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- Membre : Bande Originale De Film
- Style + Membre : John Barry , Michael Kamen & Orbital , David Arnold And Michael Price, Thomas Newman, Hans Zimmer

JAMES BOND - Operation Tonnerre (john Barry) (1965)
Par MARCO STIVELL le 10 Mars 2021          Consultée 1782 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Thunderball/Opération Tonnerre a quelque chose de spécial. Pas spécialement dans les livres de Ian Fleming (un des plus consistants, parmi ceux qui équilibrent le mieux action et exotisme), mais aussi en film et pour les petites histoires qui l'accompagnent. Un peu comme Casino Royale, le premier roman de 1953, la base de tout, mais différemment. Pour le numéro huit, Opération Tonnerre (1961), les problèmes juridiques pour des questions de droits entre Ian Fleming et le scénariste réalisateur Kevin McClory empêchent ce dernier de démarrer la saga cinématographique James Bond. Albert Broccoli et Harry Saltzman, producteurs qui gardent leur main mise sur celle-ci, ont néanmoins recours à lui pour le script de leur quatrième adaptation, troisième et dernière du brillant réalisateur Terence Young, sortie en 1965, un an après Goldfinger et la mort de Fleming, papa du célébrissime agent secret. Sachez cependant, amis lecteurs, que McClory n'abandonne pas pour autant, et pour entendre parler à nouveau d'Opération Tonnerre, revenez en 1983 ; d'autant plus qu'il y aura aussi du Sean Connery dedans !

Spécial donc, ce grand moment d'action/espionnage qui conduit l'immense acteur et son personnage phare d'abord en terre française (Eure-et-Loir, Paris pour le quartier-général du SPECTRE), ce que Goldfinger avait totalement manqué. Passé un gunbarrel qui supprime enfin le petit saut de l'espion pour une pose meilleure, la séquence d'ouverture amène Sean Connery-Bond à quitter un enterrement pour aller tabasser une femme (vous y avez cru ? C'était un homme, agent ennemi déguisé !) dans un vieux château et se finit en le propulsant littéralement dans les airs en jetpack. John BARRY fait se succéder le "James Bond Theme" le plus jazzy à "Château Flight", introduction musicale funèbre, grand standing où le cor anglais domine, tout comme la harpe, avant un départ rapide aux percussions et cuivres pour la scène de combat. Arrive le générique formidable de Maurice Binder pour son ambiance aquatique faite de femmes-sirènes et de danger permanent avec plongeurs qui tirent au fusil-harpon.

La chanson-titre du film qui marque les esprits est "Thunderball", interprétée par Tom JONES dont c'est l'un des premiers coups d'éclat. Elle figurera ensuite sur son troisième album (A-Tom-Ic Jones, 1966) ; vous êtes plus qu'invités à lire les chroniques d'Erwin au sujet du Gallois. Rien à voir avec "It's Not Unusual" et consorts : tout en grâce et en maîtrise, parfaitement accordé à une mélodie fine qui fait oublier celle de "From Russia With Love", JONES se contient royalement pour ne s'élever que sur la dernière note tenue, impressionnante, même pour lui à l'époque. Quelle voix ! Une trompette piccolo répond avec justesse, et les paroles de Don Black restent en tête : His days of asking are all gone/his fight goes on and on and on/but he thinks that the fight is worth it all/so he strikes like thunderball. Ce fut un travail de dernière minute pour John BARRY dont le choix initial était "Mr. Kiss Kiss Bang Bang", instrumental jazz plus commun relégué à la fin du film. À la place de Tom JONES, les interprètes préssenti(e)s étaient Shirley BASSEY – normal – puis Dionne WARWICK. Monsieur Johnny CASH, en personne, a enregistré son "Thunderball" inspiré de l'histoire et l'avait envoyé pour proposition à la bande originale, sans réponse positive.

