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Bob DYLAN - Highway 61 Revisited (1965)
Par ERWIN le 12 Mars 2010          Consultée 11779 fois

L'importance du sixième opus de Bob DYLAN est considérable. La musique progresse à pas de géant, et "Highway 61 revisited" va devenir la contribution majeure du troubadour céleste au monde du Rock. En terme de son, d'approche des mélodies, de guitare, d'innovation, c'est une révolution.

Le legs d’une chanson comme « Like a Rolling Stone » est immense, outre son classement en tête de liste des poll de musique les plus divers, elle génère passion et adhésion. Bruce SPRINGSTEEN ne s’en est jamais remis, et est aujourd’hui le parfait produit de cet alliage pop-rock que DYLAN crée de toute pièces sur l’album de l’autoroute. Le hasard voulut que Al Kooper se révèle moins classieux que Bloomfield à la guitare et jette son dévolu sur le Hammond du studio, pour finalement en tirer la quintessence mélodique du morceau…

Ne serait-ce que pour cette mélodie inusable, l’album est historique. Elle est symbolique du natif de Duluth, au bord du Mississipi mais au milieu de nulle part dans le Minnesota, qui descendit cette route 61 jusqu’à la Nouvelle Orleans pour trouver la gloire et le succès. L’harmonica danse et on imagine volontiers KEROUAC marchant sur la route, sa casquette vissée sur la tête, les yeux ivres de découvrir un monde tangible, débarrassé de ses superficialités, c’est tout le message de « Like a Rolling Stone ».

Le « Tombstone Blues », nous remet sur une selle rock’n’roll , avec un son plus moderne,et une gratte agressive, surprenante même en 65, Mike Bloomfield, un des tricoteurs de 6 cordes les plus sous estimés, est bien présent dans la place et se signale aussitôt comme un grand innovateur. Véritable esthète, il influencera tout le monde ou presque : Hendrix lui même lui doit beaucoup.

La batterie est percutante sur le blues « It Takes a Lot », la voix de Bob est juste, presque ample, méconnaisable. L’harmonica arrache des larmes. « From A buick 6 » est un blues rapide et entraînant, sur lequel le hammond vient gémir. « Ballad of a Thin Man » , dramatique blues sur laquelle la voix incongrue de DYLAN fait pourtant merveille, ses intonations rendent la chanson plaintive n’est-ce-pas Mr Jones?

Sur « Highway 61 », le rythme enlevé et la rythmique appuyée peuvent presque apparaître comme un début de hard rock, il ne manque qu’une guitare distorsionnée et DYLAN aurait créé le hard à la place des KINKS et des WHO. Chanson sympa qui vaut surtout pour sa nouveauté, dommage que Bloomfield n’ait pas opté pour un son plus rugueux comme sur « Tombstone ».

« Desolation Row », est un country folk, avec une guitare cristalline , le modèle Dylannien , que tous les folks du monde reprennent en chœur. Une chanson à rallonge du type de celles qui l'empêchaient de dormir pendant plusieurs nuits.

Prince de la folk, avec cet album DYLAN s’érige en incontournable du rock. Mais le petit magicien ne va pas s’arrêter là puisqu’il prépare déjà l’essentiel Blonde on Blonde, le premier double album de l’histoire. C’est la période du « jeune homme en colère » qui débute, DYLAN a toujours été accusateur, mais sa musique se voulait plutôt douce. Avec cet album révolutionnaire, il expose ses idées sur un ton beaucoup plus mordant. Il le juge d’ailleurs lui-même comme son meilleur album. Et puis quelle symbolique ! La Highway 61, route de toutes les légendes, du serment de Robert JOHNSON à la jeunesse d’Elvis PRESLEY: nombreux sont ceux qui ont un lien avec elle.

Nous sommes aujourd’hui bien loin du rebelle inquisiteur de « The Times They are A-Changin' », Bobby ayant amèrement constaté l’inutilité de ses propos. Il change radicalement de style afin de se sauver de la paranoïa, ou de survivre tout simplement. Le ton est volontairement rock, presque entraînant par moments, la fluidité rampante de ses débuts n’est plus qu’un souvenir. Les textes sont ceux d’un adulte pas tout à fait responsable, mais la maturité a fait son œuvre. Il est prêt pour une suite grandiose, l’œuvre de sa vie. Tel le clochard céleste qu’il ne cessera jamais d’être, il marche à grands pas dans les traces de toutes ses influences, GUTHRIE, GINSBERG et SEEGER à ses côtés. La légende est en route.

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   ERWIN

 
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   (2 chroniques)



- Bob Dylan (chant, guitare, harmonica, piano)
- Micheal Bloomfield (guitare)
- Charley Mccoy (guitare)
- Alan Kooper (piano, orgue)
- Paul Griffin (piano, orgue)
- Frank Owens (piano)
- Harvey Goldstein (basse)
- Russ Savakus (basse)
- Bobby Gregg (batterie)


1. Like A Rolling Stone
2. Tombstone Blues
3. It Takes A Lot To Laugh, It Takes A Train To Cry
4. From A Buikc 6
5. Ballad Of A Thin Man
6. Queen Jane Approximately
7. Highway 61 Revisited
8. Just Like Tom Thumb's Blues
9. Desolation Row



             



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