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SOUL-POP-ROCK  |  COMPILATION

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JAMES BOND - The Best Of Bond... James Bond (2021)
Par AIGLE BLANC le 20 Septembre 2022          Consultée 1297 fois

Connaissez-vous beaucoup de sagas populaires au succès cinématographique aussi constant que la série des James Bond ? Inutile de fouiller dans vos souvenirs, il n'y en a pas d'autres. Le personnage imaginé par l'écrivain Ian Fleming a donné naissance à une franchise unique dans les annales du 7ème art, qui enfonce par sa longévité autant que par sa productivité tous les Star Wars et autres Star-Trek réunis. De 1963 (Dr No) à 2021 (No Time to Die), la série a couvert 6 décennies, record d'autant plus inouï quand on le replace dans le contexte de l'époque actuelle (soit depuis 2010 environ) qui privilégie la culture du jeunisme et ringardise tout ce qui date de plus de 3 ans. Quel rapport existe-t-il entre les années 1963 et 2021 sur le plan politique, social comme idéologique ? Aucun. Et pourtant, James Bond continue à faire rêver les foules et à rassembler culturellement hommes et femmes au-delà des clivages de genre habituels. Et cette passion ne semble pas prête à s'arrêter.
La richesse de cette saga dont même les producteurs initiaux, Albert Broccoli et Harry Saltzman, étaient loin d'anticiper l'incroyable longévité se mesure également à l'un de ses atouts les plus séduisants : sa musique. Si vous cherchez l'origine du succès commercial des Bandes Originales de Films (dont un bac spécifique existait dans la boutique de n'importe quel disquaire depuis les années 60), vous ne devriez pas beaucoup vous tromper en suggérant que celui-ci remonte à Dr. No (1962). Rares en effet, avant la sortie sur les écrans du premier Bond, étaient les bandes originales conçues avec une telle minutie jusqu'à créer leurs propres codes (style, genre, arrangements) artistiques, tradition renforcée par l'adéquation extraordinaire entre l'incontournable chanson du générique initial et la sophistication visuelle jusqu'alors inédite des bans-titres iconiques signés Maurice Binder. Un régal constant pour les yeux !

Pour les chroniques des 27 B.O. de la saga, je vous renvoie au travail titanesque de notre confrère Marco Stivell, grand fan de Bond devant l'éternel. La présente chronique s'appuie plus humblement sur le dernier Best Of en date de la série dont il existe plusieurs éditions : la première, parue en 1999, couvrait en 19 titres la période de Sean Connery à Pierce Brosnan. La seconde, parue en 2002, se voyait enrichie de 2 pistes correspondant aux deux nouveaux et derniers épisodes avec Pierce Brosnan (The World Is Not Enough, 1999 et Die Another Day, 2002). Quant à celle de 2008, elle tenait compte évidemment des deux premiers films avec Daniel Craig (Casino Royale, 2006 et Quantum of Solace, 2008), tandis que l'actuelle version, parue en 2021, intègre les dernières missions de l'agent 007 (Skyfall, 2012, Spectre, 2015 et No Time to Die, 2021) signant le départ de l'acteur Daniel Craig qui a décidé de rendre son matricule après 5 missions bien remplies.
The Best of Bond... James Bond laisse de côté les scores instrumentaux (à l'exception de l'inévitable "James Bond Theme" qui sert d'introduction à l'album) pour ne se concentrer que sur les chansons-titre, choix éditorial des plus cohérents quand on sait combien les chansons écrites et composées pour chaque épisode constituent l'ADN de la saga depuis From Russia With Love. C'est ladite version, dont vous lisez la chronique en ces lignes, qui couvre l'intégralité de la saga en 2 cd ou trois vinyles regroupant les chansons dans l'ordre chronologique de la série, ce qui permet évidemment de mesurer en douceur l'évolution de son identité musicale sur près de 60 années de bons et loyaux services.
Précisons d'emblée que cette rétrospective n'est pas exhaustive dans la mesure où n'y figurent que les chansons des génériques d'ouverture, ce qui exclut aussi bien celles parsemant certains épisodes que celles qui les clôturent. De plus, en sont exclues les chansons des deux épisodes 'bâtards' (ou non officiels) que sont le premier Casino Royale de 1967 (parodie de Bond) et Never Say Never Again de 1983 où un Sean Connery vieillissant reprenait pour l'ultime fois le rôle de l'agent 007. En tenant compte de la remarque précédente, mais aussi de l'absence de chanson-titre de l'épisode inaugural Dr No, il n'est donc pas surprenant que ce Best Of ne contienne que 24 chansons. C'est d'autant plus regrettable qu'il eût été possible en 2 cd de regrouper l'intégralité des chansons écrites pour la saga, les absentes ayant pu constituer des bonus intéressants dans la perspective du concept initial de cette édition. La seule possibilité d'ajouter ces chansons dans votre discothèque Bond, en dehors des sites de streaming et de l'obligation de vous procurer toutes les B.O, est l'édition deluxe 2012 de cette rétrospective qui en avait regroupé quelques-unes dans un deuxième cd bonus.