Spécial encore, Opération Tonnerre parce que, si la musique de BARRY a pour coutume d'avoir son empreinte identifiable ou de s'adapter aux pays visités par James Bond, ici, cette dernière règle est dévolue à un élément, l'un des quatre grands qui constituent la nature : l'eau. Déjà à Shrublands, le centre de repos où Sean Connery-Bond suit une cure mouvementée, la harpe et le vibraphone, survolant les cordes évanescentes, se chargent d'amener les couleurs aquatiques que l'on entendra ensuite. Et ensuite, eh bien, c'est un festival ! Depuis l'entrée en scène du faux pilote qui mène le détournement de l'avion aux bombes atomiques sous les ordres de l'excellent Adolfo Celi-Emilio Largo (un des meilleurs méchants de James Bond, plus en film qu'en livre), jusqu'à ce que Bond retrouve l'avion avant la fin du film, le spectateur se voit hanté par le bleu clair de l'océan et du ciel des Bahamas rencontrant le noir de l'action et du suspense. Merveilleux thème de flûtes en descentes sur un trois temps rythmique, dont on a du mal à se lasser malgré la présence forte !

De "Switching the Body" à "Search For Vulcan" inclus, les variations sur ce thème sont intelligentes (plus que celles de Goldfinger) et accompagnent les images splendides, les scènes d'action sub-aquatiques qui figurent parmi les plus marquantes du cinéma. Il y a la longue bataille finale entre Bond & co et les plongeurs du SPECTRE, oui, mais il y a aussi cette scène incroyable dans la piscine de Largo avec les requins 'domestiques', une pure invention pour le film au passage et valeur ajoutée par rapport au livre. Tout comme d'ailleurs - en dehors de la magnifique Claudine Auger/Domino qui tient le rôle de James Bond girl principale -, le personnage de Fiona Volpe, alliée de Largo, une méchante séductrice à qui BARRY réserve une bonne part du caractère explosif de la B.O. Congas et autres batucadas se joignent brillamment à l'orchestre pour la course-poursuite dans les rues de Nassau pendant Junkanoo (carnaval d'hiver à l'origine) et la danse joue contre joue au night-club avec Volpe, fatale pour elle. Belle forme de folie musicale qui fait écho à la scène de Shrublands où Sean Connery/Bond se trouve en mauvaise posture sur la table de traction et aussi au combat final contre Largo sur le yacht lancé à toute vitesse parmi les récifs.

Pour compléter le tableau, un ou deux thèmes plus modestes sont à souligner, notamment "At the Casino", shuffle léger avec flûtes espiègles qui évolue en thème de cordes plus classique, solo de piano jazzy puis de saxophone alto. Un petit bijou simple et différent du reste, bien calé au milieu. Il y a aussi l'interlude caribbéen sympa (et rare, par rapport à Dr. No) de la suite "Bond Meets Domino...", dans les bonus du disque car, en réalité, la version vinyle de Thunderball/Opération Tonnerre, sortie trop tôt à l'époque, éclipse la moitié de la musique composée par BARRY, chose que les versions CDs se sont empressées de corriger. Toutefois, si la musique fonctionne très bien sans les images, la quantité comme la complexité sont difficiles à goûter totalement sur la longueur. C'est une bande originale formidable, unique, mais qui se savoure mieux avec un film qui ne l'est pas moins.

