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- Membre : Fairport Convention
- Style + Membre : The Albion Band

Richard THOMPSON - Hand Of Kindness (1983)
Par MARCO STIVELL le 31 Janvier 2016          Consultée 1524 fois

Il peut se passer beaucoup de choses en une paire d'années ! Richard THOMPSON vient de divorcer de sa femme Linda, mais il n'est désormais réellement seul que dans le nom qu'il donne à sa carrière d'artiste et qu'il affiche sur ses albums ! Parce que même sur le plan musical, avec Hand of Kindness et contrairement à l'esprit de la très belle photo sur la pochette, on est loin du chanteur folk qui conte ses déboires intimement, guitare sèche en main, poor lonesome cowboy...

"Tear-Stained Letter" donne le ton. Jusqu'alors, la batterie avait un rôle de soutien rythmique plus que de conducteur, mais ici c'est elle qui ouvre la chanson. Hand of Kindness est un disque fortement dynamique, avec une préférence pour un tempo dansant. On retrouve bien évidemment les ballades sombres qui ont fait la renommée de THOMPSON, "How I Wanted to", "Devonside" qu'il ne jouera que rarement en concert afin de "ne pas plomber l'ambiance"...

Seulement, le guitariste-chanteur doit réapprendre désormais à faire valoir ces beautés en solitaire, du moins sans son alter-ego vocal féminin. Après tout, son dernier album solo chanté était aussi son premier en 1972, Henry the Human Fly... La guitare reprend les lignes vocales de Linda et le manque ne se fait guère ressentir sur ces quelques merveilles qui, à l'instar des futures, entretiennent la grandeur du roi Richard partiellement et généreusement.

Or tout l'attrait de ce disque, c'est qu'elles restent en forte minorité ici. Le reste n'a absolument rien à voir ! THOMPSON a monté son big-band qui, hors lui-même, est néanmoins composé des 4/5 du FAIPORT CONVENTION de l'époque. En dehors du violoniste Dave Swarbrick (auquel l'écossais Aly Bain se substitue) et comme sur l'album précédent, on retrouve les fidèles compagnons Simon Nicol à la guitare, Dave Mattacks à la batterie et, de façon permanente cette fois, Dave Pegg.

L'autre bassiste des sessions de 82, Pete Zorn, se révèle comme un multi-instrumentiste de choix et collaborateur durable en participant à la grande nouveauté du disque : l'emploi du saxophone. Pour dire l'importance de l'instrument, il y en a même deux, avec un autre Pete (Thomas) préposé au sax ténor, tandis que Zorn se charge de l'alto et du baryton. Ajoutons encore une section de choristes hommes (pas de femme sur ce disque, une grande première !) et le concours du fidèle John Kirkpatrick aux divers "pianos du pauvre".

Sur "Tear-Stained Letter" et "Two Left Feet", le début et la fin du disque, on découvre un Richard THOMPSON qui s'expurge presque totalement de son identité rustique et austère. Il paraît même totalement exubérant, à un niveau rarement atteint auparavant. Son chant si particulier ne met plus aucune frontière entre la mélodie et la scansion. Sa guitare, délice de fin gourmet musicien, converse avec les saxophones et l'accordéon, tous plus ou moins pris de folie selon la pulsation, maintenue avec excellence par les trois collègues de la maison FAIRPORT.

Les chansons, tour à tour imprégnées de country, reggae, bluegrass, funk, rockabilly et zarico (musique créole de Louisiane) s'étirent ainsi entre couplets-refrains et démonstrations virtuoses à rallonge, sans jamais produire de sensation énervante. Les saxos sont aussi brillants en solistes qu'en soutien mélodique (rien à voir avec les cuivres trompettes et trombones employés occasionnellement sur les disques avec Linda !). L'accordéon vole presque la vedette à la guitare, le chant grave crooner et folkeux du Maître s'adapte parfaitement bien aux rythmes marqués...

Si les jeux entre instruments passionnent et les riffs demeurent irréprochables, la composition subit parfois le contrecoup de cette grande sensation de liberté, mais rien de méchant. Le sombre et dense "Hand of Kindness" ou au contraire "Wrong Heartbeat" et "Both Ends Burning", très ensoleillés, ne sont certainement pas les plus grandes réussites de THOMPSON. En outre, les ballades noires cassent un peu l'unité du disque. Pourtant, les mouvements lents sont largement favorisés sur cet excellent blues, "Poisoned Heart and a Twisted Memory". Un slow grandiose, la perle du disque !

L'expérience est concluante, à la fois pour le principal intéressé qui embarque tout son orchestre en tournée et pour son public fidèle. Comme d'habitude, certains titres deviennent des standards qui font le bonheur des artistes folk/country, femmes et hommes, anglais et américains, ne serait-ce que "Tear-Stained Letter", repris par Patty LOVELESS ou SOUTHSIDE JOHNNY...

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   MARCO STIVELL

 
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- Richard Thompson (guitares, chant)
- Dave Pegg (basse)
- Dave Mattacks (batterie)
- Pete Zorn (saxophones, choeurs)
- Pete Thomas (saxophone)
- Simon Nicol (guitare)
- John Hiatt, Bobby King, Clive Gregson (choeurs)
- John Kirkpatrick (accordéon, concertina)
- Aly Bain (violon)


1. Tear-stained Letter
2. How I Wanted To
3. Both Ends Burning
4. A Poisoned Heart And A Twisted Memory
5. Where The Wind Don't Whine
6. The Wrong Heartbeat
7. Hand Of Kindness
8. Devonside
9. Two Left Feet



             



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