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JAMES BOND - Casino Royale (burt Bacharach) (1967)
Par MARCO STIVELL le 25 Mars 2021          Consultée 1247 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Honte à moi, j'oubliais que James Bond avait d'abord été adapté sur le petit écran en 1954. Casino Royale, un épisode de la série Climax!, introduisit le célèbre espion sur une durée de 50 minutes, avec Barry Nelson dans le rôle-titre et une musique du grand Jerry GOLDSMITH. Ceci pour un traitement très US dans le casting et jusque dans l'histoire qui ne reprend que deux personnages en commun : le Chiffre (joué par Peter Lorre : M la Maudit ou même Vingt Mille Lieues Sous les Mers) et bien sûr Bond qui est... de la CIA ! Leiter a pour prénom Clarence et non Felix, Mathis est une femme (Linda Christian), ex-compagne de Bond. Malgré d'étranges partis-pris et un esprit typiquement 50's, cela se regarde, surtout pour la fameuse partie de baccara qui occupe la moitié de l'épisode. Et puis, dans le ton, ça reste distingué. Un qualificatif qui ne convient pas le moins du monde (ou si peu) au film Casino Royale de 1967.

Amis qui adorez James Bond avec des réserves pour la période Roger Moore, passez votre chemin, et plus vite que cela.

Pour cette parodie en règle, détournement humoristique des opus ciné de la grande série d'EON Productions (qui vivent d'ailleurs très mal l'existence d'un tel 'outsider'), pas moins de cinq réalisateurs collaborent, parmi lesquels John Huston (Le Faucon Maltais, L'Homme Qui Voulut Être Roi) ainsi que l'ancien acteur Robert Parrish (Body and Soul). Peter Sellers, interprète de l'inspecteur Clouzot (protagoniste de La Panthère Rose), après avoir également porté Lolita et le Docteur Folamour de Stanley Kubrick en y jouant plusieurs rôles, est vanté comme la star du film, alors qu'il ne figure que comme l'un des 'faux' James Bond de la deuxième partie. Certes, celui qui affronte Le Chiffre (joué par Orson Welles !) au baccara pendant une dizaine de minutes grand maximum sur les deux heures dix de film !

C'est pourtant David Niven l'acteur principal (comparse de Sellers dans La Panthère Rose), jouant un James Bond bégayant, moustachu et anobli, vieilli et à la retraite, préférant cultiver des roses et jouer du Claude DEBUSSY au piano à queue (tenez, un premier aparté musical, il était temps !) plutôt que d'aller sauver le monde. Finalement, son ancien patron "M" arrive à le convaincre de revenir, et son grand amour Vesper Lynd existe bel et bien cette fois, contrairement au téléfilm de 54. Elle est jouée par Ursula Andress, première James Bond girl et plus qu'emblématique, seul lien direct avec la 'grande' série de films et qu'on apprécie plus que de raison. Insensible ensorceleuse, elle est le meilleur rôle/interprétation du film, avec le massif Orson Welles en Le Chiffre qui fait des tours de magie pour amuser le casino et torture Sellers/Bond avec des machines infernales en riant de sa grosse voix. Là encore, mis à part eux deux et encore, on s'écarte largement du roman.

Pour le reste, vous aurez droit bien sûr aux traditionnels courses-poursuites, moments sexy, clins d'oeil au SPECTRE etc., mais aussi une partie de lancer de boulets de canons avec des joueurs de cornemuse dans un manoir écossais, un détour par Berlin assez délirant, une rencontre avec Mata Hari junior qui est la fille cachée de Bond. Avec Woody Allen (oui oui !) en neveu énervant de Niven/Sir James Bond, mais pour un retournement final savoureux, et même notre Jean-Paul Belmondo national qui apparaît pendant dix secondes (allez, quinze) en légionnaire bagarreur.

