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SPACE ROCK / ELECTRO  |  STUDIO

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1970 Hawkwind
1971 In Search Of Space
2019 All Aboard The Skylar...
2021 Somnia
 

- Membre : Amon DÜÜl Ii, Arthur Brown , Lemmy, Slim Jim & Danny B., Richard Wahnfried , High Tide, Pretty Things/yardbird Blues Band, MotÖrhead, Blind Faith, Cream
- Style + Membre : Hawklords, Nik Turner , Gong, Dave Brock , Robert Calvert
 

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HAWKWIND - White Zone (psychedelic Warriors) (1995)
Par RED ONE le 9 Décembre 2014          Consultée 2514 fois

Au milieu des années 1990, HAWKWIND expérimente sans cesse et cherche à réinjecter des énergies nouvelles dans son moteur hyperdrive tout crasseux. Cela ne se fait pas sans difficultés. Electric Tepee (1992) révélait un HAWKWIND paresseux, préférant masquer ses problèmes de line-up par un album trois fois trop long et bien trop répétitif. Son successeur, It Is The Business... (1993), enfonçait encore un peu plus le clou de la décadence. HAWKWIND y tournait sérieusement en rond et ne savait plus trop quoi proposer à part de la mauvaise musique new-age, très linéaire et vaguement aromatisée space-rock. La suite de la carrière du groupe de Dave Brock ressemble bien souvent, dans les décennies à venir, à une triste descente dans les abîmes de l'Espace. Mais force est de reconnaître, s'il est encore nécessaire de le rappeler, que quelques perles émaillent quand même cette période de déclin progressif. Ainsi, après le crash artistique de 1993, les Hawks redressent légèrement la barre avec White Zone, étrange disque sorti par Dave Brock et ses compagnons de fortune durant l'année 1995.

Néanmoins, attention ! White Zone n'est pas sorti sous le nom HAWKWIND, comme vous le pouvez le constater, mais sous celui de PSYCHEDELIC WARRIORS. Rappelons donc encore ici que Dave Brock aime régulièrement brouiller les pistes de sa discographie, n'hésitant pas à multiplier les étiquettes. Et le phénomène est récurrent chez HAWKWIND, comme en attestent les albums 25 Years On (1978) ou encore Church of Hawkwind (1982). White Zone n'est donc qu'un nouvel avatar de cette tendance. Quelle serait la raison officielle de ce nouveau changement provisoire de patronyme ? Il pourrait s'agir de l'intérêt grandissant de Dave Brock et de ses deux acolytes Alan Davey (basse) et Richard Chadwick (batterie) pour l'electro des années 1990. Pourtant, là encore, la chose n'est pas nouvelle chez HAWKWIND. La musique électronique, Dave Brock la joue depuis la fin des années 1970 et elle constituait déjà la raison principale du projet Church of Hawkwind en 1982. Entre-temps, les technologies ont encore largement évolué, tout un tas de nouveaux artistes de renom ayant émergé (coucou APHEX TWIN !) et nos Anglais de l'Espace ne peuvent décemment pas passer à côté de toutes ces innovations. Ajoutons à cela que, depuis 1991, HAWKWIND compose désormais tous ses albums à l'aide d'un ordinateur, et on comprend alors aisément qu'en 1995, la tentation de sortir un album presque totalement électronique était grande. Assistés par l'ingénieur du son Dave Charles (qui collabore avec le groupe depuis les années 1970), les trois membres de HAWKWIND nous livrent en 1995 rien de moins que l'opus le plus étonnant de leur discographie.

Il convient de le dire, White Zone est une vraie bonne surprise ! Comparativement aux deux opus précédents, le groupe nous propose ici des titres moins linéaires et un peu plus risqués. L'album est au passage, précisons-le, entièrement instrumental. Pourtant, les recettes à l'oeuvre chez HAWKWIND depuis le début des années 1990 n'ont pas fondamentalement changé : Dave Brock et ses camarades continuent toujours à nous délivrer de (très) longs moments new-age, assez peu de guitares et des sonorités space-rock plutôt lointaines. Mais l'ajout d'éléments électroniques plus modernes et de sonorités nouvelles relève considérablement le mélange qui apparaît finalement bien plus abouti que celui des deux albums précédents. Le beat mystique de "Pipe Dreams" nous transporte ainsi loin dans l'Espace, comme il se doit. Idem de la très belle "In Search of Shangrila", beau morceau contemplatif. "Bay of Bengal" aux sonorités indiennes est un autre très beau moment de l'album. Hélas, le titre se révèle un peu trop court.

Les très bonnes idées sont cependant clairement là. À ce titre, "Window Pane" constitue assurément le moment le plus intéressant de l'album : beat solide, pulsation proche du trip-hop, effets électroniques angoissants, nappes spatiales inquiétantes, l'ensemble est assez stylé. Les quelques bizarreries progressives qui déstructurent l'accroche initiale du morceau installent une atmosphère jusqu'alors inédite dans le répertoire sonore de HAWKWIND. Superbe. "White Zone", titre éponyme, rappelle quelques agréables souvenirs à ceux d'entre vous qui ont passé leur jeunesse à tuer des démons en jouant à Doom. Et pour cause, le titre ne dépareillerait pas sur un vieux FPS (*) pour jeune geek des années 1990 avide de sang de zombie. Néanmoins, le titre demeure fidèle à l'esprit HAWKWIND, avec toujours cette guitare cosmique signée Dave Brock qui semble retrouver ici un semblant d'inspiration.

Evidemment, le nom "Psychedelic Warriors" n'est qu'une farce, tout comme le furent en leur temps les patronymes alternatifs "Hawklords" et "Church of Hawkwind". C'est bel et bien à un album de HAWKWIND (le vrai, l'authentique) que nous avons affaire ici. Peu importe que l'opus soit totalement instrumental ou que les effets électroniques soient présents en nombre supérieur à l'ordinaire. Bien que très influencée par l'electro, la musique proposée ici n'est guère éloignée des standards spatiaux propres au groupe anglais : de longues plages méditatives, des envolées rock parfois musclées et des motifs répétés à l'envie afin de créer une atmosphère cosmique dont il est bien souvent impossible de s'échapper.
Bien sûr, tout n'est pas rose. Certains titres ne sont que de vulgaires remixes de morceaux déjà présents sur l'album solo de Dave Brock, Strange Trips & Pipe Dreams, également sorti en 1995, et témoignent d'un certain manque d'inspiration pour proposer un L.P totalement original. Ajoutons à cela que quelques titres auraient gagné à être un peu plus aboutis, et l'on comprend rapidement que malgré ce regain furtif d'inspiration, HAWKWIND ne nous livre pas non plus un album extrêmement convaincant.

Toutefois, bien moins laborieux à écouter que son prédécesseur de 1993, White Zone est assurément l'un des bons albums sortis par HAWKWIND dans les années 1990. Il contient suffisamment de bonnes idées pour qu'on s'y attarde à l'occasion.

(*) : First Person Shooter (jeu vidéo de tir à la première personne, comme par exemple Doom ou Duke Nukem)

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   RED ONE

 
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- Dave Brock (guitare, claviers)
- Alan Davey (basse, claviers)
- Richard Chadwick (batterie)
- +
- Dave Charles (samples, programmations)


1. Am I Fooling
2. Frenzzy
3. Pipe Dreams
4. Heart Attack
5. Time And Space
6. The White Zone
7. In Search Of Shangrila
8. Bay Of Bengal
9. Moonbeam
10. Window Pane
11. Love In Space



             



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