AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

The Killing Fields est un disque particulier dans la carrière de Mike OLDFIELD, d'abord parce qu'il est sa seule bande originale de film, sous-entendu le seul album qui était destiné à en être une depuis le départ.
Ensuite, il est son album le plus sombre, ne serait-ce que par rapport à tous les précédents qui dégageaient une aura plutôt positive, y compris Ommadawn écrit pendant une période de dépression, pour sa deuxième partie. Ici l'ambiance est glauque, froide, les percussions jouent sur des échos métalliques (évoquant la mort, les camps de travail...) et Mike pousse son Fairlight dans ses derniers retranchements. C'est encore plus fort que sur le quatrième album de Peter GABRIEL sorti deux ans auparavant.
Ceci dit, on trouve de très belles parties orchestrales ("Pran's Theme", "Requiem for a City", "The Trek"...), elles-mêmes parfois froides, mais dotées de mélodies plus évidentes, alors que les pièces à synthés jouent le rôle des ambiances. La guitare quant à elle, est reléguée au second voire au troisième plan, mis à part à de rares moments comme le très beau "Bad News". Après cet ensemble bizarre mais loin d'être inintéressant, on termine sur une note optimiste avec quelques thèmes de flûte ainsi que le titre "Etude" qui n'est pas issu de l'écriture de Mike, mais du morceau "Recuerdos de la Alhambra" de Francisco Tarrega.
Cet album aux premières écoutes déroutantes dévoile en définitive de nombreux charmes.