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Elvis PRESLEY - Having Fun With Elvis On Stage (1974)
Par JASPER LEE POP le 7 Décembre 2017          Consultée 1982 fois

Jasper Lee Pop : Erwin, total respect pour le taf que t'as abattu en te frottant à la discographie pléthorique du King, mais tu ne peux pas laisser de côté Having Fun With Elvis On Stage, c'est trop con.

Erwin : Je vais me gêner, c'est une infamie ce truc-là.

JLP : Je ne peux pas te donner tort. Le skeud est régulièrement cité comme plus mauvais album de tous les temps au coude-à-coude avec le Metal Machine Music de Lulu REED, mais il n'empêche qu'il y a des trucs croquignolets à dire sur la genèse et l'exploitation du truc en question.

E: Je t'écoute, essaie de me convaincre.

JLP : L'entourloupe germe évidemment dans la tête de ce bon vieux filou de colonel Parker qui monte en 1973 la société Boxcar pour exploiter les droits liés au merchandising de sa vache à lait d'artiste. Puisque Parker n'a pas le droit de tirer profit de quoi que ce soit relatif à la musique, chasse gardée de RCA qui a racheté la même année à prix d'or le catalogue de PRESLEY chez Sun Records (le colonel a raflé dans l'opération 1,5 millions de plus que son client, soit un péché capital dans la profession), il met en vente à la sortie des concerts au milieu des écharpes, des badges et des programmes, un album ne contenant pas une seule chanson, mais regroupant les interventions et digressions de sa star sur scène, coupées lors du montage des albums live sortis en cascade les années précédentes. C'est marqué en tout petit dans le coin droit en haut : A talking album only. Parker se fout de la gueule des fans et fait ainsi la nique à RCA (dont il est également salarié en tant que consultant artistique, un méchant conflit d'intérêt) en jouant sur les termes du contrat qui les lie.

E: Bien cynique, le mec, non ?

JLP : Pas qu'un peu, mon neveu, parce qu'en plus il a une autre idée en tête. Il entend à terme refourguer l'album à RCA qui attend contractuellement deux albums et quatre singles par an. Problème, le King est en panne sèche et fuit les studios comme la peste. Le colonel arrivera ainsi à ses fins et Having Fun With Elvis On Stage sera ultérieurement distribué par RCA, Parker gagnant sur les deux tableaux.

E: Bon, d'accord pour le contexte, mais l'écoute de ce machin a quand même peu d'intérêt.

JLP : Ce qui est certes pénible, c'est qu'on y entend des bribes d'interventions d'Elvis sorties de tout contexte, véritables copier/coller sonores sans queue ni tête, sans début ni fin. Il dit pêle-mêle être le paon du logo de NBC, vante les mérites d'une bonne hydratation sur scène, raconte une anecdote de ses débuts, offre une de ses écharpes pour l'anniversaire d'une spectatrice. Il dit 10 000 fois  Well... , le sait et en joue en le répétant 10 000 autres fois. Il présente son père dans la salle au public à l'occasion de la Fête des pères. Malgré le titre, c'est assez peu souvent drôle (le colonel aurait menti?) mais l'écoute de cet ovni est tout de même fascinante.

E: T'es en train de me dire que tu l'as écouté jusqu'au bout ?

JLP : Et même trois fois, ce qui est 2,5 de plus que le M.M.M de REED (je me suis arrêté à la moitié, faut pas déconner). Il y a quelque chose de touchant à entendre ce titan à ce moment-là de sa carrière, un mélange de générosité parce que le type n'arrête visiblement pas de causer entre les morceaux et de lassitude qui pointe son nez I love you too but I've gotta sing this song répond-il, désabusé, à une millionième fan qui vient de lui crier son amour). Certains affirment entendre dans cet album les ravages des drogues et médocs ingérés en quantités phénoménales par PRESLEY. C'est faux, l'incohérence de l'ensemble tient à la compilation sans méthode évoquée plus haut. L'album sort en 1974 mais les bribes sonores sont extraites de concerts donnés entre 1969 et 1972 et il se passera encore quelques années avant que les médocs rendent ses prestations réellement pathétiques et son discours incohérent. Les cours de Karaté donnés sur scène, c'est à partir de 74. Non, là on entend un artiste à un tournant qui n'y croit plus depuis un moment, incapable de se passer de l'entourage d'une quinzaine de parasites qui le laisseront se détruire méthodiquement. C'est un témoignage historique, cet album, Erwin.

E: Là, t'en fais un peu trop mais allez, banco, écris-la, ta chronique.

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- Elvis Presley (écharpe et bouteille d'eau)
- Colonel Parker (exploitation de client fatigué)


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