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- Membre : Bande Originale De Film
- Style + Membre : John Barry , Michael Kamen & Orbital , David Arnold And Michael Price, Thomas Newman, Hans Zimmer

JAMES BOND - Les Diamants Sont Eternels (john Barry) (1971)
Par MARCO STIVELL le 2 Juin 2021          Consultée 1223 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Si vous ne connaissez pas le Liberia ni la Sierra Leone, le film James Bond sorti en 1971 ne vous apprendra rien au sujet de ces deux pays d'Afrique de l'Ouest à propos desquels on se contente souvent de souligner une triste réputation quant à l'indice de développement humain et autres facteurs anti-touristiques (même si, historiquement, le Liberia a été la première nation d'Afrique à s'être affranchie de l'Europe). Le livre, si, bien au contraire ! En 1956, Ian Fleming consacre tout un travail important de littérature d'espionnage qui prend pour base les vols/trafics de diamants, dont la Sierra Leone notamment est l'un des plus gros producteurs, comme l'Afrique du Sud et la République Démocratique du Congo.

C'est d'ailleurs au tripoint des frontières de la Guinée, du Sierra Leone et du Liberia que commence le roman Les Diamants Sont Eternels, de nuit avec un désert, un arbuste et un scorpion d'abord observé puis sauvagement écrasé (alors que dans le film, c'est entre le dos et la chemise du trafiquant qui se fait doubler par les tueurs homosexuels Kidd et Wint). Fleming savait mettre un peu de poésie dans son action. Pour ceux qui aiment lire, outre le roman de base, un entretien d'espions bien réels est souvent joint avec (Les Contrebandiers du Diamant) sur le trafic des diamants dans cette partie méconnue du monde, offrant l'occasion d'en savoir un peu plus.

Fleming avait ensuite ramené l'action à Londres pour l'initiation de Bond au fameux trafic et sa rencontre avec Tiffany Case la passeuse, avant de les faire décoller pour les Etats-Unis où se passe la majeure partie de l'histoire. Outre Las Vegas, on assiste à une petite récréation western pour la confrontation avec les méchants. EON Productions a mis pas mal de temps à trouver comment adapter le quatrième roman de la saga au cinéma (et encore, nettement moins que pour le troisième... et le premier !) pour, au final, le transformer en grande partie. Aucune image d'Afrique et peu de Londres, tout est fait d'abord à Amsterdam puis au Far-West, mais sans western. La partie Vegas est enjolivée mais à peu près respectée, tout comme celle du paquebot à la fin. Le funerarium, le centre spatial, la poursuite en char lunaire sur les dunes de sable ne sont qu'invention. Et ce cher Blofeld (joué par Charles Gray, déjà croisé pour un petit rôle dans On Ne Vit Que Deux Fois) n'est là que pour les besoins de continuité cinématographique : dans le roman, il n'existait pas encore.

Après la parenthèse/déception George Lazenby, les producteurs Harry Saltzman et Albert R. Broccoli parviennent au moins à convaincre Sean Connery de reprendre son rôle-phare. Tempérez votre enthousiasme, jeunes fougueux, car c'est juste le temps d'un film, là aussi, et puis ça coûte très cher (le bon Ecossais demande un salaire de cinq millions qu'il reverse ensuite à des oeuvres humanitaires !). Difficile de dire si cela lui permet de finir (ou presque !) sur une note meilleure qu'en 1967, avec un scénario aussi rocambolesque : le char lunaire en plein désert, Blofeld (chevelu) et ses clones, l'escalade du sommet de la tour Whyte (scène captivante !), la plate-forme pétroliaire centre d'opérations maléfiques, la cassette de marches militaires dissimulée par Bond dans l'arrière du maillot slip d'une Tiffany Case (jouée par Jill St. John) bien plus 'cruche' que dans le livre. Toutefois, le résultat global est, pour une bonne part et à l'image de son titre : brillant ! Même si l'humour commence à tirer l'ensemble vers des années 70 qui ne démentiront pas.

Le réalisateur Guy Hamilton est rappelé pour la première fois depuis 1963, pour ce volet de James Bond aussi américain que pouvait l'être Goldfinger. On mise gros pour pérenniser la saga et, entre le désert, Las Vegas et ses casinos, la tour Whyte, ça en jette ; John BARRY ne peut pas se rater sur ce coup-là ! "Gunbarrel" traditionnel (pour rappel, l'intro musicale où James Bond est visé par un canon de pistolet) mais avec une guitare surf différente de l'originale, un rythme plus lent, une flûte qui fait transition, des attaques de cuivres et un point d'orgue. Puis, un sax alto, de nouvelles attaques mélangées avec des parties rêveuses. Le gunbarrel est devenu une suite.

