Recherche avancée       Liste groupes



      
FOLK  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Membre : Fairport Convention
- Style + Membre : The Albion Band

Richard THOMPSON - The Old Kit Bag (2003)
Par MARCO STIVELL le 10 Janvier 2019          Consultée 856 fois

Débarrassé de façon définitive des contraintes d'une major, Richard THOMPSON signe avec le label indépendant Cooking Vinyl au début des années 2000. Il en résulte ce premier « nouvel » effort appelé The Old Kit Bag, en référence au bagage que portaient les soldats lors de la Première Guerre Mondiale, dans lequel une chanson les incitait gaiement à enfermer leurs problèmes, afin de garder le moral.

Gros changement pour le King anglais, jusque dans l'effectif puisqu'il se concentre sur l'idée de trio chant-guitare (lui-même), batterie (l'Américain Michael Jerome) et basse, on peut même dire contrebasse puisque c'est son ami de longue date, Danny Thompson, qui s'en occupe. La nouvelle choriste est une Galloise, Judith Owen, épouse de l'acteur/producteur Harry Shearer. Le son est live, acoustique, chaud, il y a peu de rajouts instrumentaux ou sonores.

De quoi convenir fort bien à notre King Richard, et ce n'est pas le seul avantage : The Old Kit Bag obtient la meilleure publicité ainsi que la meilleure performance dans les charts depuis Rumor & Sigh, rayon indépendant (2ème place au Royaume-Uni). Toutefois, on l'a connu plus inspiré, et c'est bien dommage, car ce disque contient de ses meilleurs morceaux comme de l'inverse.

« She Said It Was Destiny », « I'll Tag Along », « Gethsemane » et d'autres nous surprennent par leur esprit musical empreint de pop-rock sudiste et optimiste, montrant que la « période américaine » de l'artiste ne s'est point refermée avec la fin d'un contrat. Musicalement, c'est excellent, et comme souvent avec Richard THOMPSON, cela cache mieux des paroles sombres. Le King, en plus de fournir des parties de guitares furieusement alléchantes, rajoute des effets un peu plus crades que d'habitude, ce qui n'est pas pour nous déplaire.

Il s'essaie même au blues comme cela a rarement (jamais ?) été le cas sur « I've Got No Right to Have It All », mais force est de reconnaître que ce n'est pas là où il est le plus à son aise. Michael Jerome officie au vibraphone ici, quand le reste du temps il apporte un piment bien dosé à la batterie, sur des morceaux folk lents, « incantatoires ». Danny Thompson est impérial - c'est son deuxième prénom – de « Jealous Words » à « Word Unspoken, Sight Unseen », on reconnaît sa couleur unique grâce à Victoria, sa chère et tendre massive, toute en bois et en cordes magiques.

Sur « I'll Tag Along », l'effet rendu par le chant de Richard, multiplié, sur fond de rythme trucker-rock/de routier, est proprement excellent. Et la contribution de Judith Owen à la moitié des titres, reste un délice de choix. Les premiers titres sont excellents, « Gethsemane » avec son riff simple mais clinquant, la caisse claire du refrain et le dulcimer qui remonte sur le pont. Il est question des désillusions qui arrivent à tout être humain dès la fin de l'adolescence.

À propos de montée, comment trouver plus poignant que Richard s'accrochant à ses notes les plus hautes au chant, et avec maîtrise, sur la ballade acoustique crescendo « A Love You Can't Survive » ? C'est du niveau de « Night Comes in » et d'autres classiques, une splendeur ! Dans le même genre, l'effet oriental de « Outside of the Inside » nous prend aux tripes (un taliban donne sa vision de l'Occident... après tout, il s'agit du premier disque du King post 09/11/2001), ainsi que le retour celtique de « Happy Days and Auld Lang Syne », accordéon en prime. Les folk et sautillants « Word Unspoken, Sight Unseen » et « One Door Opens » sont également fort séduisants, pas seulement grâce aux choeurs de Judith Owen.

En revanche, si « First Breath » contient une ambiance trouble et intéressante, l'effort d'improvisation ne justifie pas la durée du morceau, et cela déteint sur la partie qui suit. « Pearly Jim » et « She Said It Was Destiny » alourdissent eux aussi l'album à leur façon. Au moins, comme toujours avec Richard THOMPSON, il y a du très bon à prendre !

A lire aussi en FOLK par MARCO STIVELL :


MACHIN
Rales Folk (1979)
De joyeux rales




Hugues AUFRAY
Aufray Chante Dylan (1965)
Merveille inusable


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Richard Thompson (guitares, chant, mandoline, accordéon)
- Judith Owen (choeurs)
- Danny Thompson (contrebasse)
- Michael Jerome (batterie, percussions, choeurs)


- chapter I: The Haunted Keepsake
1. Gethsemane
2. Jealous Words
3. I'll Tag Along
4. A Love You Can't Survive
5. One Door Opens
6. First Breath
- chapter Ii: The Pilgrims Fancy
7. She Said It Was Destiny
8. I've Got No Right To Have It All
9. Pearly Jim
10. Word Unspoken, Sight Unseen
11. Outside Of The Inside
12. Happy Days And Auld Lang Syne



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod