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Anthony PHILLIPS - The Archive Collection Volume 1 (1998)
Par MARCO STIVELL le 5 Septembre 2012          Consultée 3613 fois

Dans les années 90, Anthony PHILLIPS arrivait encore à conjuguer les parutions de vrais nouveaux albums avec celles d'offrandes plus diverses, comme ce disque de 1998. Comme son nom l’indique, le principe des Archive Collection est de recueillir un certain nombre de démos, inédits et autres raretés. Dans le jargon du fan, on appelle ça des « trésors ».

Une étiquette judicieuse rien qu’avec ce premier volume. Mais en même temps pas tant que ça. Disons qu’il y a des très très belles choses (c’est une habitude chez Ant), mais que ce qualificatif est surtout réservé aux inédits. Le reste, à savoir les démos ou fragments de morceaux déjà connus, est intéressant aussi, mais moins. Le souci est qu'ils représentent à peu près la moitié de ce qui est proposé, mais on en retiendra bien quelques-uns assurément.

Parmi ces derniers, ne pas être surpris de trouver deux fois la pièce éponyme de The Geese & the Ghost. La première version présentée est centrée sur le milieu avec les hautbois et reste assez courte, tandis que l’autre est une démo où l'on n'entend que des guitares, et les différentes parties y sont enchaînées de manière encore un peu anarchique, mais on les reconnaît facilement. Les autres chansons du même album, «Which Way the Wind Blows» et «God If I Saw Her Now» sont étouffées par un son très poussiéreux et interprétées par un Ant très jeune, pas trop mal mais sans la pureté de Phil Collins et Viv McAuliffe.

On ne peut pas dire autant de bien de «Hunt Song», la démo de «Now What (Are They Doing to My Little Friends) ?» jouée à la manière de «Master of Time», mais ce n’est pas trop grave - c’est même plutôt haut pour Ant. Le remix vocal de «Holy Deadlock» est assez amusant, sans être indispensable. Les chansons d’Invisible Men quant à elles sont ici sous forme instrumentale, et c’est aussi réussi que les versions chantées, rien à redire là-dessus, surtout pour «The Women Were Watching». Quant à Slow Dance, il s’agit de l’un des airs principaux réarrangé à la sauce pop eighties, et c’est vraiment joli.

Mais, comme il l’a été dit ci-dessus, le meilleur reste les inédits. Dans le genre sympa sans plus, il y a «Catch You When You Fall», fun et élancé, dans la lignée de certaines chansons punchy de Sides mais en version instrumentale. La rythmique Giles/Perry y est impériale comme toujours pour l'époque, et pour le riff conducteur, Ant emploie un mandoloncelle comme il ne l'aura que peu fait durant le restant de sa carrière. Les petites perles sont plutôt à rechercher du côté acoustique, qu’il s’agisse de piano et de guitares seules ou en ensemble. Parmi ce dernier style, on retiendra facilement «Rowey Song», «Study in G» et surtout «Promenade», que Ant avait en 1986 réservé pour une compilation d'artistes baptisée Double Exposure. Quant à «Take This Heart», entièrement au piano, elle a cette empreinte entre classique et folk anglais passéiste qui n'appartient qu'au charme du Anthony PHILLIPS des premières heures.

Il y a au milieu de tout cela quelques duos en son mono et forcément étouffé avec Mike Rutherford datant de 1969 ! C’est là, plus que tout le reste qu’on peut parler de trésors bien que les morceaux ne soient pas (encore) des chefs-d'oeuvre : les morceaux «F Sharp» -en anglais, fa dièse, la tonalité du morceau-, la première partie posant les jalons d’une chanson classique du Genesis des seventies avant les désormais connus Jackson Tapes : «The Musical Box». Et cela prouve une fois de plus l’importance d’Ant au sein du groupe, même lorsqu’il n’y était plus. La deuxième partie est une variation bluesy plutôt réussie, où Richard MacPhail, autre personnage clé des débuts de Genesis, joue du tambourin.

Mais il convient de parler encore du CD bonus de l’édition spéciale de cette Archive Collection. «Kip PJ» est une courte expérimentation dont Ant a le secret. «Queen Bettine» est une des plus belles chansons enregistrée par Ant à ses débuts, tandis qu’on trouve une berceuse ô combien magnifique pour piano seul baptisée «Cradle Song». Et les amateurs des travaux Ant / Mike seront à nouveau comblés grâce à l’enchaînement «What is the Meaning ?» / «Farewell».

Sans être indispensable, ce premier volume sait bien se défendre avec cette palette d’inédits. Mais le deuxième fera encore mieux à ce niveau-là.

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   MARCO STIVELL

 
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- Anthony Phillips (guitares, piano, claviers, chant, mellotron, mando)
- Mike Rutherford (guitares, glockenspiel, basse)
- John Hackett (flûte)
- Rob Phillips (hautbois)
- Richard Scott (boîte à rythmes roland 808)
- Jeff Dunne (batterie)
- Dale Newman (chant)
- Dan Owen (chant)
- Michael Giles (percussions, batterie)
- John G. Perry (basse)
- Richard Macphail (tambourin)
- Paul Robinson (batterie)
- Jonathan Snowden (piccolo)


- disc 1
1. Back To Pluto
2. Promenade
3. Take This Heart
4. Beside The Waters Edge
5. The Geese & The Ghost
6. Which Way The Wind Blows
7. Rowey Song
8. Lucy Will
9. God If I Saw Her Now
10. In Memoriam Ad
11. Hunt Song
12. Rule Britannia Closing Theme
13. Exocet
14. Study In G
15. Holy Deadlock
16. Catch You When You Fall
17. F Sharp
18. The Geese And The Ghost
19. F Sharp 2
20. Rowey Reprise
21. Slow Dance
22. The Burnt-out Cattle Truck Hits The Road
23. The Women Were Watching

- disc 2 (bonus)
1. Kip Pj
2. Queen Bettine
3. What Is The Meaning ? / Farewell
4. Cradle Song



             



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