En 2005 arrive enfin le premier album studio de Mylène FARMER enregistré au nouveau millénaire. Six ans après le très bon Innamoramento, la plus célèbre des chanteuses rousses présente de nouvelles compositions. Pas de temps à perdre, auront alors dit les fans, l'écoute d'Avant que L'Ombre... se doit d'être une priorité !

Mais au moment de l'écoute, la déception est de taille. Rien de catastrophique cependant, les qualités ne manquent pas : FARMER a une voix toujours aussi magnifique, la production est sublime, la musique de Boutonnat est au diapason de la voix et la plume de la chanteuse. Du moins, globalement. Parmi les chansons en elles-même, certaines montrent de manière claire et nette Mylène dans ses meilleurs jours. Rien que les trois premières chansons en sont des preuves flagrantes, surtout "Dans les Rues de Londres", aux claviers fantastiques et à la poésie sublime. Quelques pistes plus loin, "Redonne-Moi" s'impose comme la grande ballade d'Avant que L'Ombre..., tandis que "Nobody Knows", le « bonus caché » (ahum) conclue l'album avec douceur et fragilité.

Il ne faut pas oublier, hélas, que l'âge d'or de FARMER est déjà loin, très loin derrière elle – et je ne parle même pas des albums suivants. Le défaut de la longueur, déjà bien présent sur Innamoramento, est ici amplifié. Une heure et presque onze minutes, c'est beaucoup trop pour un projet pop ! Les phases de remplissage sont forcément inévitables, aussi doués soient les compositeurs. FARMER et Laurent Boutonnat n'échappent pas à la règle. Le trop-plein de chansons lentes et tristes finit par rendre l'écoute de la seconde moitié de l'album lourde. Il faut également parler de "Q.I." et de "L'Amour n'est Rien" : ces deux chansons, en plus de partager le thème de la sexualité (tout comme "Porno Graphique"), sont également dotées de paroles affligeantes. "Peut-Etre Toi" aurait pu s'avérer très intéressant si la rythmique dance n'avait pas été choisie.

Avant que L'Ombre... n'est pas tellement décevant, mais ses défauts énervent tellement ils étaient évitables. D'ailleurs, en élaguant un peu, c'est-à-dire en gardant "Avant que L'Ombre...", F"uck Them All", "Dans les Rues de Londres", "Redonne-Moi", "Porno Graphique", "Peut-Etre Toi" et "Et Pourtant/Nobody Knows", il y avait moyen d'obtenir un opus vraiment solide et génial.

Et dire qu'en 2005, le pire n'a même pas encore pointé à l'horizon...