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ROCK N'ROLL  |  STUDIO

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- Style : Eddie Cochran , Gene Vincent , Jerry Lee Lewis , Stray Cats, Buddy Holly , Little Richard, Ricky Nelson , Bill Haley And His Comets, Johnny Cash

Elvis PRESLEY - Elvis Presley (1956)
Par ERWIN le 9 Juillet 2009          Consultée 14015 fois

Nous sommes en juillet 1954, Sam Phillips, le patron des studios Sun de Memphis, prend l’initiative de faire enregistrer un jeune homme inconnu de 19 ans du nom d’Elvis PRESLEY. Encore blondinet, Elvis sort à peine de l’adolescence. Le hasard a voulu que Philips soit le témoin d’un enregistrement qu’Elvis a fait pour l’anniversaire de sa mère Gladys sur un vieux standard "That’s When Your Heartaches Began". Comme frappé par la foudre, le producteur ne lâche plus Elvis, l’acocquine en trio avec Scotty Moore à la guitare et Bill Black à la contrebasse, et le lance avec "That’s All Right Mama", un standard d’Arthur CRUDUP, grand du Rythm’n’blues, puis "Good Rockin Tonight", de l’obscur Roy BROWN. Ainsi naît le rock, plus rien ne sera jamais pareil.

An III, à une époque où le microsillon se conjugue en 78 et 45-tours, RCA rachète le back catalogue d’Elvis chez Sun records, décidé en haut lieu à sortir le premier L.P de celui qui n’est pas encore le King. Le choix des titres se révèle complexe car les chansons du catalogue de Sun ne sont pas les plus percutantes ; ces dernières sont déjà sorties en 45-tours les 2 années précédentes comme "That’s All Right Mama" ou "Baby Let’s Play House". L'idée de reprendre des tubes à la mode est judicieuse, deux grands succès sont choisis. Le premier est "Blue Suede Shoes" que Carl PERKINS a sorti un peu plus tôt dans l’année. La version d’Elvis diffère de celle de PERKINS. Elle est infiniment plus couillue, ce qui pour le "Pelvis" n’est pas franchement étonnant. Elvis n’a pourtant jamais été à l’aise avec cette chanson dont il trouve l’originale supérieure. N’oublions pas que les deux jeunes gens se connaissent et ont fait partie de l’écurie Phillips. Il ne le sait pas encore, mais il vient d’enregistrer la version définitive de ce qui est aujourd'hui un des plus grands standards du rock. Sa voix vibrante et sensuelle, ses intonations sauvages et la passion émanant du natif de Tupelo révolutionnent le monde de la musique avec cette simple reprise.

L’autre choix se porte sur le "Tutti Frutti" de LITTLE RICHARD. La version d’Elvis n’est pas aussi puissante que celle du pianiste virevoltant, mais elle démontre déjà toute sa maîtrise vocale. Il se pose en interprète génial, - RCA ne se gênera d’ailleurs pas pour piller le répertoire de Richard par la suite-. Sa version est plus léchée, mais n’atteindra jamais au sublime de l’originale. Néanmoins, l’album tient ses deux singles. Elvis avance désormais à grands pas vers le statut de King. Seuls Jerry Lee LEWIS et Chuck BERRY lui disputent ce titre en cette symbolique année 56, mais les mœurs du premier et la couleur du second vont précipiter un couronnement qu’attend avec fébrilité une jeunesse mondiale à l’aube de la rébellion.

1956 est l’année où sort sur les écrans le film Blackboard jungle dont la bande-son contient "Rock Around the Clock" qui popularise, voire officialise, la naissance du rock'n'roll. Le premier album d’Elvis sort en parfaite logique cette même année. Bill Haley, l’inventeur de "Rock Around the Clock" a 10 ans de plus, chante encore à la façon 'country and western', a de la bedaine et son accroche-cœur lui donne une image 'rétro'. Elvis est l’archange typique du mauvais garçon, banane permanente, chemise entrouverte, mouvements dépassant les limites de l’époque. Il adore James Dean et Marlon Brando, mais se pose plus en concurrent qu’en héritier. Un mot sur les musiciens, cela a son importance. Dalla Fontana et Chet ATKINS – excusez du peu - sont venu renforcer la force motrice du trio, lui conférant un son maintenant moderne et résolument rock'n'roll. Les jours où Elvis tapotait la caisse de sa guitare pour marquer le rythme semble bien loin.

"I’m Counting On You" est un slow sirupeux sans grand intérêt, le jeune homme n’a pas encore placé sa voix. et "I Love You Because" endort un peu l’audience. Si l’on excepte ces deux titres et "Just Because", un country western vite oublié, l’album regorge de bonnes surprises : hormis les deux singles, sa version de "I Got a Woman" - Ray CHARLES -, rapide et entraînante, donne envie de danser. "One Side Love Affair" est une réussite, là encore. Le ton d’Elvis et l’entraînant piano LEWISsien font de ce titre un must pour ceux qui aiment faire virevolter leur cavalière. Elvis y utilise ses fameux trémolos vocaux qui plaisent tant aux demoiselles. C’est l’excitation qui règne. La révolution sexuelle est en route, on marche sur des territoires inconnus, les jours se suivent et ne sont pour Elvis que prétextes à rencontrer des filles. Les mœurs sont sur le point d’exploser, Elvis en sera le héraut, précédant en cela les quatre jeunes boutonneux de Liverpool, dont il sera l’idole. Il déclenche des scènes d’hystérie collective – féminine, il faut bien le dire - jamais vues auparavant. Ses déhanchements sèment la folie sur chacune des ses prestations scéniques. De fait, il tourne beaucoup et acquiert une réputation de Performer que personne ne pourra jamais lui disputer.

Enfin, pour clore ce premier album, "Blue Moon" est un adorable slow, "Money Honey" un blues agressif et fruste, comme Elvis aimera toujours les chanter, seul avec sa guitare. Peu de temps faibles dans ce premier album d’un jeune artiste à peine sorti des jupes de sa maman : beaucoup de fraîcheur, de spontanéité et d’impertinence pour ce qui est finalement le premier grand Long Player de l’histoire du Rock.

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   (2 chroniques)



- Elvis Presley (chant guitare rythmique)
- Scotty Moore (guitares)
- Bill Black (contrbasse)
- D-j Fontana (batterie)
- Chet Atkins (guitares)


1. Blue Suede Shoes
2. I'm Counting On You
3. I Got A Woman
4. One Sided Love Affair
5. I Love You Because
6. Just Because
7. Tutti Frutti
8. Tryin' To Get To You
9. I'm Gonna Sit Right Down And Cry
10. I'll Never Let You Go
11. Blue Moon
12. Money Honey



             



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