Vous pouvez sans doute reprocher beaucoup de choses aux membres de l'équipe FP, mais vous reconnaîtrez que nous ne sommes pas une bande de vieux cons passéistes. La preuve, en matière de musiques 'distordues', les albums des vieux grigous (Status Quo, ZZ Top, Scorpions, Deep Purple...) sont régulièrement mis en valeur, preuve que les vieux pots sont encore capables de proposer de bonnes soupes.

Et il y a JUDAS PRIEST. Le groupe qui, comme tous les autres nés à la fin des années 60/début 70, a annoncé sa retraite au tournant de la décennie avant de judicieusement se raviser. Le groupe a encore du jus, et il le prouve avec ce nouvel album qui transpire les clous et dégouline de heavy metal. Il faut reconnaître que le combo ne trompe personne sur la marchandise : le heavy de Redeemer of Soul est doté d'un feeling 'back to the roots' qui lui confère un côté 80's plutôt sympathique. Un retour à la simplicité bienvenue après l'alambiqué Nostradamus.

Quelques moments de bravoure rendent l'ensemble agréable et digne d'intérêt : "Halls of Valhalla", qui voit Rob Halford livrer une performance vocale hallucinante, les directs "Dragonaut" et "March of the Damned", ou le mid-tempo pesant et sombre "Cold blooded" confirment que le groupe n'a pas surévalué ses forces et parvient encore à proposer des titres fort bien troussés.

A côté de ces réussites, il y a des titres poussifs, témoignages d'un groupe qui tente de paraître plus fringant qu'il ne l'est profondément. "Metalizer", faussement épique, le standard "Sword of Damocles" ou le final "Beginning of the end", dont la mélodie introductive rappelle IRON MAIDEN. Alors que l'on s'attend à une montée en intensité, le titre ne décolle pas et s'avère être un des plus faibles de l'album.

Du bon, du moins bon. Toujours est-il que JUDAS PRIEST, riche d'un patrimoine honorable, ne déçoit pas avec cet opus ouvertement passéiste qui fera plaisir à ceux qui regrettent l'âge d'or du groupe, et laissera les autres insensibles. Un opus qui ne sort pas des clous.