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VARIÉTÉ INTERNATIONALE  |  B.O FILM/SERIE

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- Membre : Bande Originale De Film
- Style + Membre : John Barry , Michael Kamen & Orbital , David Arnold And Michael Price, Thomas Newman, Hans Zimmer

JAMES BOND - Demain Ne Meurt Jamais (david Arnold) (1997)
Par MARCO STIVELL le 2 Septembre 2021          Consultée 1319 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Ceux qui ont vu et aiment ce film sont invités à donner leur avis sur les deux chansons de génériques, celle de début et celle de fin, en précisant si l’ordre leur convient tel quel ou s’ils l’auraient échangé ! D’un côté, "Surrender" placée en conclusion, ballade pop-rock ultra-bondienne chantée avec brio par Kathryn Dawn ‘K.D.’ LANG, star canadienne ouvertement lesbienne et très engagée, qui a ici le même statut qu’une Shirley BASSEY en termes de distinction et une certaine ressemblance vocale. C'est aussi le grand retour du parolier Don Black depuis les 70's ! De l’autre, "Tomorrow Never Dies", le générique de début, morceau-titre et donc principal relié au design de Daniel Kleinman, bluesy et très sensuel à sa façon mais toujours dans les couleurs James Bond musicales instaurées depuis Goldfinger (1964). Guitare surf notable, comme les arrangements de l'Irlandais Mitchell Froom. Il est interprété par Sheryl CROW l’Américaine, grand amour musical de certains hommes fans de rock (coucou Erwin !) qui elle n’a pas de message particulier mais une sacrée voix aussi dès qu’elle part dans les aiguës surtout. Deux interprètes remarquables de la même génération, même si LANG a commencé d’enregistrer quelques années avant. Il est rare pour James Bond que les forces (féminines) soient aussi bien équilibrées sur deux tableaux et que ceux-ci en viennent à se confondre. Pour ma part, c'est Sheryl qui l'emporte tout de même (Erwin approves this!).

Avec le succès de GoldenEye, EON Productions via Barbara Broccoli (qui vient de perdre son père) et Michael G. Wilson décide de battre le fer tant qu’il est chaud et Tomorrow Never Dies/Demain Ne Meurt Jamais sort en 1997. La saga reprend son petit rythme routinier d'un film tous les deux ou trois ans. Pierce Brosnan/James Bond a cette fois fort à faire pour démêler les fils d'une action qui d'un côté, le conduit sur la trace d'un croiseur britannique appelé Devonshire et qui a coulé pour d'obscures raisons en mer de Chine, de l'autre lui met entre les mains un nouveau journal international appelé Tomorrow/Demain et qui est décidément bien vite au courant de tout ce qui se passe longtemps avant tout le monde, y compris le sort du Devonshire, presque au moment des faits...

On croit d'abord avec la première séquence à un nouveau GoldenEye puisque le décor est celui d'un marché terroriste à la frontière russe où Brosnan/Bond permet d'éviter de justesse une belle catastrophe nucléaire. Très vite, on comprend que non, cette fois la guerre froide est loin derrière, les Russes, la CIA et le MI6 travaillent de concert (malgré les frictions), les Britanniques ne voulant pas se laisser reléguer au passé par les autres (comme James Bond qui sera dès lors souvent traité de 'dépassé', et pas que par les méchants, alors qu'il se montre toujours aussi nécessaire !). L'occasion de profiter déjà un peu plus de Judi Dench en M et ce n'est pas terminé, même si hélas l'actrice Samantha Bond (!), nouvelle Moneypenny fort charmante apparue en 1995 et quoique plus jeune, adopte dès lors le look de sa patronne mature en sacrifiant ses cheveux...

De nouveau on croise des personnages marquants, de bons gros méchants et dans ce film ils sont pour certains du niveau des meilleurs et des plus 'folkloriques' qu'on a connus avec les vieux James Bond. Vu que le film se déroule pour bonne partie à Hambourg en Allemagne, on a par exemple une caricature grotesque mais jubilatoire avec Vincent Schiavelli en docteur Kaufman, tueur et tortionnaire 'afec un vort agzent' pour une séquence duel avec Bond. Son protégé Götz Otto/Stamper, sans accent par contre, est un colosse militaire au look et à la belle coupe blonde en brosse pour évoquer la petite touche Allemagne des années 39-45.

Le chef de la bande Jonathan Pryce en Elliot Carver, directeur du journal Tomorrow et grand manitou des médias est plutôt neutre d'un point de vue physique, mais pas sur le plan éthique. Un rôle excellent, bien trop sous-estimé dans la saga Bond, via lequel les scénaristes 'critiquent' la main mise des médias et leur capacité à influencer la marche du monde (sur le même sujet mais différemment, il y a le film Wag the Dog/Des Hommes d'Influence avec Dustin Hoffman et Robert de Niro sorti la même année 97). CNN, la première chaîne (américaine) d'information en continu, est une cible indirecte, contrairement à GoldenEye où Judi Dench/M s'était ouvertement payé leur tête et avait fait une pierre deux coups par rapport aux collègues de la CIA ! Si la presse papier est mise en avant, cela coïncide avec la démocratisation d'Internet en cette fin de XXème siècle.

