JUDAS PRIEST est-il le plus grand groupe de métal du monde, voire de l'Univers ? A chacun le droit de répondre oui ou non. En revanche, personne ne devrait contester que Painkiller est le plus grand album de metal qu'on ait jamais vu de mémoire d'homme. Rien que ça. Impossible de prétendre le contraire, ou alors il faudra admettre une incompréhension totale du metal.

C'est tout de même incroyable que ce soit JUDAS PRIEST, un vétéran en 1990, qui sorte un tel album. Il était pourtant possible de parier sur les jeunes loups, les leaders de la nouvelle garde, mais non, c'est bien le groupe du Metal God, déjà vieux de 16 ans, qui y est arrivé.
Tout comme sur Defenders of the Faith, toutes les chansons de Painkiller sont extraordinaires. Mais là où l'opus de 1984 misait sur le caractère fédérateur et transcendant au niveau de l'écriture, celui de 1990 place tout dans le bourrin et l'invincible, et cela lui réussit plus que de raison. D'ailleurs, aucun ménagement ni préparation n'est possible, car dès l'ouverture éponyme, on comprend de quoi ça parle ici. Par-dessus ce mélange de heavy, de thrash et de speed, se rajoute une saveur épique rendant le tout intemporel et unique.
Painkiller est aussi un album qui stimule l'imagination. Bienvenue dans un monde où un messie métallique ("Painkiller") côtoie des monstres terrifiants et ultimes ("Night Crawler") et des héros tout de cuir vêtus ("Leather Rebel"), tandis que les pécheurs sont châtiés dans le feu et le sang ("Between the Hammer and the Anvil"). Dans toute cette furie, Halford et ses larbins prennent le temps de se poser et de sortir la chanson la plus sensible et la plus prenante que le Priest ait jamais sorti de ses fourneaux, j'ai nommé "A Touch of Evil". Difficile de ne pas verser une larme, ou d'avoir les yeux humides pour les plus insensibles. Et puis le final, "Battle Hymn"/"One Shot at Glory", mérite vraiment de figurer en définition du mot « épique ».

Painkiller est, au final, le boss final du metal. Une fois l'album écouté, un constat s'impose : avant lui, il n'y a que de gentils groupes de rock tisané, qui sortent parfois les crocs sans mordre; après, il n'y a que des adeptes du noise rock qui caressent vainement l'espoir de monter encore dans la surenchère alors qu'ils ne produisent que du bruit difforme et inutile. C'est limite si on n'en voudrait pas à JUDAS PRIEST d'avoir sorti un album pareil.

Note réelle : ∞/5