Dans la catégorie des albums coincés entre deux géants, voici venir Point of Entry, le huitième album officiel de JUDAS PRIEST. Succédant au cultissime British Steel et précédant le fameux Screaming For Vengeance, il attire forcément la curiosité de ceux qui se penchent de plus près sur le groupe de Birmingham. Cependant, contrairement à d'autres dans une situation analogue, on peut clairement dire que Point of Entry bande mou.

Quelques signes le présentent pourtant comme un bon opus. Premièrement, la pochette assez belle évoquant l'aile d'un avion vue du hublot donne envie d'en savoir plus. Ensuite, la première chanson, "Heading Out to the Highway", rassure quant au pedigree du groupe : oui, c'est bien JUDAS PRIEST, et c'est bien du metal. Certes, elle ne serait pas considérée comme l'une des meilleures au sein de British Steel, mais elle assure et fait plaisir.
Le reste n'arrive pas à être aussi correct. D'un côté, il y a les belles promesses, à l'image du triptyque "Hot Rockin'"/"Turning Circles"/"Desert Plains". Typiquement du hard rock qui donne envie d'être écouté à bord d'une moto sur la route 66 (cliché ? à peine). Le reste, en revanche, n'est guère brillant, comme en témoigne "You Say Yes". Ce doit bien être le premier grand plantage du PRIEST depuis le début de sa carrière. Le refrain est terrifiant de débilité, et les couplets rattrapent à peine la médiocrité du machin. "Troubleshooter", quant à lui, sent trop la pompe sur AC/DC pour être honnête.

Point of Entry est le premier album raté de JUDAS PRIEST. Une trop grande volonté de capitaliser sur le succès a mené Halford et ses compagnons de route vers le muret. Par la suite, le groupe réussira à se rattraper et même à devenir de plus en plus populaire. Sur le plan artistique, par contre, il ne se remettra pas de sitôt à sortir un enchainement de grandes chansons avant un bon moment.