L'ensemble de ces détails peut aider facilement à comprendre l'esprit musical que, même sans voir le film, on imagine entendre évoluer sur ce ton de déconnade si fort voire lourd et qui déconstruit totalement l'histoire, en injectant quelques éléments pop et psychédéliques visuellement parlant. C'est Burt BACHARACH, compositeur-arrangeur pour Marlene DIETRICH et Dionne WARWICK qui s'en charge. Tout comme Peter Sellers et Woody Allen (en scénariste), il sort de l'expérience What's New, Pussycat ? en 1965 et qui marque davantage les esprits de façon positive.

Non que la bande originale de Casino Royale 'l'outsider' soit mauvaise, mais tout comme celui-ci, on la prend sans l'apprécier plus que cela, c'est une curiosité plus qu'autre chose. Forcément, le thème qui reste le mieux en mémoire est celui du générique, déclinaison instrumentale de la chanson finale "Have No Fear, James Bond is Here". Elle est interprétée par l'Anglais Mike REDWAY sur des paroles d'Hal David, principal acolyte de BACHARACH. Le rythme est exotique et le thème de piano est espiègle, en jouant l'atout de la quarte augmentée (note 'diabolique') ; néanmoins les cuivres légers d'Herb ALPERT et de son célèbre TIJUANA BRASS, font davantage penser à une comédie de boulevard qu'à James Bond. C'est totalement assumé.

La première idée musicale du film, ce sont des enfants qui chantent la version anglaise de "Frère Jacques". Le groupe TIJUANA BRASS joue ensuite pas mal de thèmes jazz-latino, suivant les éléments de son succès énorme aux U.S.A. durant les années 60. À la fois guillerets et sensuels, ces différents thèmes épousent l'ambiance du film, poussant en avant des instruments solistes comme le bugle ou le sax alto, mais toujours au service de la mélodie, sans étalage de virtuosité. De la pure pop sans paroles, sympathique à écouter au moins.

L'arrivée de Mata Hari junior avec sa danse torride offre un certain changement par son caractère plus tribal et royal d'un point de vue orchestre. De même, les brèves mandolines à Berlin, suivies d'un couple piano/accordéon fort en suspense, les apartés cornemuses/pipe band marquent une césure dans le son homogène de la bande originale. Et puis il y a la dose psychédélique ! Les tours de magie hypnotiques du Chiffre sont soulignés aux ondes Martenot. Pendant les hallucinations de Peter Sellers/James empoisonné, le marimba et les cuivres n'évitent pas un registre kitsch. Enfin, un solo d'orgue Hammond typique de son époque ponctue les bagarres finales.

Notons encore la chanson de Ursula/Vesper, la ballade smooth jazz "The Look of Love" du tandem Hal David/Burt BACHARACH, peut-être le seul élément véritablement délicat de l'ensemble et sans dérive pastiche. Interprétée par une grande dame, Dusty SPRINGFIELD, elle se voit traduite en "Les Yeux d'Amour" dans notre contrée (ndlr : celle où l'histoire est censée se passer en grande partie) et chantée de belle manière par Mireille MATHIEU, alors nouvelle star. C'est au moins à entendre une fois, comme à voir.

Le premier détracteur de James Bond qui dit que c'est le meilleur film dédié a un gage, violent et humiliant.

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   MARCO STIVELL

 
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- Burt Bacharach (compositions)
- Hal David (paroles)
- Herb Alpert (orchestrations)
- Dusty Springfield, Mike Redway (chant)


1. Casino Royale Theme (main Title)
2. The Look Of Love (vocal)
3. Money Penny Goes For Broke
4. Le Chiffre's Torture Of The Mind
5. Home James, Don't Spare The Horses
6. Sir James' Trip To Find Mata
7. The Look Of Love (instrumental)
8. Hi There Miss Goodthighs
9. Little French Boy
10. Flying Saucer—first Stop Berlin
11. The Venerable Sir James Bond
12. Dream On James, You're Winning
13. The Big Cowboys And Indians Fight...



             



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