Dans ce cocktail d'espionnage assez festif et 'branché' donc (jusque dans le générique de Kleinman) sans être bling-bling, notons encore les superbes présences des James Bond girls, Michelle Yeoh qui est l'une des rares filles d'Asie avec un rôle aussi important jusque là, et bien sûr Teri Hatcher/Paris qui paie le prix fort de son mariage avec Carver alors qu'elle n'a jamais cessé d'aimer Bond... Ce personnage en robe de soirée qui se retrouve vite entre passion et détresse insolvable semble incarner à lui seul la chanson de Sheryl CROW ! Magnifique scène nocturne dans l'hôtel à Hambourg... Et côté décor, il faut attendre la dernière partie du film en pleine baie d'Ha Long entre le Viet Nam et la Chine pour ôter un peu la couleur grise très forte jusque là (plus que GoldenEye !).

La musique elle-même laisse peu de place à l'exotisme, préfère se concentrer sur l'idée du James Bond traditionnel (représenté par le principal intéressé et l'équipe du MI6) confronté à la modernité, donc l'électronique. Même si Eric SERRA avait joué fortement sur ce dernier aspect, il a vraiment reçu un mauvais procès. Son remplaçant, David ARNOLD qui s'est fait connaître mondialement avec les bandes originales de Stargate en 1994 puis Independance Day en 96 (pour Roland Emmerich, il fera aussi Godzilla en 98), devient sans savoir le nouveau compositeur attitré de James Bond, fait pour durer un peu comme ce fut le cas de John BARRY, mais moins longtemps, jusqu'à 2008. Et ce que ARNOLD rehausse en termes de Bond traditionnel côté musique, il ne l'équilibre que mieux en poussant également plus loin l'approche électro.

Pour bien ce faire, il travaille en collaboration avec le duo de DJs anglais PROPELLERHEADS qui cartonne à l'époque (deux ans plus tard, ils sont repopularisés par Matrix et même le deuxième volet d'Austin Powers, pour rester en terres bondiennes même parodiques !). Ensemble, il effectuent une reprise de "On Her Majesty's Secret Servce" qui figure entre autres thèmes de BARRY sur l'album-hommage Shaken and Stirred: The James Bond Project (1997) produit par David ARNOLD et dont K.D. LANG a également pris part aux côtés d'autres stars (Iggy POP, Chrissie Hynde, Natacha ATLAS etc).

Ici on entend PROPELLERHEADS en particulier sur "Backseat Drivers", reprise funk très branchée du thème historique de 007 avec scratches mais aussi un solo de piano jazz sorti de nulle part ! Dès l'intro résonnent les trompettes miaulantes de "Surrender" (générique final chanté par LANG) et le titre se conclue sur une très belle variation trip-hop, style de PORTISHEAD et MASSIVE ATTACK qui cartonne alors, baignant ainsi dans son époque ! C'est justement pour la scène la plus folle et innovante : Brosnan/Bond guide sa voiture depuis le siège arrière avec l'écran tactile du téléphone portable donné par Llewelyn/Q pour échapper aux affreux qui le canardent dans le parking à étages de l'hôtel !

Pour rester dans le monde des DJs, parlons de MOBY, autre tête d'affiche qui fournit son propre remix du "James Bond Theme", plus rock (guitares à l'appui) et proprement excellent. L'inoubliable futur auteur de "Natural Blues" s'octroie le luxe de glisser des citations de Goldfinger (Bond : Did you except me to talk?, Goldfinger : No, Mr. Bond, I except you to die!) et un très bel ensemble de synthétiseurs mélodiques et glorieux qui vient faire tout le sel du titre au moment du pont !

Jusque là, il s'agit d'apport électronique autant réussi que fourni. Toutefois et même en bousculant bien les choses à son tour, David ARNOLD, comme nous l'avons dit, a su plaire aux fans de la saga en revenant au style orchestral de façon plus marquée en cette année 1997. Pas seulement classique d'ailleurs, car si l'on prend la séquence (brillante, d'un bout à l'autre) de la soirée gala très médiatisée chez le vilain Carver à Hambourg, que Bond vient joliment perturber, elle débute en smooth jazz avec saxophone ténor, tout ce qu'il y a de plus éloigné des beats et rythmes dance ! Le titre "If Had to Be You", avec piano, vibraphone et contrebasse continue sur la même lancée et, avec une espièglerie palpable, marque les retrouvailles entre Brosnan/Bond et Teri Hatcher/Paris, distinguées malgré la gifle que cette dernière lui balance comme premier mot de longue date !

