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Richard THOMPSON - First Light (avec Linda Thompson) (1978)
Par MARCO STIVELL le 25 Mai 2015          Consultée 2070 fois

On croyait Richard THOMPSON définitivement retiré du monde musical au profit de la foi religieuse. C'est mal connaître le King anglais, revenu au bout de trois ans seulement et alors que son confrère américain est en train de tirer sa révérence (paix à son âme - j'ose rapprocher Richard d'Elvis, même s'ils divergent pour de nombreuses raisons).

Le couple THOMPSON, après la naissance de leur premier enfant, Teddy, et un certain temps passé dans des communautés soufies aux méthodes controversées (maltraitance des pratiquants, selon les dires de Linda), réapparaît donc au devant de la scène. On le doit au grand Joe Boyd, l'ami fidèle, qui fait jouer King Richard sur le premier album de Julie Covington. Le guitariste y rencontre des musiciens de session américains très réputés (auparavant employés par Monsieur George HARRISON) qui sont désormais "prêts à tout" pour jouer avec lui, même "à tuer" !

Ainsi naît l'album First Light en 1978, avec une cuisine particulière, celle d'un couple THOMPSON pas encore vraiment sorti de ses quelques années mystiques et erratiques, l'assaisonnement étant constitué de musiciens sincères et enthousiastes, mais bien différents des Nicol, Donald et Donaldson. C'est loin d'être un mal, mais la musique de Richard, couplée ou non au chant de Linda, possède une essence unique, entre la chanson et la méditation, une préférence pour les tempi lents et un goût pour l'austérité. Cela paraît très simple, mais quelle difficulté à jouer, en termes d'intention, de feeling ! C'est ce qui la rend exigeante, ce qui en fait la beauté.

Ici, le rendu est plus ou moins fidèle à cet esprit. Il y a évidemment les origines américaines du backing-band qui ressortent, les influences jazz du claviériste Neil Larson dans quelques soli de piano, la basse de caractère par Willie Weeks sur "Don't Let a Thief Steal Into Your Heart", au groove soul, quasi-disco... La musique des THOMPSON prend une autre tournure, ce qui n'est pas pour nous déplaire ! Bien sûr, on retrouve l'esprit des ballades crépusculaires, souvent interprétées par Linda, à la voix toujours aussi magnifique ("Pavanne", "Sweet Surrender"). Le tapis de guitares de THOMPSON en résonances est splendide, le hautbois s'invite, la rythmique est soupesée, finement mesurée...

Ce qui l'est moins, c'est la présence de nombreux choeurs amis, Julie Covington mais aussi Andy Fairweather-Low, les Brady de SWAN ARCADE, Maddy Prior de STEELEYE SPAN, et d'anciens collègues de FAIRPORT : Matthews, Lucas, sans doute Denny si elle avait vécu -paix à son âme. Il y a un caractère religieux dans cette foule de voix, les mélodies pop ornent des textes d'inspiration ou carrément empruntés à la foi Soufie. Cela pourrait être plus beau si les chants du couple THOMPSON n'était pas trop "avalé" par moments, comme par exemple sur le morceau-titre. Celui-ci révèle par ailleurs un léger relâchement sur les refrains de cet album, limités à une phrase qui ressort comme titre pour chacun.

En dehors de ces quelques défauts, on trouve de l'excellence dans "Restless Highway", ou toute la classe dylanienne de King Richard en tant que conteur, guitare fièrement tenue en main. Il la remplace pour une guitare acoustique lors de la jig "The Choice Wife", instrumental celtique et court qui introduit la chanson "Died for Love". C'est le clou d'un album qui révèle son point fort dans les parties instrumentales. Celle de "Died for Love" est très dense, avec les violons, les whistles et l'accordéon. Sur "Layla" et "House of Cards", Richard dégaine la guitare-synthétiseur de Roland, chose très rare et aussi appréciable que les morceaux eux-mêmes.

Si l'on ajoute une ambiance fin 70's plutôt jolie (l'album aurait pu être enregistré aux Bahamas, comme c'était un peu en vogue, mais Londres a suffi !), First Light est un disque plaisant par bien des aspects, néanmoins mineur pour un artiste dont qualité rime avec constance. Richard ne fera d'ailleurs jamais aucun effort pour l'éditer en CD -pas plus que le suivant-, se jugeant trop peu impliqué à leur propos et dès le moment de leur confection (!).

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   MARCO STIVELL

 
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- Richard Thompson (guitares, chant, mandoline, dulcimer, tin whistle)
- Linda Thompson (chant)
- Andy Newmark (batterie)
- Willie Weeks (basse)
- Neil Larson (claviers)
- John Kirkpatrick (accordéon)
- Chris Karen (percussions)
- Dave Mattacks (percussions)
- Dolores Keane (tin whistle)
- Dave Brady, Heather Brady, Dave Burland, (choeurs)


1. Restless Highway
2. Sweet Surrender
3. Don't Let A Thief Steal Into Your Heart
4. The Choice Wife
5. Died For Love
6. Strange Affair
7. Layla
8. Pavanne
9. House Of Cards
10. First Light



             



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