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SPACE ROCK   |  STUDIO

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1970 Hawkwind
1971 In Search Of Space
2019 All Aboard The Skylar...
2021 Somnia
 

- Membre : Amon DÜÜl Ii, Arthur Brown , Lemmy, Slim Jim & Danny B., Richard Wahnfried , High Tide, Pretty Things/yardbird Blues Band, MotÖrhead, Blind Faith, Cream
- Style + Membre : Hawklords, Nik Turner , Gong, Dave Brock , Robert Calvert
 

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HAWKWIND - The Future Never Waits (2023)
Par PSYCHODIVER le 28 Mai 2023          Consultée 1259 fois

Année 2029. Les réseaux informatiques quadrillent l'univers. Et, pour le coup, ils ont définitivement effacé populations et groupes ethniques de la surface de la Terre. La race humaine s'est divisée en trois catégories. D'un côté, ceux qui ont abandonné leur corps à l'incinérateur pour voir leur âme transférée dans l'unité centrale qui dirige le monde. De l'autre, ceux qui ont régressé radicalement au point d'être redevenus des primates désormais parqués dans des zoos. Enfin, les réticents à ce délire, qui tentent par tous les moyens de s'échapper de ce monde moderne à filer des nuits blanches à René Guénon et Aldous Huxley. Non. Vous n'êtes pas dans un film dystopique signé Terry Gilliam ou Mamoru Oshii. Juste à l'écoute de The Future Never Waits, dernier 33-tours du plus inclassable des groupes de rock, j'ai nommé : HAWKWIND.

"Your captain is dead!" qu'ils disaient début 70's. Il faut croire que cette citation devenue une des plus emblématiques du collectif de Ladbroke Grove n'est pas prête à se matérialiser. Pas tant que cette vieille canaille de Dave Brock continuera de faire parler la poudre à travers l'univers. 81 ans et la fraîcheur d'un jeune homme. Mon estimé et vampirique confrère Nosferatu affirmait dans la chronique du précédent (et très bon) opus des HAWKS, l'ultra-onirique Somnia, que papy Brock était probablement immortel. Je ne suis pas loin de penser la même chose.

Avis à ceux pour qui les HAWKS perdirent toute crédibilité lors des calamiteuses années 2000 et s'enfoncèrent davantage lors des non moins mitigées 2010's : cet album est tout sauf un pensum. Il s'agit même d'un excellent album. Somnia était déjà d'un fort bon niveau. Mais ce cru de 2023 se révèle bien meilleur. Tout en refusant de céder à une quelconque facilité. Rien que nous prouver qu'ils sont toujours décidés à ne rien faire comme tous les autres : les freaks ouvrent les hostilités avec le morceau titre de 10 minutes entièrement instrumentales. 10 minutes planantes autant qu'inquiétantes de space electro-jazz.

Oui. Vous avez bien lu. Du jazz. Un genre que Brock & Co' n'avait pas approché depuis l'essentiel "In Search of Space" de 1971. Et, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils s'en sortent à merveille. En ce sens, difficile de ne pas succomber au magnifique "They Are So Easily Distracted" ni à la dimension cinématographique de "Aldous Huxley" (quand on parle du loup) où l'on se demande si Brock n'est pas allé chercher Joe Hisaishi pour l'accompagner dans sa nouvelle odyssée. Une influence éthérée qui règne sur les trois-quarts d'un disque privilégiant les instrumentaux (Levitation en 1980 répondait à une construction similaire).

L'album est solaire tout en laissant une place non négligeable à une électronique froide. Question de cohérence avec une intrigue très Robert Calvert et qui ne pouvait pas offrir un contenu favorable à la positive attitude. Le fascinant "Outside Of Time" en est la démonstration la plus éloquente. À son écoute, on s'attend à voir les freaks nous refaire une "Star Cannibal", une "Void City" ou une "Virgin Of The World", histoire de se référer à quelques-unes de leurs pépites synth space rock offertes au cours des obscures 80's.

Les spots publicitaires dignes d'un pamphlet filmique de Paul Verhoeven et les sonorités indus du dystopique et désabusé "The Beginning" n'auraient pas été des intrus parmi les moments les plus sombres de Space Bandits. Autre dominance notable : celle des paysages crépusculaires de Hall Of The Mountain Grill et Electric Tepee. L'essence du dernier cité se retrouve dans les morceaux les plus musclés, le superbe "Rama - The Prophecy" le premier. Lumineux, déterminé, fougueux, un riffing imparable. Du très grand HAWKWIND et un cheval de bataille en puissance pour ce qui sera des concerts à venir. Quand on sait qu'il s'agit d'une (excellente) reprise en main d'un morceau oublié à raison puisque paru à l'origine sur le décevant Onward en 2012 : les HAWKS démontrent ainsi qu'en dépit de la fatigue, leur potentiel créatif n'a jamais disparu. Il attendait semble-t-il le moment opportun pour se manifester à nouveau. Les amateurs de rock pur et dur se régaleront également avec le puissant "The End" sur lequel Ron Tree, le génial roquet des 90's, aurait été à sa place. Quant au conclusif "Trapped In This Modern Age", très 60's, presque pop, il referme l'album sur une note douce amère. Les HAWKS, si ils ne se bercent d'aucune illusion sur le devenir d'une civilisation ultra moderne qui se tape la tronche dans un mur qu'elle a percuté depuis bien longtemps, invoquent un Carpe Diem à destination de tous les amoureux de la vie. Car refuser la culture de mort que l'on nous impose aujourd'hui est déjà une belle victoire.

Un groupe qui porte un regard honnête et attendri sur son passé. Le tout en abordant des thématiques plus que jamais actuelles avec une plume décalée et pertinente qui n'appartient qu'à lui. Si les HAWKLORDS venaient à faire le deuil du capitaine Brock (le plus tard possible bien entendu, c'est que j'apprécierais pouvoir lui serrer la pince au moins une fois au père Dave), ils pourront tirer leur révérence en paix avec eux-mêmes. Car The Future Never Waits a tout d'un album somme. Et bien qu'il lui manque la furie avant-gardiste et l'audace de ses glorieux ancêtres Doremi Fasol Latido, Quark Strangeness & Charm, 25 Years On et autres The Xenon Codex : ce dernier volet est d'une qualité inespérée et d'une belle intégrité. Un des grands albums des années 2020. À n'en point douter.

Le monde est ce qu'il est. Mais le bonheur est toujours possible. Le futur n'attend pas. Faisons en sorte qu'il soit nôtre.

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   PSYCHODIVER

 
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- Dave Brock (chant, guitare, clavier)
- Magnus Martin (chant, guitare, clavier)
- Doug Mackinnon (basse)
- Tim 'thighpaulsandra' Lewis (claviers)
- Richard Chadwick (batterie)


1. The Future Never Waits
2. The End
3. Aldous Huxley
4. They Are So Easily Distracted
5. Rama (the Prophecy)
6. Usb1
7. Outside Of Time
8. I’m Learning To Live Today
9. The Beginning
10. Trapped In This Modern Age



             



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