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À Londres, Regent's Park, QG du MI6, dans le bureau de "M"...
« Pour la dernière fois, Q, vous ne pouvez donc pas me fabriquer une paire de lunettes qui me permettrait de tricher ? J'ai mes habitudes au Blades, je dirai au patron que ma vue a baissé, et tout le monde n'y verra que du feu ! Rien qu'une fois...
-Non Monsieur, je suis désolé. Tout comme vous, j'ai aussi besoin d'arrondir mes fins de mois, mais, c'est immoral et…
-*Toc toc* Monsieur ?
-Qu'y a-t-il miss Moneypenny ? répondit "M" furibard à sa secrétaire.
-Un communiqué de 007, qui vient de nous arriver…
-Ah, donnez ! Ecoutez ça, Q. « Monsieur. J'ai bien suivi la cure à Shrublands comme vous me l'aviez ordonné. Cependant, j'ai préféré qu'elle soit raccourcie, dans le film, et très nettement ! Dans le livre, sceptique comme je l'étais au début malgré votre propre expérience et votre avis enthousiaste inébranlable, en deux semaines j'avais totalement revu mon opinion. Rien ne valait une bonne diète, sans cigarette et sans alcool. Des assiettes avec trois légumes qui se couraient après pour petit déjeuner, un simple yaourt pour le souper... En sortant de là, j'étais "refait" comme on dit au XXIème siècle ! Mais c'était sans compter sur le talent de Fleming pour se payer ouvertement la tête de la thalassothérapie… Beaucoup d'argent perdu et d'efforts pendant un temps pour mieux recommencer à faire n'importe quoi dès que l'occasion se réprésente. Et puis la frustration favorise l'appétit sexuel, autant dire que je n'en ai nul besoin pour ça ! On n'a qu'une vie, et avec un métier comme le nôtre (vous connaissez mon dévouement), jamais au grand jamais je n'espère plus en être réduit à un yaourt pour repas ! » Maudite tête dure ! J'ai presque envie de le rétrograder… Never say never, 007.
-Vous avez suivi une cure, Monsieur ? s'enquit Q, incrédule. Et vous avez trouvé ça bien ? Vraiment ?
-Silence ! Voilà la suite : "Il me faut certes courir après la montre pour démanteler une menace de bombe atomique, mais je dois dire qu'après Shrublands et ma rencontre avec une superbe employée (avec qui j'ai partagé une douche !), je veux profiter de la vie et des plaisirs humains occidentaux, j'apprécie grandement la suite de l'histoire avec le soleil des Bahamas, les clubs de vacances, les plongées au milieu du corail et des poissons, des barracudas comme dans le livre ou des requins comme dans le film, s'il le faut, bla bla... Et puis surtout, en plus de la fille de Shrublands, j'ai droit à trois femmes magnifiques cette fois ! La pauvre gentille Paula qui meurt vite injustement, cette garce de Fiona Volpe, et surtout Domino ! Ah, Domino, si vous saviez, Monsieur… » C'est bon, ça suffit, que diable ! Nous avons autre chose à...
-Trois femmes, non ! quatre… murmura Moneypenny avec sarcasme pour cacher sa jalousie.
-Comment, répliqua "M", vous êtes encore là, miss ? Au travail tous les deux, et que je ne vous revoie plus avant le prochain épisode ! Et Q, songez bien à...
-Il est meilleur quand il revient de cure. Même si les effets s'estompent vite pour lui aussi, heureusement, confia Moneypenny à Q, à peine sortis.
-Je n'ai pas besoin de cure moi, répondit Q, je suis végétarien. Tout homme devrait l'être !
-Ah ? En tout cas, euh, vous avez meilleur caractère que le patron… »

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   MARCO STIVELL

 
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- James Barry (compositions, orchestrations)
- Don Black (paroles du générique)
- Tom Jones (chant)


1. Thunderball
2. Château Flight
3. Electrocution/the Spa
4. Switching The Body
5. Crash Landing/the Bomb
6. Dance With Domino/bond's Apartment
7. At The Casino
8. Death Of Fiona
9. Bond Below Disco Volante
10. Search For Vulcan
11. 007
12. Kiss Kiss Bang Bang
13. Gunbarrel - Traction Table... (bonus Cd)
14. Bond Meets Domino... (bonus Cd)
15. Street Chase (bonus Cd)
16. Finding The Plane... (bonus Cd)
17. Underwater Mayhem-death Of Largo-end Titles (bonus
18. Mr. Kiss Kiss Bang Bang (bonus Cd)



             



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