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David BOWIE - Low (1977)
Par ERWIN le 16 Mars 2012          Consultée 14290 fois

Dans sa dernière œuvre en date, Station to station, David BOWIE était devenu le « Thin white duke », un personnage très proche de son avatar extraterrestre de « The man that fell on earth ». Le séjour américain de l’ex-Ziggy prend fin. David est à l’agonie, il fuit littéralement la cité des anges et se réfugie dans une grande baraque au Nord de Genève. Il se consacre durant plusieurs mois aux arts picturaux : peinture, photo. Il passe du temps à Berlin et commence à ressentir les premiers effets des groupes Krautrock de l’Allemagne de l’Est. Sa vie prend une tout autre tournure. Il doit sortir de la cocaïne qui le précipite droit dans l’abîme. Il s’installe avec Iggy Pop dans un appart à Berlin - Logique, non ?- et se lance dans la monumentale aventure du minimalisme en compagnie de Brian ENO pour ce qui va devenir la fameuse trilogie berlinoise. Tony Visconti est aux manettes, la scène est posée, l’histoire en marche.

Low sort en janvier 77, année de la révolte, l’album en est le digne héraut. La pochette « Low profile » ne laisse personne indifférent, probablement l’image la plus connue du Duke, tirée des sessions du film précédemment cité. La beauté diaphane de BOWIE, intacte malgré les récents excès et plusieurs overdoses, porte en elle les relents de l’avant-gardisme déployé tout au long des six faces berlinoises. Malgré son statut « culte », vous remarquerez que l’opus ne contient aucun titre majeur. David évoque la « douleur » qui émane de cette œuvre, sans doute celle de la rédemption, sinon celle de la renaissance physique car, artistiquement, BO
Décrire la zique de Low n’est pas si simple. L’album ne s’apprivoise pas facilement. Alors soyons pragmatiques : la première face est assez classique alors que la seconde est une suite de titres instrumentaux. Nous allons donc faire la distinction entre les deux cotés du 33-tours et non envisager l’œuvre comme un tout. Elle est trop forte pour cela. Quand vous retournez le skeud sur la platine, vous changez de monde. Préparez vous–y !

"Speed of Life" qui ouvre l’album reste sur des standards rock assez habituels, on y attend un chant qui ne viendra jamais. On note le lourd son de la batterie créé par Visconti. Le chant haché de "Breaking Glass" est interrompu par un synthé canardesque sorti des doigts d’ENO. Un morceau étrange pour l’époque, en avance sur son temps, et qui annonce les superficielles années 80. Dans "what In the World", on retrouve l’ami Iggy aux chœurs, BOWIE y emploie la technique du texte aléatoire créé par BURROUGH – positionner les paroles dans un ordre randomisé -. L’identité du titre s’en trouve chamboulée.
Musicalement, c’est révolutionnaire car le résultat est complexe et addictif. "Sound and Vision" porte la signature des stratégies obliques d’ENO et sa volonté de créer des atmosphères spécifiques sur chaque titre. Cela peut dérouter, mais la musique ainsi créée ne manque pas de ressort. Les paroles évoquent la perte d’identité du chanteur qui décide de "s’assoir et d’attendre le son de la lumière". Ce sera le seul single tiré de l’album.
"Be My Wife", plus traditionnelle, permet d'y retrouver les trademarks classiques de la musique de BOWIE : une basse ronflante, un piano accusateur et une guitare incisive -tenue avec maestria par le grand Carlos Alomar-.
La première face s’achève sur l’instrumental "A New Carrer In a New Town", au ton plus pop et entraînant.

Vous pouvez désormais retourner le skeud, - en tout cas imaginez que vous le faites ! -. Vous voilà en face de la légendaire seconde partie de Low.
L’emblématique "Warszawa" en est l’étendard. Seul titre co-composé avec Brian ENO, l’ambiance propice au recueillement évoque la visite de BOWIE à Varsovie en 1973, encore en grande partie détruite. Comme sa sœur Allemande. Le JOY DIVISION de Ian CURTIS ne s’en remettra jamais. A découvrir impérativement nanti d’un bon casque et d’un bon fauteuil. Un supra classique de la musique moderne, et une œuvre d’une portée et d’une influence encore actives aujourd’hui.
La suivante "Art of Decade", outre sa survie due au seul Brian – BOWIE ne l’aimait pas au début -, propose une promenade dans le Berlin Ouest art déco coupé du reste du monde, j’y retrouve pour ma part les bases de la musique plus tard développée par Eric SERRA – La génération Grand Bleu -.
"Weeping Wall" est une ode au mur, bien entendu. BOWIE y joue lui-même de tous les instruments, sur une variation de la mélodie de "Scarborough Fair".
Enfin "Subterraneans" porte la mémoire des habitants de Berlin Est, qui vécurent comme des parias, dans des conditions épouvantables.Le thème lent et majestueux du synthé leur rend un hommage poignant.

Je confirme qu’analyser un album de cette trempe n’est pas une sinécure. Je l’écoute rarement, il est incontestablement difficile d’accès. Mais après plusieurs écoutes attentives et concentrées, je redécouvre les chansons, les thèmes de Brian ENO explosent avec brio et inondent de leur génie l’histoire de la musique avec la signature de l’homme qui vient d’ailleurs, le génial et unique David BOWIE.

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   (3 chroniques)



- Davis Bowie (chant, guitare, harmonica, saxophones…)
- Brian Eno (chant, synthétiseurs, piano)
- Carlos Alomar (guitare rythmique)
- Ricky Gardener (guitare)
- George Murray (basse)
- Roy Young (piano, orgue farfisa)
- Dennis Davis (percussions)
- Eduard Meyer (violoncelles)
- Peter And Paul (claviers)
- Mary Visconti (choeurs)
- Iggy Pop (choeurs)


1. Speed Of Life
2. Breaking Glass
3. What In The World
4. Sound And Vision
5. Always Crashing In The Same Car
6. Be My Wife
7. A New Career In A New Town
8. Warzawa
9. Art Decade
10. Weeping Wall
11. Subterraneans



             



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