Paris a droit également à son thème, le plus doux de l'ensemble, une superbe romance de cordes lancinantes pour solo de flûte, remplacée par une guitare classique pour les deux scènes d'adieux tragiques ("The Last Goodbye"). Sur "Doctor Kaufman", il est enchaîné par un drôle de découpage suivant le déroulement de la scène avec le thème propre à cet affreux bonhomme, tout aussi génial que son rôle. ARNOLD balance une armada vibraphone/cordes qui se frôlent et se superposent pour une couleur orientale évoquant le serpent prêt à mordre. Cela vaut bien ce qu'avait fait George MARTIN en 1973 dans le même ordre d'idée !

Les deux suites principales excédant les sept minutes sont placées en début de BO, pour la séquence russe d'abord. Début très vitaminé pour l'orchestre avec un gunbarrel qui enterre littéralement celui d'Eric SERRA, puis excellente progression mélodique dans une forme de minimalisme, avant impact massif, boléro remarquable, cordes atonales etc. Malgré cette entrée en matière grandiose pour ARNOLD, "White Knight" s'essouffle toutefois dans son dernier tiers. Ce qui n'est guère le cas de "The Sinking of the Devonshire", l'attaque du croiseur par Stamper. Le trouble et le frisson n'en sont que meilleur par le début d'ajouts synthétiques avec claviers ambient qui se confondent avec l'orchestre, voix de femmes angéliques même ; du grand art !

Les autres scènes d'action sont convenablement illustrées, même si c'est de façon moins marquante et moins chargée en électro. Il existe plusieurs versions CD de cette BO, les premières ayant occulté toute la partie vietnamienne une fois passée la scène de plongée un peu à la For Your Eyes Only/Rien Que Pour Vos Yeux (1981). À l'écoute on se dit que le sacrifice n'était pas si grave, même si musicalement, la course-poursuite entre la moto et l'hélicoptère vaut bien la scène d'infiltration diurne chez Carver à Hambourg.

Retenons surtout "Back Shop Fight" pour sa guitare électrique en feedbacks/échos et l'un des rares moments exotiques de la BO, "Kowloon Bay" (titre erroné qui désigne la baie d'Hong Kong au lieu de celle d'Ha Long) qui est un véritable moment de rêve avec basse fretless et solo de guitare acoustique. Enfin, la suite finale sur le bateau furtif de Carver trouve son apogée dans l'affrontement final entre ce dernier et Bond ("All in a Day's Work") : tribal et oriental (là encore, SERRA n'avait fait qu'ouvrir une belle brèche vers une voie Peter GABRIEL !) avec reprises très convaincantes de 007 et variation lumineuse inattendue aux cordes. Un délice, et pour David ARNOLD, une arrivée sous les meilleurs auspices !

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Dans la chambre de l'hôtel luxueux à Hambourg, Paris toute émue face à Bond qui ne l'était pas moins, vint se blottir contre lui. Ils s'embrassèrent passionnément et il leva les mains. Elle eut un bref moment de recul, pensant qu'il voulait l'empêcher de continuer ces retrouvailles si longtemps désirées. Non, il voulait juste lui ôter sa robe décolletée, la faire glisser de haut en bas le long de son corps, dévoilant sa poitrine nue, son dos et ses sous-vêtements affriolants, reliés à des collants sombres.
Au moment de se laisser choir sur le lit en parfaite harmonie, Bond eut un autre geste vers la chaise toute proche.
« Que fais-tu ? demanda Paris.
-J'éteins mon portable, dit Bond.
-James, à part un appel intempestif auquel tu ne répondras pas, je ne vois pas comment un téléphone pourrait nous perturber... Je l'imagine mal équipé pour nous filmer et encore moins à cet instant.
-Avec des hommes comme Carver, je ne serais pas étonné que bientôt ces petites choses envahissantes puissent photographier voire filmer elles aussi, espionner mais pas comme moi et donner au particulier à faire des tas d'autres idioties chronophages... Mais là, c'est seulement de Q que je me méfie. L'expérience, tu comprends ! Où en étions-nous, tu peux me dire, mon trésor ?
-Mmmmmmh... »

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   MARCO STIVELL

 
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- David Arnold (compositions, orchestrations)
- Kd Lang, Sheryl Crow (chant)
- Nicholas Dodd (direction orchestre)
- Mitchell Froom (claviers, paroles, production)
- Don Black (paroles)
- David Mcalmont (composition)
- Moby, Propellerheads (programmations)
- Simon Greenaway (piano)


1. White Knight
2. Tomorrow Never Dies
3. The Sinking Of The Devonshire
4. Company Car
5. Station Break
6. Paris And Bond
7. The Last Goodbye
8. Hamburg Break In
9. Hamburg Break Out
10. Doctor Kaufman
11. -3- Send
12. Backseat Driver
13. Underwater Discovery
14. Helicopter Ride
15. Bike Chase
16. Bike Shop Fight
17. Kowloon Bay
18. Boarding The Stealth
19. A Tricky Spot For 007
20. All In A Day's Work
21. Surrender
22. James Bond Theme (moby Remix)



             



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