Quand il s'agit de considérer les albums de Mylène FARMER tous types confondus, force est de constater la régularité des sorties d'albums depuis le début de sa carrière. Il s'est ainsi toujours passé au plus deux ans entre chaque album qui sort. C'est ainsi que les vides discographiques entre deux opus studio n'existent pas, en réalité. Cela dure depuis le début des années 90, une joie pour les fans de Mylène, un épiphénomène pour les autres.

En cette grande année 1992, le bal commence avec Dance Remixes, au nom éloquent. Le contexte de la sortie de cet album est assez particulier : en plus de proposer des relectures plus pêchues a priori des grands succès de la rousse, il s'agit de donner aux fans un os à ronger, le temps que Mylène et Laurent Boutonnat tournent Giorgino. Ce fut d'ailleurs un projet ambitieux, mais qui s'est soldé par un échec artistique et commercial terrifiant, sans compter que Boutonnat perdit par la suite toute confiance audiovisuelle – autrement dit, il n'a plus réalisé de clips avant un bon moment.

Pour en revenir à Dance Remixes, il faut savoir que l'album existe en deux versions. La première, qu'il convient de connaître, contient 15 « remixes » (notez les guillemets) et est destinée au marché français. La deuxième, quant à elle, est simple (10 morceaux) et s'oriente vers l'international. Le succès fut moindre qu'avec l'autre, mais ceci était inévitable, et puis tout de même, un double disque d'or, ça ne court pas tant les rues que ça.
Cependant, l'étiquette de remix est quelque peu discutable. En effet, parmi les morceaux présents sur Dance Remixes, la présence de certaines chansons peut dérouter ou au mieux étonner. Que viennent faire, par exemple, "Ainsi Soit-Je" et "Regrets" ici ? En vérité, il faut prendre le mot « remix » au pied de la lettre. Pour faire court, les remixes présents ici peuvent tout aussi bien être des remixes tels que tout le monde les connait (id est un rythme plus élevé, et un abus d'effets sonores), que de simples retouches ou versions longues. Quelque part, le titre de ce qui s'avère être une compilation est techniquement juste, mais logiquement usurpateur.

Quant à la qualité de ces remixes en question, elle est plutôt bonne. Il va sans dire qu'en théorie, Dance Remixes est un produit essentiellement destiné aux fans, mais il est plutôt accessible pour un non-initié. Les versions longues (on disait 12" à l'époque) des chansons les plus lentes ne les dénaturent pas. Mieux, le maxi remix de "Ainsi Soit-je" est meilleur que la version album de 1988. Quant aux chansons les plus retravaillées, elles s'éloignent bien des originaux, mais restent assez fidèles. Il n'y a pas de réel morceau radicalement meilleur que l'autre, mais il faut bien avouer que "We'll Never Die" et "Sans Logique" sont les plus remarquables.

En tant qu'album destiné à meubler, Dance Remixes remplit tout à fait son rôle. Il serait cependant méchant de le réduire à cela, au vu de la qualité du travail présent sur les deux disques. En fait, il serait plus juste de parler de bon album pour commencer un travail de complétiste comme seuls les fans savent le faire.