Dans ce qu'on peut appeler la nouvelle carrière de Bowie, The Man who sold the World en constitue un très bon début. Ouvrant la fameuse mais surestimée période glam-rock de Bowie, il permet de révéler celui qui tatônnait encore le terrain deux-trois ans plus tôt. Déjà accompagné d'une partie des futurs Spiders from Mars, le chanteur montre les crocs afin de montrer qu'il faudrait désormais compter sur lui sur la scène rock.

The Man who sold the World possède les premières chansons incontournables de Bowie. On pense bien entendu au morceau-titre, franchement sympathique à écouter, mais il n'est pas seul. "The Width of a Circle" montre que Bowie était capable de faire à la fois long et intéressant, tranchant avec les horreurs de 1969. Il y a aussi "After All", soit la meilleure chanson de l'album, toute en finesse et beauté. Et si le reste n'est pas aussi excellent, il n'en reste pas moins de bonne facture la plupart du temps. Une ombre au tableau se trouve cependant sur le final "The Supermen". Sérieusement, une telle composition ne mérite pas d'être massacrée par la voix de Bowie, principal point faible de ses années glam, qui se trouve ici insupportable tant elle est criarde.

Si un artiste de 23 ans est déjà considéré comme vieux en 1970, cela ne devrait pas pour autant l'empêcher de briller via un album de jeunesse intégralement bien écrit et globalement bien interprété. The Man who sold the World, nanti qui plus est d'une magnifique pochette, en est une preuve solide.