Musique pour supermarché est l'oeuvre ultime de Jean-Michel JARRE, un sommet, un pinacle...dans le foutage de gueule. Un seul exemplaire pressé et vendu 69 000 francs, un JMJ qui déclare « Piratez-moi ! » sur RTL, un album aujoud'hui assez diffusé mais en qualité bootleg, cet album peut prétendre être légendaire, c'est un fait. J'espère au moins que la personne qui le possède à l'heure actuelle doit en avoir conscience.

Les versions bootleg de MPS (pour les intimes) sont toutefois facilement trouvables, surtout à l'ère d'Internet, et donc il est clairement accessible au premier clic. Malgré son caractère culte, il faut être réaliste et ne pas se mettre à l'encenser bêtement comme pourraient le faire certains hipsters. MPS est, musicalement parlant, assez bien, sans être fantastique.
Au-delà de l'analyse socio-philosophique qui peut s'en dégager (cf.chronique principale), JMJ a sorti quelques morceaux vraiment sympathiques, et d'autres bien plus faibles. Dans la première catégorie, toute la face A ou presque (la partie 4 est sujette à discussion) montre un Jarre qui possède un sens de la mélodie mâtinée d'une audace redoutable. En particulier, la partie 5, plus tard réutilisée dans Zoolook, donne au moins l'envie de bouger dessus. Les longueurs de la partie 1 la penchent un peu, hélas, vers le bas. Quant à la face B, elle sonne bien plus musique contemporaine que la face A, mais surtout attire moins, la faute à un côté bordel très désagréable.

MPS a un grand intérêt musicologique, c'est certain. Cependant, il arrive à aller au-delà, grâce à une écriture assez bonne et un sens de l'attractif bien géré, ce qui est normal pour du JARRE. Mais dans l'absolu, il n'est que le prélude à la pièce maitresse du musicien français, le fameux Zoolook.