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SPACE ROCK  |  LIVE

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1970 Hawkwind
1971 In Search Of Space
2019 All Aboard The Skylar...
2021 Somnia
 

- Membre : Amon DÜÜl Ii, Arthur Brown , Lemmy, Slim Jim & Danny B., Richard Wahnfried , High Tide, Pretty Things/yardbird Blues Band, MotÖrhead, Blind Faith, Cream
- Style + Membre : Hawklords, Nik Turner , Gong, Dave Brock , Robert Calvert
 

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HAWKWIND - Space Ritual (1973)
Par PSYCHODIVER le 26 Juin 2023          Consultée 486 fois

Alors, c'est un admirateur d'HAWKWIND, qui entre dans un rassemblement organisé par et pour ses homologues, avec dans les mains une pancarte sur laquelle il est écrit : "𝘚𝘱𝘢𝘤𝘦 𝘙𝘪𝘵𝘶𝘢𝘭 est surestimé et ne sera jamais le sommet discographique des freaks de Ladbroke Grove."

Je vous laisse imaginer la suite des événements ...

Non. Plus sérieusement. Lorsque l'on se revendique fan des pérégrinations spatiales et futuristes du collectif de Dave Brock / Nik Turner / Robert Calvert & Co' : il est très délicat d'évoquer l'inattaquable double album live de 1973 d'un point de vue raisonnable, qui passerait vite pour offensant aux oreilles d'une poignée d'inconditionnels. Ceux là même pour qui "𝘚𝘱𝘢𝘤𝘦 𝘙𝘪𝘵𝘶𝘢𝘭" est un sommet à bien des égards. Voyez donc : "Meilleur album live au monde". "Quintessence du space rock". "Après ça HAWKWIND est devenu naze". "Lemmy n'a jamais aussi bien joué." Ouais ouais ouais ouais ouais ...

Célébrons tout d'abord ce qui doit légitimement l'être. "𝘚𝘱𝘢𝘤𝘦 𝘙𝘪𝘵𝘶𝘢𝘭" est magnifique à plus d'un titre question artwork. Photos, trucages, graphismes fous, Stacia qui se transforme en super déesse cosmique ... Barney Bubbles est comme à son habitude débordant d'inventivité et de fantaisies. L'emballage demeure somptueux encore de nos jours. Traduction picturale et visuelle d'un show qui devait sans aucun doute en mettre plein les yeux (encore fallait-il y avoir assisté, je reviendrai sur ce point élémentaire un peu plus bas) ... Et c'est tout.

Délesté de ses habits d'apparat, "𝘚𝘱𝘢𝘤𝘦 𝘙𝘪𝘵𝘶𝘢𝘭" se révèle musicalement faible et parfois soporifique. Affranchi de ses oeillères, le mélomane, même passionné par l'aventure du Capitaine Brock et de son équipage, peut ainsi déplorer un set monolithique et l'absence de morceaux atmosphériques et intimistes qui auraient pu rendre plus intéressante une sélection bourrine (ça leur aurait coûté quoi aux freaks de jouer "Hurry On Sundown", "We Took The Wrong Step Years Ago" ou une impro à partir de "One Change" histoire de varier les ambiances, eux qui n'ont justement pas leur pareil pour en installer de si belles ?) ainsi que l'évaporation du raw power qui circulait naguère non stop dans les sillons des albums studios, au profit d'une production bien superficielle : qui met trop en avant la basse et la batterie (navré, mais les seuls que l'on entend sur "𝘚𝘱𝘢𝘤𝘦 𝘙𝘪𝘵𝘶𝘢𝘭" ce sont Lemmy et Simon King), réduit claviers et instruments électroniques à des effets carton-pâte (on traversait univers et failles dimensionnelles en pagaille sur "𝘐𝘯 𝘚𝘦𝘢𝘳𝘤𝘩 𝘖𝘧 𝘚𝘱𝘢𝘤𝘦" et surtout sur le prodigieux "𝘋𝘰𝘳𝘦𝘮𝘪 𝘍𝘢𝘴𝘰𝘭 𝘓𝘢𝘵𝘪𝘥𝘰", ici on a l'impression de contempler un fond vert, la sensation désagréable de passer du grandiose Leijiverse aux insupportables "Gardiens De La Galaxie", de se faire retirer des mains "Révolte Sur La Lune" de Heinlein pour se voir imposer la lecture d'un script de "Star Trek", horrible), aseptise les brûlots des HAWKS, impose une reverb outrancière noyant toutes velléités d'agressions et dépouille les interventions spoken words de Robert Calvert de toute leur énergie et leur conviction (il a fait disjoncter qui "Sonic Attack" ce soir-là ? Attendez la version affolante et débridée que Bob et les HAWKS rebaptisés HAWKLORDS offriront en 78).
Reste les classiques inoxydables que sont "Brainstorm", "Lord Of Light", "Space Is Deep" et "Master Of The Universe", ceux qui toujours sauront tirer leur épingle du jeu, même empêtrés dans une setlist piteuse. Autre bonne surprise : le redoutable "Orgone Accumulator" de Robert Calvert, qui captive et déploie une belle énergie fédératrice durant presque 10 minutes. Je n'y décèle en revanche aucune anticipation du speed metal. Il s'agit d'un boogie rock d'excellente facture qui n'a cependant pas grand chose de space ni de planant (je l'aurais très bien vu sur le controversé mais agréable "𝘈𝘴𝘵𝘰𝘶𝘯𝘥𝘪𝘯𝘨 𝘚𝘰𝘶𝘯𝘥𝘴 𝘈𝘮𝘢𝘻𝘪𝘯𝘨 𝘔𝘶𝘴𝘪𝘤" de 1976).

"𝘚𝘱𝘢𝘤𝘦 𝘙𝘪𝘵𝘶𝘢𝘭" est symptomatique d'une époque, la première moitié des 70's, où l'expérience live ne pouvait se savourer que si l'on assistait physiquement au concert. Les enregistrements parvenant rarement à saisir l'authenticité et la rage du show. Sans parler des expérimentations à rallonge qui peuvent s'avérer fatales si excessives et stériles (l'assommant "𝘔𝘢𝘥𝘦 𝘐𝘯 𝘑𝘢𝘱𝘢𝘯" de DEEP PURPLE). Ainsi, les fans de rock déchaîné et à la hargne imprégnant chaque millimètres du 33 tours se tourneront sans regret vers le "𝘓𝘪𝘷𝘦 𝘈𝘭𝘣𝘶𝘮" de GRAND FUNK RAILROAD et moi, le type du début avec la pancarte, de revenir vers son église sous l'orage, occupée par des drôles de zèbres encapuchonnés, pour enfin choisir si je dois rester debout ou à genoux en face du BLUE ÖYSTER CULT millésime 1975. Parce que Eric, Buck et les cloutés de Long Island qui reprennent "Born To Be Wild" avec la fureur de mille sardaukars : ça vaut tout les rituels spatiaux possibles et imaginables.

"𝘚𝘱𝘢𝘤𝘦 𝘙𝘪𝘵𝘶𝘢𝘭" est bien une œuvre ultra surestimée parmi tant d'autres, dont la réputation pernicieuse de paroxysme artistique nuit énormément au reste de la discographie des HAWKS, qui passent ici pour des guignols adeptes du bruit et du miroir aux alouettes rock (ce qu'ils ne sont absolument pas) et qui étaient loin, très loin (à des années lumières même) d'avoir tout dit en 1973. Ce double live n'est l'album space rock absolu que pour celui qui estime que GREEN DAY est le plus grand de tous les combos punks, ou encore que les "𝘉𝘭𝘢𝘤𝘬 𝘈𝘭𝘣𝘶𝘮" de METALLICA et autres "𝘕𝘶𝘮𝘣𝘦𝘳 𝘖𝘧 𝘛𝘩𝘦 𝘉𝘦𝘢𝘴𝘵" ou "𝘗𝘰𝘸𝘦𝘳𝘴𝘭𝘢𝘷𝘦" d'IRON MAIDEN sont les disques métal définitifs. Mort de rire.

Rendez-vous l'année prochaine dans un cimetière marécageux de cargos stellaires, sous un crépuscule de toute beauté. Vous constaterez alors que la carrière d'HAWKWIND ne s'est pas effondrée après "𝘚𝘱𝘢𝘤𝘦 𝘙𝘪𝘵𝘶𝘢𝘭".

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Robert CALVERT
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   RED ONE

 
   PSYCHODIVER

 
   (2 chroniques)



- Dave Brock (chant, guitare)
- Robert Calvert (chant, poésie déclamée)
- Nik Turner (saxophone, flûte, chant)
- Lemmy Kilmister (basse, chant)
- Michael Davies (synthétiseur)
- Del Dettmar (synthétiseur)
- Simon King (batterie)


1. Earth Calling / Born To Go
2. Down Through The Night
3. The Awakening
4. Lord Of Light
5. Black Corridor
6. Space Is Deep
7. Electronic No

1. Orgone Accumulator
2. Upside Down
3. 10 Seconds To Forever
4. Brainstorm
5. Seven By Seven
6. Sonic Attack
7. Time We Left This World Today
8. Master Of The Universe
9. Welcome To The Future



             



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