Que pouvait-on espérer de JUDAS PRIEST en 1997 ? Le groupe de Birmingham a atteint son zénith ultime sept ans plus tôt avec Painkiller, une référence ultime dans le monde merveilleux et diversifié du metal. Le départ du Metal God, parti vers quelques horizons obscurs, augmentait encore plus les craintes quant à la suite des aventures du PRIEST.

Jugulator, le premier album avec Tim Owens, allait fatalement être moins bon que Painkiller. La question qui se posait était 'Jusqu'à quel point sera-t-il moins bon ?'. La réponse est aussi simple que cruelle : Jugulator est le premier album vraiment décevant depuis Screaming For Vengeance. Mais là où l'opus de 1982 a réussi à toucher son coeur de cible, celui de 1997 n'a pas remporté les suffrages, la faute à des compositions vraiment mauvaises. Tipton et Downing ont eu le courage de proposer quelque chose de vraiment inédit par rapport au passé du PRIEST, et la production, bien que brute, est vraiment intéressante. Mais quand le songwriting ne suit pas du tout, il est bien difficile de se rattraper sur les points techniques uniquement. Dans le cas de Jugulator, c'est même impossible. A l'écoute de chansons comme "Decapitate", "Brain Dead" ou bien "Abductors", la seule réaction possible est la consternation. Que l'on compare aux précédents travaux, aux branches du metal alors à la mode ou non, rien n'y fait : presque toutes les chansons oscillent entre l'incompréhensible et le passablement mauvais.

Dans ce marasme dégueulasse, que retenir de positif ? L'ouverture éponyme montre vraiment qu'à défaut de faire mieux, le PRIEST sait faire différemment. Autre grand moment, "Bullet Train" est vraiment une tuerie en règle. La sauvagerie des guitares, associée aux hurlements du Ripper, en font un incontournable du répertoire du groupe, assurément. Quant à "Cathedral Spires", il s'agit enfin d'une longue composition qui tient à peu près la route.

Le bilan de Jugulator est tout de même bien terne. Trop de morceaux à jeter, et à peine quelques éclairs de génie parsèment l'album. Les fans puristes ont crié au meurtre, d'autres ont voulu faire montre d'une certaine ouverture d'esprit, mais je ne fais pas, hélas, partie de ces magnanimes. Heureusement pour Owens, les live lui permettront de montrer que le PRIEST peut très bien vivre sans Halford.

Note réelle : 1,5/5