo féminin qu'il avait créé au milieu des années 2000 en rapprochant la chanteuse jazz Judith Owen et la percussionniste Debra Dobkin, que l'on est bien heureux de retrouver, sans oublier l'acteur angelinot Harry Shearer et bien sûr Danny Thompson, principal intéressé. Néanmoins, lorsque l'envie d'enregistrer un disque se manifeste, le contrebassiste trop occupé se voit remplacé par le Canadien David Piltch. Le talent de ce proche collaborateur de la chanteuse k.d. LANG n'est pas en cause, mais pour la symbolique, c'est tout de même regrettable.

Le reste de l'équipe, sinon, est bien en place. Cabaret of Souls, en dépit de sa courte durée relative, se présente comme une histoire-fleuve et dont la réalisation possède, elle aussi, un goût de valeur sûre. Des percussions à eau de Debra Dobkin, vite rejointes par la contrebasse à archet pour le "Prelude" jusqu'aux incantations vocales fortes de "Whipping Off", la musicalité de cette poignée de pointures fait à elle seule l'attrait de l'ensemble. Et l'originalité, à côté de cela, vient d'Harry Shearer en narrateur qui convie sur "Whipping On" les spectateurs à s'installer, en français s'il vous plaît, pour une sombre fête, complainte d'éternité.

Remarquables sont les chansons théâtrales "I Love a Waltz", moitié-humoristique, moitié-mélancolique, ou "Clyde Smythe", plus explosive et malaisante. Celle-ci révèle l'intervention de cordes aussi baroques que contemporaines menées par Peter Askim et pour tout le spectacle sans public dans le studio de l'Académie des Arts d'Idyllwild en Californie, où l'album est enregistré. De quoi former des élans instrumentaux très plaisants pour 'porter' la contrebasse de David Piltch, souvent en compagnie des percussions de Dobkin, de la guitare de THOMPSON et de la flûte de Zorn comme sur "Gluttony Considered" et la "Auldie Riggs Dance".

Les portraits se succèdent au cours du 'tremplin d'âmes', avec plus ou moins de bonheur dans une simple écoute parfois aride mais enrichissante. Richard THOMPSON et son écriture habituelle, bien reconnaissable en même temps que sa voix sur "Auldie Riggs" ou "Safe in the Bosom of the Lord", s'adapte à la présence d'autres interprètes et varie les tons de ses folkeries. "Run Judas Run" est un superbe exemple de collectif sur un ton oriental et malicieux et le sautillant "No Place for Hypocrits" précède joliment un final intense. Mention spéciale encore pour la partie "Breaking Down the Walls"/"Will You Wash Away the Blood" entre negro-spiritual et danse tribale sur fond de grands espaces.

Last but not least, Judith Owen se place une nouvelle fois en chanteuse-maîtresse aux côtés de THOMPSON, non sans évoquer le duo avec son ex-femme Linda. Agrémentées de cordes et autres, les ballades "The Linnett" et "Her Eyes Not Mine", le blues-paso doble "I Get Younger", le jazzy "My Dave" et le manouche "She Had It All", aussi excellents les uns que les autres, sont tout à son honneur. Pas de quoi empêcher toutefois des longueurs ternissant un peu la qualité globale, mais une nouvelle fois, amateur ou esthète, il convient de prêter de son temps à cette réunion de talents, eux bien vivants.

Note réelle : 3,5

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   MARCO STIVELL

 
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- Richard Thompson (guitare acoustique, chant)
- Pete Zorn (flûte, saxophones, choeurs)
- Debra Dobkin (percussions, choeurs)
- David Piltch (contrebasse)
- Judith Owen (chant)
- Harry Shearer (chant, narration)
- Peter Askim (direction d'orchestre)
- Idyllwild Arts Academy Orchestra


1. Prelude
2. Overture
3. Song Of The Keepers
4. Whipping On
5. The Linnett
6. I Love A Waltz
7. I Must Lie Down
8. Gluttony Considered
9. Clyde Smythe
10. The Critique Critiqued
11. I Get Younger
12. The Parchment Grows Thin
13. Auldie Riggs
14. Auldie Riggs Dance
15. Mr Riggs Appreciated
16. Her Eyes Not Mine
17. From The Inside Out
18. Breaking Down The Walls
19. Will You Wash Away The Blood
20. My Dave
21. The Gangsters Moll
22. Run Judas Run
23. It Came With A Whisper
24. I Want The World
25. She Had It All
26. Safe In The Bosom Of The Lord
27. Not Place For Hypocrits
28. One More Breath
29. The Keeper Regrets And Reflects
30. Whipping Off



             



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