Il ne s'agit pas ici d'analyser chacune des chansons mais, profitant de la vue d'ensemble qu'offre une telle anthologie, de livrer quelques statistiques sur cette aventure musicale exceptionnelle qui n'a jamais faibli depuis 1963.
Commençons par un constat sidérant : les 24 chansons couvrant les six décennies de la saga affichent une qualité moyenne extraordinairement élevée. Malgré l'inévitable inégalité engendrée par la quantité des chansons créées pour les films et leur étalement dans le temps, force est de reconnaître qu'elle n'a entraîné, à une exception près, aucun véritable faux-pas. Même si construites autour d'un même canevas, les chansons ont fourni à leurs multiples créateurs, stimulés par la popularité de la série autant que par une saine concurrence, de fort jolis travaux.
Certes, John BARRY, dès ses trois premières offensives ("From Russia With Love", "Goldfinger" et "Thunderball" a placé la barre très haut, livrant des compositions et des arrangements au croisement de la pop et du jazz, dans un style 'easy-listening' tellement rétro qu'il en est devenu intemporel, marque de fabrique que les autres compositeurs n'ont pu que reproduire tout en y injectant des variations perceptibles dans les arrangements, plus ou moins pop-rock. C'est ainsi que Marvin HAMLISH ("Nobody Does It Better") et Bill CONTI ("For Your Eyes Only") ont contribué à faire évoluer 'en douceur' la chanson-générique de James Bond en lui permettant d'approcher puis d'aborder les années 80. Quant à David ARNOLD, il a brillamment pris le relais après le départ en retraite du grand BARRY, en composant lui aussi les chansons "The World Is Not Enough" (film éponyme, 1999) et "You Know My Name" (Casino Royale, 2006). Notons que les autres compositeurs de la saga (George MARTIN, Michael KAMEN, Eric SERRA, Thomas NEWMAN et Hans ZIMMER) n'ont pas contribué à l'écriture de la chanson-titre, si ce n'est quelquefois en en concevant les arrangements et, rarement, en se chargeant de la chanson du générique de fin.
C'est alors que, évolution notable de la saga à partir de Live & Let Die (1973), les producteurs ont fait appel aux idoles pop-rock du moment. Ainsi, Paul McCARTNEY, accompagné de son groupe WINGS, signe en "Live & Let Die" l'une des chansons les plus unanimement appréciées des fans, aux couplets à dominante ballade pianistique et au refrain dévastateur, sorte d'envolée rock au ton grave et martial. Plus surprenant encore, le mi-temps des années 80 voit débarquer DURAN DURAN ("A View to a Kill") et A-HA ("The Living Daylights"), champions de la new-wave/synthpop alors en vogue, qui, même si supervisés par John BARRY, apportent un sang neuf au générique d'ouverture des James Bond en livrant deux chansons parmi les plus célèbres de la saga . Quant aux années 2000-2010, elle voit l'entrée en lice de MADONNA, icone pop des années 80 et 90, qui offre avec "Die Another Day" une chanson hip-hop/dance comme elle en pratique à la même époque dans ses albums studio. C'est peut-être à mon sens la seule de la série qui soit hors-sujet, non pas tant pour sa qualité intrinsèque, au demeurant fort correcte, mais pour des choix de production incompatibles, la voix autotunée de MADONNA et la rythmique dance ne s'accordant pas avec le pedigrée du célèbre espion britannique. Heureusement, la chanteuse ADELE ("Skyfall", 2012) au registre Soul classieux s'inscrit quant à elle parfaitement dans la tradition des premiers Bond, ravivant des réminiscences de Shirley BASSEY. Sa chanson figure dans le peloton de tête de mes préférées, toutes périodes confondues.