BARRY reprend les idées d'Au Service Secret de Sa Majesté notamment celle de l'incorporation des claviers autres que le piano. Tout le côté 'diamants' est d'ailleurs retranscrit de cette façon sur le plan musical, comme en témoigne la chanson-titre, avec ses arpèges cristallins sur cordes oniriques. La voix sensuelle et appuyée de Shirley BASSEY, autre élément commun avec Goldfinger (1963) et à laquelle répondent des cuivres d'inspiration militaire, offre une ballade bluesy à belle intensité dramatique, une fois encore, même si moins emblématique que d'autres James Bond songs. Les paroles sont de Don Black, le même que pour "Thunderball" (Opération Tonnerre). Une petite mention spéciale également pour la guitare wha-wha sur le pont.

Ces sons de claviers caractéristiques font donc tout le sel de cette B.O et reviennent sur d'autres thèmes, en citant la chanson principale ou non, quand ce n'est pas le glockenspiel (lui aussi fait d'un son pur) qui prend le relais. Par rapport à ce qu'on entendait sur le film précédent, les fameux sauts d'octave qui crééaient des effets rébarbatifs, la partition apparaît plus libre, respire davantage et convainc mieux. Il suffit d'écouter "Moon Buggy Ride" (la fin planante d'un morceau cavalier), "Circus, Circus", "Bonds Meets Bambi and Thumper" (la bagarre contre l'autre couple de méchants potentiellement lesbien !), "Death at the Whyte House" ou bien même la reprise instrumentale de "Diamonds Are Forever", de tradition smooth jazz (au vrai piano, mais avec le glockenspiel quand même !), superbe et comme John BARRY aime bien en faire.

Dans le genre doux, "Tiffany Case" est à retenir pour la même singularité et, comme le veut le personnage du film, un caractère simplet. "Q's Trick" révèle un shuffle bien balancé et très distingué, avec percussions versatiles et vents (flûtes, saxos) mélodiques à souhait. Le minimaliste "007 and Courting", marche lente aux batterie et effets de claviers en apesanteur précédant la remontée de cuivres, marque à sa façon. Dans un ton plus énergique, "To Hell With Blofeld", l'affrontement à coup de grue sur la plate-forme pétroliaire, est illustré par le même thème/faux départ agressif que l'on entend depuis 1964, avec les flûtes en chute, mais qui se développe ensuite de manière optimiste.

Sur la longueur, cette bande originale figure parmi les mieux équilibrées des vieux James Bond et se situe à un bon niveau d'inspiration. BARRY parvient à réemployer les recettes et à innover sans trop faire de zèle, juste en dosant ce qu'il faut et en laissant bien mijoter.

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Sur le paquebot New York-Southampton :

« Mr Kidd, ne pensez-vous pas que placer une bombe dans le plat de résistance soit "a little bit too much" ? Cela ne va-t-il pas gâcher la nourriture et Mr Bond ne risque-t-il pas de s'en apercevoir ?
-No, no, no mon cher Mr Wint, je ne m'inspire que de ce que vous m'avez fait la nuit dernière ! Explosive ! Bouuum !
-Ah Mr Kidd, vous savez comme j'aime votre poésie ! Et comme j'ai hâte de les voir morts lui et miss Case.
-Ce seront toujours deux hétérosexuels de moins en ce monde, Mr Wint. Et ils sont tellement collés l'un à l'autre que même Mr Bond devrait ne rien remarquer. Au pire, pendant que vous les distrairez avec votre plat et votre charme ravageur, je marcherai vers lui en pointant mes deux brochettes enflammées...
-"Deux hétérosexuels de moins en ce monde" dites-vous Mr Kidd, comme je goûte ces paroles ! Mais il faudrait qu'elles ne tombent pas dans de mauvaises oreilles...
-Oh, il faut bien qu'il y ait des salauds de notre côté aussi ! D'ailleurs, nous devons penser à faire évader Bambi et Perle Noire, qu'en pensez-vous Mr Wint ?
-Des lesbiennes, certes, mais des femmes quand même ! Allons, Mr Kidd, vous devriez garder votre
sens de la générosite pour, hmmm, d'autres choses... »
Wint passa sa main sur l'épaule de son compagnon, tendrement.
« Hmm, dit Kidd, vous devez avoir raison, Mr Wint ! »

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   MARCO STIVELL

 
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- John Barry (compositions, orchestrations)
- Don Black (paroles)
- Shirley Bassey (chant)


1. Gunbarrel And Manhunt
2. Diamonds Are Forever
3. Bonds Meets Bambi And Thumper
4. Moon Buggy Ride
5. Circus, Circus
6. Death At The Whyte House
7. Diamonds Are Forever
8. Bond Smells A Rat
9. Tiffany Case
10. 007 And Counting
11. Q's Trick
12. To Hell With Blofeld



             



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