Recherche avancée       Liste groupes



      
FOLK-ROCK  |  STUDIO

Commentaires (2)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Tom Waits , Bobin, Tracy Chapman , Joni Mitchell , Joan Baez , Lucinda Williams , Marianne Faithfull , Bert Jansch , The Byrds , Bap Kennedy , John Mellencamp , Josh Ritter
- Style + Membre : The Traveling Wilburys , The Band
 

 Bob Dylan: Bobdylan.com (3297)

Bob DYLAN - Blood On The Tracks (1975)
Par LONER le 21 Novembre 2006          Consultée 15397 fois

« In the end, the plague touched us all ». Ainsi commence le texte de Pete Hamill qui couvre tout le verso de l’album. La peste nous touche tous… une vérité qui s’applique particulièrement à Bob Dylan.
En 1966, le troubadour du Minnesota est un demi-dieu. Ses trois enregistrements précédents sont de véritables chefs-d’œuvre, rien ne semble arrêter ce jeune homme de 25 ans qui manie l’ironie avec une férocité éblouissante. Et pourtant, la vie le mettra à rude épreuve en ce mois de juillet 1966, lorsque sa moto fait un écart, l’éloignant pour deux ans de la scène. Tout traumatisme laisse ses séquelles, et c’est un Dylan transformé que les fans découvrent en 1968 avec « John Wesley Harding », plus paisible que les albums précédents, plus populaire. Suit une période pendant laquelle l’artiste explorera cette nouvelle facette de lui-même, et ce au grand dam des fans qui croient avoir perdu leur poète à la plume acerbe et qui par moments se faisait volontiers surréaliste. Pourtant les concerts que ce dernier donne durant l’été 1974, accompagné du Band, ont tôt fait de rassurer les plus pessimistes : Dylan n’a rien perdu de sa verve, « Before The Flood » est là pour en témoigner. On s’accorde à dire que son divorce avec sa femme Sara n’est pas étranger à ce brusque retour en arrière. La suite ne viendra que confirmer cette théorie.

Enregistré de septembre à décembre 1974, « Blood On The Tracks » est un véritable album exutoire. Sans concessions, Dylan y évoque tous les aspects des déboires amoureux. « Split up on a dark sad night, both agreeing it was best. » : dans le genre passion amoureuse qui tourne au fiasco, « Tangled Up In Blue » est un modèle du genre. Guitare sèche en bandoulière, le troubadour nous raconte une histoire qui pourrait être la sienne, aidé dans son entreprise par la basse ronflante de Tony Brown et l’orgue discret de Paul Griffin, par moments tellement en retrait qu’il est difficile de le percevoir, mais imposant malgré tout une présence constante. Dans un registre plus apaisé, « If You See Her Say Hello », magnifique ballade baignée de regrets et de tristesse, apporte également sa pierre à l’édifice, de même que « You're Gonna Make Me Lonesome When You Go », où l’harmonica se fait à nouveau entendre, avant d’écouter le chanteur lancer un « I've seen love go by my door/ It's never been this close before » fatidique.
« Meet Me In The Morning », blues écorché vif, traînée de sang sur les rails de l’existence, accentue encore le malaise, ne laissant aucune place à la lumière (« They say the darkest hour is right before the dawn / But you wouldn't know it by me / Every day's been darkness since you been gone »). Même l’entraînant «Lily, Rosemary and the Jack of Hearts » finit en queue de poisson, voyant la belle Rosemary se balancer au bout d’une corde après avoir tué son mari. Griffin trouve ici de quoi s’exprimer pleinement, traçant le destin tragique de ces personnages qu’affectionne Dylan.
Mais le point d’orgue de l’album est sans aucun doute « Idiot Wind ». S’y faisant incisif à outrance, Bob n’hésite pas à régler ses comptes avec celle qui fut jadis aimée, la raillant ouvertement (« You're an idiot, babe / It's a wonder that you still know how to breathe ») ou manifestant son incompréhension (« I couldn't believe after all these years, you didn't know me better than that »), laissant traîner au passage un ironique « Sweet Lady » en fin de couplet.

C’est donc plus inspiré que jamais que les fans retrouvent leur idole en ce début d’année 1975. Mais malgré le succès rencontré, Dylan n’arrive pas à sortir de sa dépression, et il faudra attendre une année supplémentaire pour le voir émerger totalement. Reste ce témoignage absolument unique d’une des périodes les plus troublées de sa vie, son chef-d’œuvre pessimiste, son diamant noir.

A lire aussi en ROCK par LONER :


Neil YOUNG
Zuma (1975)
Substantifique moëlle du mouvement grunge...




Neil YOUNG
Neil Young Archives: Live At The Fillmore East 1970 (1970)
Les dates mythiques enfin entre nos mains !

(+ 1 kro-express)

Marquez et partagez





 
   LONER

 
   MR. AMEFORGEE

 
   (2 chroniques)



- Bob Dylan (guitare, harmonica, clavier, chant)
- Tony Brown (basse)
- Buddy Cage (steel guitar)
- Paul Griffin (orgue)
- Eric Weissberg & Deliverance


1. Tangled Up In Blue
2. Simple Twist Of Fate
3. You're A Big Girl Now
4. Idiot Wind
5. You're Gonna Make Me Lonesome When You Go
6. Meet Me In The Morning
7. Lily, Rosemary And The Jack Of Hearts
8. If You See Her, Say Hello
9. Shelter From The Sorm
10. Buckets Of Rain



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod