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Richard THOMPSON - Mirror Blue (1994)
Par MARCO STIVELL le 9 Septembre 2017          Consultée 1319 fois

Quatrième album en compagnie de Mitchell Froom et troisième paru chez Capitol, Mirror Blue n'est pas l'élément discographique qu'on retient le plus de la carrière de Richard THOMPSON. Il y a, d'une part, le succès de Rumor and Sigh qui lui fait de l'ombre, en plus d'une forte similitude entre les deux oeuvres, et d'autre part, cette tendance à exploiter le format CD en allongeant la durée.

L'album a été très critiqué pour sa forte production, ce qui est injuste dans le sens où les albums précédents rentraient déjà dans cette catégorie. En même temps, l'équipe de Capitol a changé, les soutiens de THOMPSON sont partis et la nouvelle direction ne prend pas la peine de soutenir un artiste sur lequel elle ne mise rien, malgré les succès d'Amnesia et Rumor and Sigh. Beaucoup d'artistes disent que c'est le signe d'une époque, avec une grosse pointe d'amertume.

L'album Mirror Blue porte bien son nom, car il a une orientation blues, et selon THOMPSON, c'est un disque courageux. Il est vrai qu'au sein de son équipe habituelle, le Britannique remplace Jim Keltner et Mickey Curry, ses batteurs favoris, par Pete Thomas, ex-Squeeze et accompagnateur fétiche d'Elvis COSTELLO. Ce musicien très créatif vient donner une texture particulière aux chansons de THOMPSON, de quoi déplaire aux critiques, ainsi que l'absence de réverbération.

Ce disque très organique et foisonnant d'idées mise beaucoup sur la rythmique de Thomas et Scheff, plus que sur les claviers de Froom et pas dans un registre pop cette fois-ci. "I Ride in Your Slipstream" et "Easy There, Steady Now" sont des titres d'obédience jazz-folk, très réussis au demeurant, avec des moments country, des guitares manouches et des parties en roue libre, tandis que le King anglais déballe ses textes fleuves. Sur la deuxième, on rencontre même la contrebasse virtuose de Danny Thompson, le colosse de Pentangle.

Richard déploie ses rythmiques blues, avec des sonorités diverses selon les morceaux, souvent hypnotiques ("Mingus Eyes"). Même le dernier, "Taking My Business Everywhere", conduit par une mélodie lancinante et nébuleuse en ternaire, pourrait s'inclure dans le lot. Loin de là, "For the Sake of Mary" est un titre bien 90's, garni de piano Wurlitzer et d'un solo qui renforce le sex-appeal de la chanson. Dans la même veine, quatre ans plus tard, Chris REA débute son album The Blue Cafe avec "Square Peg, Round Hole". Notons également le très sudiste "Mascara Tears" et son envolée de guitare vrombissante. On les aime aussi pour ça, nos guitar-heroes anglais !

À ce propos, malgré le peu de notoriété regrettable de THOMPSON dans le domaine de la six-cordes, le jeu Rock-Band 2 (paru en 2008) reprend un morceau de cet album, "The Way That It Shows". Richard s'adresse à une jeune femme qui s'éprend d'un Casanova, avec tous les risques que ça comporte. Sa Strat souligne son chant avec profondeur ; Froom, Scheff et Thomas (un des meilleurs batteurs au monde selon Tom Waits) suivent de près, et cette ballade réussit le pari d'être aussi sensuelle que malsaine. Les impros y sont très fortes !

Tout comme, dans une autre veine, les histoires folk, dont Richard a le secret, déjà sur "King of Bohemia". Ses arpèges de guitare nous font reprendre notre souffle après le déluge "Easy There, Steady Now". La galanterie selon THOMPSON avec ce goût d'aventure, dans toute sa splendeur. Il n'y a cette fois pas de tube comme "1952 Vincent Black Lightning", mais le public fan ne s'y trompe pas en gardant "Beeswing", description d'une vie de vagabonds sur fond d'amour et d'adolescence. Avec le 3 temps, les cordes et les cornemuses, c'est magnifique ! Dans le best-of du King anglais.

Dans la plupart des titres restants, "MGB-GT" (louange aux promenades folles en voiture par les champs et les collines), "Fast Food" (décrit avec la fougue et le cynisme Thompsoniens) et le rock'n'roll "Shane and Dixie", nouvelle fable américaine à la Bonnie and Clyde, les instruments folk, concertina, accordéon, chalémie etc et les jolis choeurs rafraîchissants de Christine Collister se mélangent au groupe. On a envie de dire comme d'habitude, sauf que Mirror Blue cache bien son jeu. Plus exigeant que le précédent, il n'est certainement pas moins réussi. En voilà du savoir-faire !

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   MARCO STIVELL

 
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- Richard Thompson (guitares, chant, mandoline)
- Mitchell Froom (claviers)
- Jerry Scheff (basse, contrebasse)
- Pete Thomas (batterie, percussions)
- Christine Collister (choeurs)
- Michael Parker (choeurs)
- John Kirkpatrick (accordéon, concertinas)
- Danny Thompson (contrebasse)
- Alistair Anderson (concertina, cornemuse du northumbrian)
- Tom Mcconville (fiddle)
- Martin Dunn (flûte)
- Philip Pickett (chalémies)


1. For The Sake Of Mary
2. I Can’t Wake Up To Save My Life
3. Mgb-gt
4. The Way That It Shows
5. Easy There, Steady Now
6. King Of Bohemia
7. Shane And Dixie
8. Mingus Eyes
9. I Ride In Your Slipstream
10. Beeswing
11. Fast Food
12. Mascara Tears
13. Taking My Business Elsewhere



             



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