De tous les interprètes, reconnaissons que les chanteuses l'emportent de façon significative, tant par le nombre (15 chansons contre 9 pour les hommes) que par la classe, l'univers sensuel, menaçant et poétique de Bond convenant bien mieux aux voix féminines que masculines.
Parmi elles, les chanteuses noires, à la voix gorgée de soul, ont servi idéalement les génériques d'ouverture. La championne de cette catégorie reste évidemment Shirley BASSEY qui détient la palme du plus grand nombre de génériques auxquels elle a apposé sa voix à la fois douce et vindicative. "Goldfinger", "Diamonds Are Forever" et "Moonraker" figurent parmi les maîtres-étalon de la saga. Tina TURNER avec "GoldenEye", cet écrin que lui ont concocté Bono et The Edge (quelle réussite dans un style pourtant sans aucun rapport avec celui des membres de U2 !), livre une performance racée digne de sa carrière, qui me fait regretter que les producteurs n'aient pas fait appel à elle une ou deux fois encore, n'en déplaise à Marco Stivell qui n'a pas succombé à son interprétation magistrale. La troisième et dernière chanteuse noire est Gladys KNIGHT qu'il serait injuste d'ignorer tant sa remarquable performance dans "Licence to Kill" n'a rien à envier à celle de ses consoeurs précitées.
Quant aux chanteuses blanches, sans atteindre les mêmes sommets de sensualité, elles se tirent souvent honorablement de l'exercice, tant Nancy SINATRA ("You Only Live Twice") que LULU ("The Man With the Golden Gun"), ADELE constituant une exception notable du fait de son répertoire fortement influencé par la scène Soul des années 70, qui explique l'excellence de son interprétation de "Skyfall", chanson qu'elle a de plus coécrite, à la différence de ses consoeurs noires qui n'étaient qu'interprètes. Les chanteuses issues de la sphère pop-rock-folk des années 70-80 (Carly SIMON avec "Nobody Does It Better", Rita COOLIDGE avec "All Time High", Sheena EASTON avec "For Your Eyes Only") et celles des années 90 (Sheryl CROW avec "Tomorrow Never Dies", GARBAGE alias Shirley Manson avec "The World Is Not Enough") réussissent l'exercice en ayant l'intelligence de ne pas imiter les artistes black.

A côté des chanteuses, les hommes font plus ou moins pâle figure. Les crooners que sont Matt MONRO ("From Russia With Love") et Tom JONES ("Thunderball"), bien que dignes de leur réputation de 'grande voix', livrent une performance malheureusement bien ringarde, la faute incombant en partie il faut l'avouer aux compositions elles-mêmes. Quant à Louis ARMSTRONG, sa chanson me semble si décalée par rapport aux autres, ainsi que sa voix, que "We Have All the Time in the World" sonne à mon sens comme une intruse de la série. Paul McCARTNEY bien entendu fait exploser le baromètre satisfaction avec sa chanson "Live & Let Die", mais il faut reconnaître que sa performance n'est pas le premier atout de ce titre explosif qu'il a composé avec le talent qu'on lui connaît. Les autres chanteurs de la sphère pop-rock, que ce soit les DURAN DURAN, A-HA, Jack WHITE et San SMITH, ne déméritent pas sans exceller non plus, le plus convaincant s'avérant sans doute Chris CORNELL, très intense au micro de "You Know My Name".

Si vous êtes fan de la série des James Bond et ne possédez pas l'intégralité des B.O dans votre discothèque, ce Best Of est idéal. Un regret cependant : Amy WHINEHOUSE eût été une interprète de choix si le destin en avait décidé autrement. Malgré son talent, ADELE n'aurait probablement pas fait le poids en comparaison.

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   AIGLE BLANC

 
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- disque 1
1. James Bond Theme (john Barry)
2. From Russia With Love (matt Monro)
3. Goldfinger (shirley Bassey)
4. Thunderball (tom Jones)
5. You Only Live Twice (nancy Sinatra)
6. On Her Majesty's Secret Service (john Barry)
7. We Have All The Time In The World (louis Armstrong
8. Diamonds Are Forever (shirley Bassey)
9. Live And Let Die (paul Mccartney & Wings)
10. The Man With The Golden Gun (lulu)
11. Nobody Does It Better (carly Simon)
12. Moonraker (shirley Bassey)
13. For Your Eyes Only (sheena Easton)
14. All Time High (rita Coolidge)

- disque 2
1. A View To A Kill (duran Duran)
2. The Living Daylights (a-ha)
3. Licence To Kill (gladys Knight)
4. Goldeneye (tina Turner)
5. Tomorrow Never Dies (sheryl Crow)
6. The World Is Not Enough (garbage)
7. Die Another Day (madonna)
8. You Know My Name (chris Cornell)
9. Another Way To Die (jack White & Alicia Keys)
10. Skyfall (adele)
11. Writing's On The Wall (sam Smith)
12. No Time To Die (billie Eilish)



             



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